Valls vient d’annoncer son nouveau gouvernement après avoir expulsé Montebourg. Ce dernier avait parait-il franchi la ligne jaune. Il faut dire qu’il a émis quelques critiques sur la politique du gouvernement, critiques qui étaient déjà présentes il y a un mois lors de sa présentation, j’y étais… et qui n’avaient pas provoqué de coup de sang du premier ministre.

Montebourg ministre vaguement interventionniste est remplacé par Emmanuel Macron que le premier ministre a présenté sur France2 comme un élément de diversité. Problème ce monsieur, de 36 ans est un banquier d’affaires et plutôt d’orientation libérale et auteur/instigateur de la politique de l’offre et individu brillant il faut le rappeler : il est millionnaire suite à des affaires récentes. Il parait que c’est un signe de qualité pour les militants socialistes parisiens. Il explique à des visiteurs comme Larrouturou, Gaccio et Rocard que François Hollande ne changera pas et que tout le problème est là.

Un banquier d’affaire ce n’est pas le banquier au coin de votre rue, ce n’est pas la banque postale, ce n’est pas le crédit machin ou la banque populaire . C’est un truc qui n’a pas pignon sur rue, et qui fait du fric sur les transactions entre entreprises : ventes, achats, prise de participations etc.. Ce fric, ces flux financiers rapportent des primes à ces gens. Lors de ces affaires il y a des restructurations, donc des suppressions d’emplois, des suppressions d’usine, des transferts de brevets et de savoir faire.

On ne peut donc pas comparer ce métier au patron de PME comme l’a fait le premier ministre sur France2, sauf a être de mauvaise foi, ou alors mal informé ce dont je doute pour Valls.. Surtout que dans ce cas, précis, les choses sont claires, comme le rappelle Libération :

Début 2012, il est nommé gérant et se retrouve à piloter l’un des plus gros deals de l’année (le rachat par Nestlé d’une filiale de Pfizer). Un deal à 9 milliards d’euros qui lui permet de devenir illico millionnaire… Quelques jours plus tard, il entre à l’Elysée au poste de secrétaire général adjoint. «Et il n’était pas question pour lui de venir en tant que simple conseiller»

Tout comme on ne peut pas le comparer �� Henri Emmanuelli ou d’autres dénoncés par des socialistes dit “réformistes” , par ce que Riton Emmanueli n’a pas été l’auteur ou l’instigateur d’un plan (CICE et autres) de 50 milliards d’aides aux entreprises sans conditions ni discernement. Tout comme les autres noms qu’on trouve dans ce twitt :

 

progressistes_banquiers_d_affaire

 

 

On voit que la transition verbale ou novlangue est à l’oeuvre  : le banquier d’affaires devient un économiste, et progressiste. Comme si l’économie ce n’était que des ventes et reventes d’entreprises et fusion.  Ces andouilles de “progressistes” ont une pensée molle et réductrice.

Mais ce n’est pas eux que la nomination de ce nouveau ministre de l’économie secoue positivement le plus . Il suffit de lire le journal libéral anglais The Economist, qui a donc une belle demi-molle en saluant la nomination du jeune ministre : one big surprise, as symbolic as it was encouraging: the appointment of Emmanuel Macron.

“une grande surprise aussi symbolique qu’encourageante”

 it does at least suggest that the Valls government is serious about pursuing a more business-friendly approach, and about starting to bring the largely unreconstructed left into line with the rest of Europe’s social democrats. Voilà donc la chose : le gouvernement PS devient comme le reste des soc-dems européen et les sociaux-libéraux anglo-saxons, la chose est saluée par d’autres libéraux, dont le twitt est ici en version “enlarged” pour bien vous situer le bonhomme, d’une rare honnêteté intellectuelle il faut le dire:

liberal_content

 

D’autres (vous n’aurez pas les noms) sont aussi satisfaits ou en voie de satisfaction. C’est leur droit le plus strict , surtout s’ils sont si honnêtes. Il y aussi quelques twittos dont on pourrait se moquer…

Ici ce qui est important c’est la force du symbole : c’est le responsable d’un parti libéral et un journal libéral anglo-saxon qui sont satisfaits, le journal anglais glapit, il jouit sur place : c’est la fin de la “politique à la cubaine“.

Cette satisfaction vient du fait que cette gauche de gouvernement se livre à la loi du marché : pas de régulation, pas de contrôle sur les fonds du CICE et qu’elle s’attaque désormais à des dossiers comme la dérégulation de certains métiers, au travail du dimanche, et que certains éléments (Ministre : Rebsamen) parlent de réduire le code du travail ou les seuils de représentativité des salariés.

On notera aussi que des gens commencent à qualifier d’extrémistes, ceux qui critiquent ce mélange des genres. Les adeptes de la große Koalition centriste commencent à sortir du bois, avec des mots violents et remplis de mépris pour la gauche ou tout ce qui est sur une autre ligne, qu’ils soient Hollandolâtres de base (ici en version limitée)  ou alors responsable dans le journal le Monde.

editocrate_hysterique

Cet éditocrate hystérique est a suivre , il va bien finir par faire pire en terme de discours violent…

Au final que se passe-t-il ? On nous a demandé à nous blogueurs militants en 2012 de mentir pour battre le nain. Mais voilà le fond du problème, Hollande propose désormais une politique identique à 90%. il manque juste les discours anti-roms et l’hystérie dénonçant tel ou tel corporations ou grand corps d’état… et les 2% de TVA en plus prévus par Sarkozy en 2012. Ce remaniement n’est qu’un n-ième reniement, tout cela est exaspérant, cette gauche là pousse à l’abstention, le chantage à l’extrême droite sera sans doute présent si jamais elle arrivait au 2nd tour en 2017 ce qui est loin d’être acquis.

J’en veux aussi à l’autre gauche qui a foiré le truc. L’heure n’est pas à son procès. Hollande est en train de tuer la gauche, il est têtu et borné et se refuse à entendre toute alternative malgré les simagrées du premier ministre ce soir sur France2.

 

Misère, colère… Et n’oubliez pas que juste avant cet épisode, Valls a expliqué que la rentrée allait être dure. Mais devinez qui va payer ? On oubliera pas non plus la France moisie, celles des bigots, obscurantistes qui vont vomir leur haine rétrograde sur certaines femmes ministres, elles ont pour cela mon soutien: il faut savoir faire la part des choses en cette pénible rentrée.