Non, ceci n’est pas une vague rose

Jun 18, 12 Non, ceci n’est pas une vague rose

Les électeurs ont donc voté pour le second tour des élections législatives. Regardons tout ça de près : Au parlement qui regroupe donc le Sénat et l’Assemblée, la majorité pro-Hollande est du même ordre que celle de Sarkozy en 2007 (entre 56% et 57% du total des sièges)… On notera que ceci à excité les éditocrates en mode TINA-de-force sur les TV plates.

Revenons à notre assemblée: Il risque donc de se produire encore une fois des faits d’arme du genre députés qui se planquent derrière les rideaux et votent qui mettent la honte à la majorité. Ce serait de bonne guerre de la part de l’UMP. On rappellera par exemple, la comédie du vote du PACS du temps le jospinie glorieuse. Et je vous le dit, ce jour là, la pelle visera les fainéants… Ce résultat, montre aussi que la gauche n’aura pas la majorité des 3/5 au parlement pour modifier la constitution et satisfaire des demandes sociétales parfois un peu trop pressées au regard de l’urgence sociale. Là dessus, je peux vous le dire nous seront plus d’un à critiquer la gauche de gouvernement si elle s’égare.

On notera qu’il y a plus de femmes, et ce grâce à la gauche (PS, EELV) , les plus mauvais étant.. l’UMP ou le nouveau centre. voilà pour les “humanistes de droite“, ça reste avec des couilles (sauf politiquement).

Il y aussi 40% de nouveaux élus , en tout cas voilà déjà quelques chose de notable. Des nouveaux élus, qui n’ont donc jamais été élus à l’assemblée. Mais combien de cumulards dans tout ça ? Le problème de fond étant celui du cumul des mandats et des fonctions, qui empêche tout renouvellement des élus. Et que dire de ces élus, qui se drapent dans la morale de l’élu local pas parachuté mais avec 3 mandats… Elle serait donc “plus jeune, et plus féminisée” nous disent les TV plates. Peux de ceux-ci s’engagent dans un combat contre la corruption… Et sinon, en fait non ils ne sont pas plus jeune : 55 ans d’âge moyen. Ca ne bouge pas.

Regardons la participation ou abstention des électeurs : Au premier tour : 57,22% des inscrits se sont déplacés pour mettre un bulletin. Au second tour: ils n’étaient plus que 55,41%. Il y’a donc 1,81% d’abstention en plus. On notera aussi le doublement du nombre de blanc ou nuls : 3,88% au 2nd tour, 1,58% au premier tour.


Les sondages donnaient une fourchette de 300 a 331 députés PS + divers gauche. Au final, le PS et ses alliés (autres que EELV, donc les Divers Gauche et le PRG) obtiennent 314 sièges selon les chiffres définitifs du ministère de l’intérieur.

il manque donc environ 20 élus si on prend les estimations hautes de sondeurs. Quelle peut en être la raison ? y’a-t-il eu une abstention de gauche suite aux épisodes étonnants de la semaine précédent le second tour. Si je me base sur certains éléments il est possible que ça ait joué: amis, connaissances, twitts et commentaires de blogs ou sur Facebook. On voit par exemple des circonscription qui ont voté à 56% pour F.Hollande qui élisent à 52% des UMP fainéants et malfaisants. Ca peut énerver !

Ou est donc la vague rose ? le tsunami que voient mes potes blogueurs de gauche ? Ils n’existent pas. Il s’agit en fait d’un ré-équilibrage de l’assemblée et d’une victoire nette de la gauche. Donc un message de soutien à François Hollande. N’en déplaise aux trolls qui inventent des trucs loufoque et se réjouissent à tort de la mort des blogs de gauche.

 

Tout ça n’est que fantasme ! Vous allez prendre cher et profond les trolls. Et la gauche, là oui, va falloir se mettre au boulot. Et comme le dit la copine CC :

Maintenant, il va falloir se mettre au travail, car il n’y a plus aucune excuse pour ne pas tenir ce qui a été promis. Nous tâcherons d’avoir l’œil !

