l’insécurité culturelle sur twitter

On m’a provoqué.. Je vais écrire un truc sur l’insécurité culturelle et tacler les 2 $ù`^$◊`ù$^ù`ù qui m”‘ont pris la tête dans twitter. Il suffit en effet de mettre ces deux mots dans un twitt pour provoquer des fight. C’est un peu comme Bettle Juice, si vous prononcez son nom 3 fois devant un miroir il apparait.

Je résume : Si vous parlez de ça  alors on vous le colle dans le museau : c’est du FN-Like. Tout ça par ce que de colère, j’ai insulté la blogueuse mode qui avait publié un billet de blog sur le thème “la gauche populaire”: c’est des vilains qui ne proposent rien et sont de droite. J’arrondis les angles. Et bien sûr sans preuves, ce qui en fait un procès de Moscou sur des mots.

Voilà donc son avis, très documenté:

 

 la gauche pop’, on ne chausse qu’une paire de lunettes pour décrypter le monde, avouez que c’est limité.

Qu’en sait elle ? A t’elle suivi tout ce monde là tout le temps jour et nuit ? Assurément non, mais ça lui permet de juger les autres de manière définitive, sans débat. Avec quoi décrypte-t-elle le monde ? On ne le sait pas comme on ne sait même pas si elle en a envie ou les moyens en terme de temps. En tout cas elle semble douée dans l’emballage de qualité au vu des commentaires. Voilà la raison de ma colère.

Et bien répondons lui. On notera le “tout ça va diriger”.  Oui, ça : la chose, pas lui, pas elle .. non ça. Du mépris, dans un genre  de moquerie:  Bouvet est un vilain professeur à Sciences Po . Ce monsieur est chaussé de lunettes. Mais pour ses travaux il a donc discuté avec des tas de gens, lu / écouté des avis, noté des mots, observé des comportements collectifs ou individuels.

C’est autre chose avouez le que les 5 commentatrices d’un blog mode ou l’avis d’un ventilateur chiant avec difficulté des A4 pontifiants en 6 jours en moyenne ( 5 minutes par mot), ou 12 twittos en mode “prout-prout“. Ca ne change rien, même si ce petit monde glapit joyeusement dans Twitter et s’auto-congratule à coup de RT en petit cercle.

Le même genre (d’autres pénibles) accuse certains et moi-même d’être des zemouristes de gauche. Quand à l’accusation de crypto-FN que savent ils de la vie des gens ciblés avant d’oser écrire ça, que savent-ils de leur passé, des luttes et autres ? Rien, rien de rien, mais ça insulte.

Leurs blogs qu’est ce donc ? Sinon que de longues litanies pas forcément inintéressantes sur le moment : ouiiiiin,  ouiiiin . Avec de beaux mots, mais aucun factcheking de base : ils ne fournissent aucune preuve de leurs affirmations, et si par malheurs vous employez un mot prononcé par des fâcheux, de vrais réacs ou des cons crypto-fasciste on vous colle une fatwa sur le nez. Et sans appel, “ah non moi je ne répond pas à tout le monde ” après avoir insulté quelques uns au passage.

Ainsi donc des mots serait devenus la propriété exclusive de pourris consanguins trépanés du FN et d’identitaires avinés. On a vu précédemment qu’il ne fallait pas parler de Nation, par ce que le FN blabla blibli, qu’il ne fallait pas parler de la délinquances par ce que l’UMP blabla blibli . Des gens intelligents ont accusé ces -forcément- traitres à la vrai gauche de faire de la triangulation. Evidement, les triangles ça pose des problèmes pour ceux et celles qui sont coincé dans des bulles rondes: ils sont comme les shadocks dans les années 70 : GA BU ZO MEU en boucle, rien de plus. Pourtant certains s’activent sur des sujets où nous sommes sans doute d’accord….

Moi je trouve ça étrange, des adeptes de bons mots qui se laissent déshabiller de mots alors qu’ils devraient les défendre,expliquer le détournement de sens (pratique des néo-cons doit dit en passant).

Les mêmes zozos vont vous dire que vous êtes crypto-FN par ce que votre contenu, vos interview ont été reprises par des identitaires suite à piège par une agence de presse d’extrême droite.Dans ce cas il est super facile pour l’extreme droite de nuire à un militant de gauche, il suffit de le citer,de copier son contenu pour que des hordes hurlent à la collusion.

Savez vous que certains de mes billets, et donc mes remarques et observations sur la crise financière ont été reprises – in extenso – par ces ordures identitaires de F.de Souche sur son sous-site “fortune” : Est ce que cela fait de moi un réactionnaire ? ou un FN-Like ? Non , il s’agit d’un vol de contenu par des identitaires qui ethnicisent les rapports sociaux et lancent des intox ou des jeux identitaires débiles.

