Il suffit d’avoir un regard critique sur le PS pour remarquer des erreurs de communication, sur ce qui suit, je me base sur mon expérience personnelle. Cela a été confronté à l’avis d’amis qui ont eux aussi ce regard critique. Je vais être cru dans mes propos , n’y voyez aucune attaque contre la personne citée: le problème est plus général.

J’ai publié il y a  peu sur mon blog “techno-Geek” , alias neuneu.org un billet sur les problèmes récurrents du site Web de l’assedic depuis en gros 4 ou 5 ans. Excusez du peu: ça a a été confirmé à une plus grande échelle par actu-chômage. les heureux bénéficiaire de l’exorbitant ASS avec son montant royal de 14,96€ par jour sont donc confrontés à des “erreurs de processus interne” au pôle emploi.

Là , en tant que chômeur, ça me “rassure”, vu les conneries que j’avais vu et dénoncé sur le billet en question. Je ne m’étais pas trompé, le bordel est dans pôle-emploi. Et ce bordel génère des troubles pour le chômeur nanti qui ne peut actualiser sa situation forcément le jour dit, et doit donc attendre. Ce qui déclenche ensuite le virement de sa prestation vers son compte bancaire. Vous imaginez alors la situation pour l’avoir vécu: un paquet de fric qui arrive en retard de 24 heures, et hop, votre banque rejète votre prélèvement ( 20 euros en moyenne)

Il serait donc bien que le PS demande la constitution d’une commission d’enquête parlementaire sur les SI des organismes publics qui déconnent à plein tube de temps en temps, comme celui de pôle-emploi. Et qu’il s’intéresse aux conséquences de tout ça sur les chômeurs.

Mais me direz vous, j’ai parlé de communication et de personne ? Et oui, par ce que le secrétaire national aux services publics du PS, Razzy Hammadi s’est inquiété du risque d’un “nouveau france télécom” au pôle emploi. C’est à dire du risque de suicides. Ça me semble logique non? Son communiqué de presse est là, rédigé avec la signature d’Alain Vidales :

En début d’année, le Parti socialiste avait alerté les pouvoirs publics sur l’improvisation, la confusion et la précipitation qui avaient accompagné la fusion ANPE-UNEDIC. Il avait mis en garde le gouvernement contre les effets négatifs de ce démantèlement sur le service public de l’emploi et sur l’accompagnement des demandeurs d’emploi.

Aujourd’hui, en pleine crise de l’emploi, les salariés prennent de plein fouet les erreurs et l’amateurisme de cette fusion. Pôle emploi ne peut plus remplir sa mission, ce qui est intolérable en période de fort chômage. Et la dégradation des conditions de travail des salariés est catastrophique. Il est urgent d’agir pour éviter de créer un nouveau France-telecom.

Le gouvernement doit prendre ses responsabilités. Le parti socialiste déplore que l’État ne soit pas capable de répondre aux attentes des salariés de pôle emploi pour leur permettre de remplir leurs missions. Ce n’est pas en externalisant, en ayant recours à des CDD, en mettant une pression insupportable sur les salariés que le gouvernement obtiendra des résultats positifs.

Les organisations syndicales appellent à une grève de 24 heures le 20 octobre pour dénoncer les conditions de travail et le manque de moyens des agents face à la hausse continue du chômage. Le parti socialiste apporte son soutien à ce mouvement et demande au gouvernement de donner les moyens au service public de l’emploi d’assurer ses missions. Il sera, le 20 octobre, aux côtés des salariés de pôle emploi.

Maintenant est ce que ça parle des problèmes que subissent les chômeurs ? oui, sous le vocable “mission” tellement pratique, forcément on parle ici des services publics. Mais en fait non, leur situation dégradée n’est pas abordée dans la communication du PS, par contre la sauvegarde de l’emploi dans pôle emploi l’est. Ce qui est logique et juste. La comparaison avec les suicides de France Télécom est grotesque : Quid du suicide des chômeurs ? Est ce que le PS s’en inquiète ? pourtant ils sont plus nombreux à mettre fin à leur jours.

J’ai trouvé quelques chiffres en quelques minutes, c’est donc à la portée d’un SN du PS : ” Les chômeurs, fait-il observer, sont plus nombreux qu’une population du même âge et de même qualification à éprouver des insomnies (19 contre 5), à se sentir sous tension (23 contre 11), à être déprimés (34 contre 9), à perdre confiance en eux (20 contre 4). “. Ça date de 2002, peut-être est-ce pire désormais ? Surtout qu’à l’époque, Louis Chauvel nous expliquait que :  ” Le chômage, ou simplement le non-emploi, est un facteur indubitable de sur-suicide au milieu de la vie, avançait-il. Le taux de suicide chez les chômeurs et les sans-emploi d’une quarantaine d’années est de l’ordre de 100 pour 100 000. Le point haut du suicide des moins de soixante-dix ans est maintenant autour de quarante-cinq ans, l’âge où, pour les populations le plus en difficulté, vient l’heure du constat d’une vie en échec, sans perspective de recommencement, où les chances d’accéder à une autre vie, par exemple avec une retraite aux revenus décents, apparaissent lointaines ou simplement douteuses, faute d’annuités suffisantes. (…) Pourtant il convient de concevoir ces rapprochements avec la plus grande circonspection : la tentation est forte de s’arrêter à l’idée simpliste d’un suicide “économique”, et de réduire les causes du suicide au seul chômage, ou aux difficultés économiques, autrement dit aux aspects les plus matériels de la “crise”. Ce serait se fourvoyer quant à l’explication du phénomène. Même si ce sont des facteurs indubitables de variation des risques de suicide, tous les chômeurs d’âge mûr ne se suicident pas, et tous les suicidés ne sont pas des chômeurs et des démunis. En effet, en période de progression du chômage, les risques de suicide s’accroissent aussi pour ceux qui ne sont en rien concernés.

Je conseille donc aux SN du PS , chargés de ces soucis de pôle emploi, de repenser leur communication et leur réflexion et de penser ou même tout simplement de se demander ce que vivent les précaires et chômeurs victimes de ce bordel. Mais cela serait sans doute pour le PS , du moins le PS solférinesque, un moment violent avec retour sur des questions oubliés depuis longtemps. Ce ne sont pas 100 000 emplois “verts” qui vont aider 4 millions de chômeurs…


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