 

Abstention massive !

Et cette abstention quelle est t’elle, surtout si massive ?

Que nous dit Ipsos : Abstention de 63% chez les 18-24 ans, 56% chez les 25-34 ans, 53% pour les 35-44, 39% chez les 45-59 et 27% pour 60 ans et + . Donc l’assemblée est élue par des vieux.
Et qu’elle est l’abstention en fonction du revenu ? 60% des personnes vivant dans un foyer dont le revenu est inférieur à 1200 €/mois, 39% quand les revenus sont supérieurs à 4500€/mois .Donc ce sont les plus riches qui votent le plus.
Et donc forcément si on regarde cette abstention par catégorie socio-professionnelle: 59% des ouvriers, 51% des employés, 46% des professions intermédiaires et 41% des cadres supérieurs se sont abstenus. Toujours selon Ipsos.

L’assemblée (de gauche) est donc élue surtout par des vieux, à bons revenus, et plutôt CSP+

La preuve encore une fois que le scrutin majoritaire à 2 tours déforme les votes et est injuste : 60 députés sont élus à moins de 51% dont 27 élus à moins de 50,5%. Ce qui veut dire qu’entre 20 et 50 000 électeurs peuvent modifier la majorité à l’assemblée. Chaque circonscription comptant environ 100 000 électeurs. Il suffit de connaitre les circonscriptions les plus serrées. Tout ça donne aussi la plus forte défaite de la droite parlementaire depuis 1981. Et une non-vague rose.  On notera aussi, que la droite populaire perd 50% de ses élus. Ceux qui ont fait la course au FN se sont fait donc corriger par les électeurs. La droite voit certains de ses boulets éjectés. Et cela réjouit des militants de droite républicains. On voit aussi des vieilleries UDF couiner que ”la stratégie de Grenoble à échoué” et lancer le procès de Moscou à l’UMP.

La proportionnelle ?

Pour les adeptes de la proportionnelle intégrale à 100% , si on se base sur les scores nationaux des partis au premier tour de l’élection législative, ce donnerait environ 290 députés UMP+FN qui seraient là, soit 3 au dessus de la majorité. Simple calcul à faire. Avec les conséquences que vous imaginez.

La meilleur solution de proportionnelle reste selon moi, le scrutin départemental ou régional à liste avec principe du plus fort reste, et avantage à la liste en tête. Mais là le calcul à faire pour voir ce que ça donnerait au niveau national est assez compliqué et épuisant d’avance. Sachez cependant que cela n’a pas empêché la droite RPR-UDF d’avoir une majorité en 1986 et donc de gouverner, puis de perdre la présidentielle.
Bien sûr cela apporterait de 15 à 40 députés FN dans l’assemblée nationale. Mais dites-moi est-ce juste de ne pas voir des mouvements politiques qui obtiennent 5, 10 ou 15% des suffrages exprimés .. dans une assemblée ?

France Télévisions a réalisé une simulation avec 15% d’élus à la proportionnelle. Voici son résultat.

 

lien utile : les données des circonscriptions (open-data) pour vous amuser.

lien utile : le sondage Ipsos .


9 Comments

  1. Valdo /

    La proportionnelle par liste me semble une bonne idée, mais connais- tu le scrutin préférentiel (ou vote unique transférable) utilisé en Iralnde et australie?? Etonnée que ce mode de scrutin, le plus démocratique, et qui évite à la fois de soit si peu utilisé. Dépouillement compliqué certes mais trés bon reflet des opinions réelles des électeurs.

  2. Très bon article, ce blog est intéressant ;) Si vous voulez lire des articles politiques argumentés et illustrés avec mes avis allez sur http://pointdevuepolitique.blogspot.fr/. Merci d’avance :)

  3. Mistral /

    Bravo pour ton honnêteté et ta lucidité.

    On est dans la merde avec une gauche qui ne tiendra aucune promesse car elle n’a pas d’argent, un FN qui ramasse à la pelle les électeurs et une crise qui va nous mettre dans la rue.