Pourtant ces gens là qui attaquent la gauche populaire, intelligents et curieux devraient aller lire certains blogs.  Et lire ce prof d’économie anglais dans bastaMag. Notons que  Bastamag ce n’est pas le journal des zemouristes de gauche, mais attendons la décision de la NKVD pour savoir si ce statut n’évolue pas au vu de ce que j’ai trouvé. On me dira que c’est encore un prof… Porte t’il des lunettes ?

C’est au sujet du précariat. Ce peuple des précaires inconnu des gens de gauche qui ont le cul dans un bon siège comme cadre supérieur dans une boite, ou qui ne vivent que dans leur petite bulle. IL est appelé à remplacer le prolétariat , vu que  le prolétaire vivant de son travail, peut être une ordure locale (vive les heures sup de Sarko a la place du pauvre intérimaire)  ou de dimension internationale vis à vis de ses semblables. Je ne connais pas de “Mittal” précaire, ou de banquier ou financier précaire…

 

Un autre aspect spécifique du précariat est qu’il est actuellement en guerre contre lui-même. Le précariat n’est pas une classe homogène, mais une classe sociale en devenir. Une partie est issue de la classe ouvrière, ou des périphéries urbaines. Pour eux la situation est très frustrante car ils réalisent qu’ils n’auront pas ce que leurs parents ont pu acquérir. Une autre partie du précariat est issue des vagues d’immigration. La troisième population est composée des jeunes éduqués, qui sortent de l’université sans débouchés. Ces derniers souffrent tout particulièrement de la frustration de ne pas avoir de statut. Ces trois groupes ont des consciences sociales très différentes, mais ils sont de plus en plus conscients de partager leur sentiment de précarité avec d’autres groupes, et d’être à part du reste de la société. Ils voient bien que les riches et la bureaucratie vivent sur une autre planète. Pour toutes ces raisons, le précariat est de plus en plus anxieux et se sent en situation d’insécurité croissante. Ce qui est source de colère.

 

Horreur : les mots interdits sont là : insécurité et prolo, ou  plutôt précaires.  Logiquement ça devrait mériter une double fatwa. Mais quand on leur envoie ce lien, y’a plus personne. On m’a même accusé d’insulter le populo d’être xénophobe .  Bientôt on lira des intellectuels nous dire qu’il ne faut pas employer le mot “lumpen prolétariat” au nom d’on ne sait quelle construction intellectuelle fallacieuse.

Un autre vilain zemmouriste de gauche explique des trucs :

Selon cette analyse, la mondialisation économique, culturelle et démographique a engendré un sentiment d’insécurité culturelle. L’atomisation et la précarisation du travail, l’individualisation des modes de vie et croyances, la guerre de tous contre tous entretenue par le chômage de masse, la liquidation des grands récits et de l’encadrement des masses par des idéologies structurées, l’annihilation de l’ascenseur social, la déconstruction de l’histoire nationale au bénéfice de mémoires communautarisées, ou encore la réduction de la souveraineté populaire à l’opinion publique, puis de celle-ci à des segments communautaires : tout ce qui faisait lien s ’est désagrégé, la société républicaine a cédé le pas à un espace d ’individus.

 

Oui, il y’a donc des gens peuvent se sentir à tort ou à raison en insécurité à cause de leur(s) environnement(s) qui évolue, par ce qu’ils perdent leurs repères, par ce que les choses qu’ils pensaient vraies il y’a 5, 10 ou 20 ans ne le sont plus (comme le respect de la parole par les politiques). Par ce que le monde a changé tellement vite, qu’eux n’ont pas eu le temps ou les moyens de le comprendre et/ou de s’adapter.  Le chinois combattu à coup de canonnière par l’aïeul sur les rives du Tonkin .. a eu des descendants qui ont racheté l’usine où lui travaillait et ont décidé de ne pas donner suite à son 5e CDD.

 

Quand moi précaire, je constate dans ma rue (du 20e arrondissement de Paris)  qu’un employeur ( en 4×4 à 40K€) exploite honteusement et insulte dans la rue son salarié .. d’une épicerie. Là nous sommes originaires de 3 continents différents dans cette scène. Les insultes, le mépris, le viol du droit du travail sont d’un seul coté, pas le mien. Si je constate ça, suis-je devenu réactionnaire ? Là ce n’est pas l’identité ethnique des gens qui est la cause des conflits, mais les schémas d’exploitation qui sont eux universels.