  4. internaciulo /

    Il y a un juste milieu entre le mode de scrutin déloyal actuel (je ne suis pas allé voté au second tour à cause de ça) et la proportionnelle intégrale.

    Un point de vue intéressant :

    ————————

    “La représentation électorale doit être enfin plus équitable”
    .
    Point de vue | LEMONDE | 31.10.11 | 13h46 • Mis à jour le 31.10.11 | 13h57
    .
    par Bastien François, universitaire et membre du conseil d’orientation politique d’Europe Ecologie-Les Verts
    .

    Les analystes de la vie politique ne mettent pas suffisamment l’accent sur le problème démocratique majeur de notre pays : la très faible représentativité socio-démographique et politique de nos représentants au Parlement.
    .
    Non seulement l’Assemblée nationale et le Sénat s’apparentent à des clubs fermés de vieux mâles blancs bourgeois, mais les règles électorales ont pour effet d’exclure plus de la moitié du corps électoral de toute représentation effective. A s’en tenir à l’élection des députés, le mode de scrutin majoritaire déforme considérablement la conversion des voix en sièges. Lors des législatives de 1997 et 2002, le vainqueur de l’élection emporte, en proportion, presque deux fois plus de sièges qu’il n’a obtenu de voix au premier tour. Le Parti socialiste, qui a obtenu 23,5 % des voix au premier tour des législatives de 1997, obtient 43,3 % des sièges au terme du second tour. De façon encore plus spectaculaire, l’UMP, avec 33,3 % des voix au premier tour des législatives de 2002, réussit à obtenir au final 63,25 % des sièges. En 2007, la situation est un peu plus équilibrée, même si la prime au vainqueur reste très importante. Avec ce mode de scrutin, les candidats de partis qui n’appartiennent pas à des coalitions à vocation majoritaire n’ont pratiquement aucune chance d’être élus. Pour obtenir une poignée de députés, les petits partis doivent passer sous les fourches Caudines des plus gros, faire allégeance en quémandant quelques circonscriptions.
    .
    Le problème est particulièrement difficile pour les écologistes, dont les thèmes sont en grande part transversaux par rapport à la culture productiviste qui domine dans les partis traditionnels et qui doivent pourtant passer des accords avec ceux-ci en situation de rapport de force défavorable. Cette déformation de la représentation des différents courants politiques est d’autant plus problématique que les partis dits de gouvernement ont une base électorale de plus en plus faible, en raison de la montée de l’abstention et de la croissance des votes en faveur des partis d’extrême gauche ou d’extrême droite.
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    Alors qu’à la fin des années 1960, la droite et la gauche de gouvernement réunies rassemblaient, lors du premier tour des élections législatives, presque 80 % des électeurs inscrits, elles en rassemblent moins de 50 % depuis les années 2000. Il ne faut donc pas s’étonner que les gouvernants s’appuyant sur des “majorités” si peu majoritaires, qu’elles soient de gauche ou de droite, représentent si mal la société…
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    Instiller une part de proportionnelle dans le scrutin législatif n’est pas à la hauteur du problème. Que 50 ou 100 députés (sur 577) soient élus à la proportionnelle ne changera pas véritablement la donne. Il faut proportionnaliser l’ensemble du scrutin, ce qui n’est pas la même chose qu’instaurer la proportionnelle intégrale, en cherchant à articuler les avantages du scrutin majoritaire (lien avec une circonscription, resserrement et meilleure lisibilité de l’offre politique, possibilité de construire des coalitions à vocation majoritaire) et ceux du scrutin proportionnel (meilleure participation électorale, bonne mesure du poids politique réel des forces politiques, facilité pour instaurer la parité).
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    La solution existe, que les spécialistes nomment “proportionnelle de compensation”. La moitié des députés est élue dans des circonscriptions au scrutin uninominal majoritaire à deux tours (avec un seuil d’accès au second tour favorisant les regroupements partisans à vocation majoritaire), les autres sont élus au scrutin proportionnel sur des listes présentées nationalement par les partis. Chaque électeur dispose donc de deux voix (la première pour choisir, sur deux tours, un candidat dans le cadre d’une circonscription, la seconde pour exprimer, lors du premier tour, sa préférence pour un parti).
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    Le vote sur les listes nationales est déterminant puisqu’il permet de calculer, à la proportionnelle, le nombre de sièges auquel a droit un parti. C’est là que joue la “compensation” : si un parti obtient moins de mandats directs (sièges de circonscription) que le nombre total de sièges auquel il a droit à la proportionnelle, la différence est comblée en ajoutant des sièges, qui sont attribués aux candidats de la liste utilisée pour le second vote, selon leur ordre de présentation. Le socle majoritaire du scrutin permet d’assurer et de fixer les contours de la future majorité de gouvernement, et sa parfaite correction proportionnelle apporte la garantie du pluralisme.
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    Instaurer un tel scrutin compensatoire pour les législatives ne réglera pas les problèmes évoqués plus haut sans que soient parallèlement mis en place d’autres mécanismes permettant de combattre la reproduction endogamique de la “classe politique” (mandat unique, limitation du cumul dans le temps, statut des élus, etc.), mais il permettra déjà d’assurer une juste représentation sans porter atteinte à l’un des rares acquis de la Ve République : la stabilité du pouvoir gouvernant.