Les métiers dits “intellectuels“, sont eux aussi la victime de la précarisation de la société. L’invasion du travail gratuit, ou crowdsourcing détruit des emplois. Voilà une source d’insécurité dans le travail pour le précariat, ou alors c’est une vue de l’esprit ? On notera que c’est la gauche qui a parlé d’insécurité sociale .. avant que le FN n’essaye de voler le mot.

Il est donc logique et inévitable que des individus perdent des repères, surtout quand les médias télévisés perdent leur capacité à éduquer, à informer. Regardez les horreurs de la TNT par exemple…

Il faut comprendre les erreurs des gens pour mieux leur expliquer, et les convaincre du bien fondé de vos idées. Ce n’est pas en les insultant que ça marche1.  Et il faut donc mettre les mains dans la merde.  Manifestement “comprendre les gens” ça signifie pour certains pisseurs de texte être d’accord avec les politiques pour qui ces gens perdus votent. Le lien de causalité ne peut être fabriqué que par des esprits eux-mêmes perdus et irrationnels.

Par ce que Ô crime contre la vraie gauche, j’ai sans doute commis le délit contre-révolutionnaire de dénoncer les pauvres et jeunes pauvres qui deviennent homophobes (ou *-phobes: ils s”inventent des menaces) et de se réfugient au passage en cadeau dans des comportement identitaires. Tout ça dans une république délabrée: Il n’y a qu’a se baisser, prendre quelques heures et de consulter les réseaux sociaux en se pinçant le nez. L’orientation identitaire donnée dans ce lien est un exemple, on en trouve d’autres toutes aussi signes d’un abrutissement.

Ceux là nous donnent l’impression que dans leur esprit binaire, les pauvres sont supposés purs. ils ne peuvent être que victimes d’un ordre social simple et binaire. La réalité est toute autre, on a même vu des pauvres courir après d’autres avec des bidons d’essence : Sont ils victimes avant tout ? Là j’ai un gros doute.

Le 2e crime est de vouloir comprendre ce qui se passe dans la tête de ces pauvres gens -en colère- qui votent de travers dans le meilleur des cas. Ou même de ceux qui courent après les autres avec des bidons d’essence.

Tout ça montre que l’universalité des luttes est un truc qui est étranger à certains. Il faudra qu’ils se mettent dans le crâne que la précarité n’a pas de couleur, pas d’ethnie dominante, pas d’âge ou de sexe. Le précariat en est la victime et parfois l’instrument d’une classe dominante .. qui elle même n’est plus composée uniquement que de vieux blancs… Elle devient multi-forme, voilà un changement majeur sur ces 20 dernières années.

Mais si j’écris ça je suis Zemourriste de gauche ?

Ces zozos là,  devait être les mêmes à fantasmer sur des camps avec miradors quand en 2007 Ségolène Royal proposait un ordre juste, et pour les pires des primo-délinquants un accompagnement pouvant être militaire.  Ce sont les mêmes prêts à pondre 4 pages de dissertation sur un mot, et vous regarder de haut si vous leur demandez des applications concrètes de leurs belles phrases… ou tout simplement des détails.

Ca me rappelle les commentaires que j’ai reçu en employant le mot “Nation“. Ceux que je prenais pour des amis de Gauche m’ont alors regardé d’un drôle d’air. Pensez donc nation et nationalisme c’est la même chose, voilà le résumé de leur propos à ce moment là. Là encore un procès sur un mot.   Ce mot avait sans doute du être conchié par un penseur quelconque, philosophe de son état. Et est donc devenu référence absolue pour les amateurs de pensée en pack livrée prête à être reproduite grâce à leurs belles études de lettres. Tout ça pour des amateurs d’ouvrages pseudo-philosophiques commentés dans des cafés qui n”ont rien a envier en connerie aux diners en ville des insiders CSP++ : Seule différence,  il n’y pas  de cocaïne en dessert.

Et pensez vous que les supposés zemouristes de gauche .. ça propose de démanteler les banques d’affaires, de favoriser les scop ? de nationaliser des industries stratégiques, de combattre la précarité par des bonus-malus dans les entreprises ?  de combattre la finance autrement qu’avec un pistolet a bouchon ? de dire à l’état de trouver des solutions au logement des gens dans des camps ( Roms et autres) ?

Posez donc les mêmes questions à ceux que vous accusez d’être des zemouristes de gauche, ou des réactionnaires de gauche.

Venez me le dire en face un jour: Je ne suis pas violent.

 

 

Show 1 footnote

  1. pour certains esprits fermés on peut se le permettre