  5. Effectivement, ce n’est pas un tsunami ni même une vague ; c’est juste la traduction logique de l’élection présidentielle qui permet de donner au gouvernement les moyens d’agir.
    Pour le reste, je suis bien content que la majorité des 3/5e ne soit pas atteinte. Et quant à l’alternative référendaire, je n’y crois pas un instant : vu la tournure que prennent systématiquement les consultations de ce type en France, la gauche sait très bien qu’elle se tirerait dans le pied avec un bazooka. Ceci dit, tout est possible, le masochisme existe réellement^^

    • @deef: j’attend de voir le devenir de la proposition de loi sur le référendum d’initiative populaire. Chose promise et à moitié votée je crois..

    • Et non pauvre gLand : “Le Conseil a constaté un manquement de certaines télévisions et radios à l’article 52 du code électoral”

      Ce sont les médias qui ont fait du direct alors que la truc avait été annoncé comme a enregistrer.

  6. Je recopie LE FIGARO, mardi 11 décembre, article publié puis mis a jour vers 21 heures :

    Crise à l’UMP : le désaccord persiste entre Copé et Fillon.

    Leur cinquième tête-à-tête mardi soir à l’Assemblée nationale n’a débouché sur aucune solution de sortie de crise. De son côté, Accoyer organise dans huit jours un référendum auprès des élus UMP.

    Constat mutuel de désaccord sur la date d’un éventuel nouveau scrutin.

    La rencontre Copé-Fillon s’est soldée mardi soir par un échec. Les deux hommes sont convenus de réfléchir et de se rappeler mercredi pour fixer le jour et l’heure de leur prochain tête-à-tête.

    Auparavant, pour contraindre Jean-François Copé à remettre son mandat en jeu, Bernard Accoyer avait lancé l’idée d’un référendum auprès des parlementaires. L’ex-président de l’Assemblée, qui avait apporté son soutien à François Fillon le 28 octobre, veut réunir les députés, les sénateurs et les eurodéputés du parti pour les convaincre de demander au président en titre de l’UMP de se soumettre à «un nouveau processus électoral» au printemps 2013.

    Afin de donner plus de force à sa démarche, Accoyer a rédigé un texte en forme de procès-verbal, qu’il a intitulé «Motion pour l’unité». «Constatant qu’une très large majorité de militants UMP souhaite reprendre la parole pour mettre fin à la crise qui mine notre famille politique, écrit-il en préambule, nous demandons à Jean-François Copé et François Fillon de s’engager sans délai simultanément et irrévocablement:

    - à organiser un nouveau processus électoral pour désigner l’équipe dirigeante de l’UMP, au printemps 2013;

    - à dissoudre le groupe RUMP et abandonner tout contentieux.»

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