Je suis assez d’accord avec votre billet “repenser la gauche”, en vous faisant observer qu’il est entièrement fondé, et explicitement, sur l’idée démocrate (“il faut ré-inventer la démocratie face à l’oligarchie”). Le livre de Lionel Jospin il y a quelques années se concluait de la même façon. Et, de mon humble point de vue, ça n’a rien à voir avec le socialisme. C’est plus précisément le combat constant du centre démocrate en France depuis un siècle et demi. Je me réjouis de vous voir le rejoindre !

“L’usine sans ouvriers”, vous êtes tout de même au courant, non ? Il y a même de l’industrie sans usine (par sous-traitance). Ça ne veut évidemment pas dire qu’il n’y ait plus d’ouvriers, ni que toutes les usines soient sans ouvriers. Ça veut dire que la façon “social-démocrate” – comme la façon “libérale” – de concevoir la répartition des revenus, sont devenues inapplicables, laissent l’une et l’autre la voie libre à une économie de casino dans laquelle la personne humaine (la démocratie) est quantité négligeable.

Quant à la déclaration de M. de Sarnez, et d’ailleurs de F. Bayrou, sur le projet, je comprends volontiers que vous la preniez avec ironie (comme Lancelot celle similaire de M. Aubry), mais sur le fond j’ai déjà répondu (5 juillet 14:37).

D’accord sur votre conclusion – et c’est vrai pour tous les mouvements politiques, de la LO (qui dans le tract que j’ai reçu hier vante … le non-remboursement des emprunts russes !) au FN (dont je n’ai pas bien compris ce qu’il proposait d’apporter à Hénin-Beaumont, hors la critiques des autres) en passant évidemment par tous les autres – ceux pour lesquels je pourrais voter. Il y a du travail pour que la France puisse faire face au nouvel état du monde.

Faudra que je le remette à jour (mise en page), nous sommes nombreux a penser au PS que la social-démocratie est vermoulue, voire même vendue et soumise à la mondialisation financière. Quand à l’usine sans ouvriers, ça va être dur, ils sont encore 25% de la population active. Et oui, la statistique est cruelle.

Et je ne comprend pas alors : Bayrou.fr est rempli de proposition et De Sarnez explique qu’il vous faut un projet. Zut alors, le quel des deux raconte des bobards, ou des bêtises ?
Mais soyons sérieux : tant mieux si ça cogite, et ne tombez pas dans les travers du PS mode solférino qui veut faire cogiter en 2011 )

Je suis humaniste, l’idée date disons du 16ème ; je suis surtout démocrate, l’idée date de plus de deux millénaires.

Je ne suis pas social-démocrate. L’idée date non des années 70, mais du début du XXème siècle, c’est celle d’un compromis entre syndicats patronaux et ouvriers sur le partage des rémunérations, permettant d’atteindre les objectifs du socialisme sans dictature du prolétariat. Elle est obsolète depuis “l’usine sans ouvriers”, c’est-à-dire depuis le mirco-processeur (milieu des années 1970).

En fait, je ne connais personne de sérieux qui défende aujourd’hui la social-démocratie. Même si le mot est une référence honorable pour les partis qui l’ont adopté il y a 60 ans et qui ont su évoluer depuis. L’avenir de la gauche n’est certainement pas la social-démocratie, amha. Désolé.

Et au moins un euro à François Bayrou. Car cette phrase n’est apparemment pas une citation, malgré les guillemets. Et c’est ma pomme qui était chargée de ces pages “propositions” (même si, je viens de vérifier, je ne suis pas l’auteur initial de la formule et de la page … j’en suis au moins l’éditeur délégué). Donc, il apparaît que j’ai donné cadeau à Nicolas Sarkozy un des slogans qui ont fait gagner sa campagne aux dépens de celle pour laquelle je me battais. Mon petit monde militant s’effondre (sans blague).

Ceci dit … 1) La proposition de François Bayrou était bien différente de celle qu’a faite Nicolas Sarkozy (défiscalisation), même si le candidat UMP a repris ce slogan ! Et cette proposition puis mesure de Nicolas Sarkozy, François Bayrou l’a constamment combattue. Entre “PERMETTRE” les heures supplémentaires jusqu’à 39, et “INCITER” aux heures supplémentaires en décourageant l’embauche, il y a plus qu’une nuance, il y a une opposition de projets et … de valeurs.

Ceci dit … 2) sur les propositions concrètes (votre paragraphe suivant), puisque vous avez été voir bayrou.fr/propositions, je suis étonné que vous posiez la question, il y a des propositions concrètes sur tous ces sujets.

et donc alors ? rien, comme dirait l’autre.

C’est ton blog, tu l’as appelé intox : in nomine numen, que disaient les latins

Tout ça avant de nous parler d’obsolescence d’idées des années 70 alors que vos amis n’ont que le mot “humanisme” à la bouche. Dois-je vous rappeler que cette idée est née au 16e siècle ?

Et à part vos citations et belle paroles vous avez des propositions concrètes, tiens par exemple sur les retraites ? sur la fraude fiscale ? sur la politique fiscale ? sur les aides et exonérations aux entreprises ?

-> s’ils y ont lu cette phrase, c’est qu’ils ne l’ont effectivement pas lu !

-> s’ils pensent que Bayrou est un social-démocrate, c’est qu’ils ne l’ont effectivement pas lu !

Nous laissons avec plaisir à la gauche cette idéologie archi-obsolète depuis les années 70, et à la droite ses slogans aussi creux que fallacieux

Les élections européennes ont montré que, si nous avons des tonnes de programmes, un projet très ambitieux et j’en passe, les électrices et électeurs ne les ont pas entendus. Donc, on a du boulot à faire dessus pour le rendre plus audible par l’électorat. Ça n’a rien de honteux de le reconnaître, je crois…

Ça n’a rien de nouveau non plus. Voilà plus d’un siècle qu’on dit, dans le monde politique comme dans le monde syndical, que le Centre est le “laboratoire d’idées”, que “tout le monde gouverne au centre”, et que dans les campagnes électorales le projet du Centre est peu entendu, et souvent ramené au portrait d’une personnalité.

La raison me semble toute simple : un projet sincère pour répondre aux défis d’un monde complexe, est forcément lui-même complexe.

Une citation pour garder le moral, accepter la complexité est parfois compatible avec gagner une élection :”Les enjeux (issues) ne sont jamais simples. Je suis fier d’une chose, c’est que vous me verrez très rarement simplifier les enjeux” Obama, 2006.

Petite intox par omission : le modem participait à l’hystérie sur la dette publique, mais est passé, tout comme Apathie et consorts, complètement à côté de l’explosion de la dette privée. Or c’est de ce côté là qu’est venu la déflagration actuelle.

En 2009 je rappelle toujours à titre d’exemple la mise en place d’une autorité européenne des marchés financiers (régulation homogène -> contraste de certaines dérives), engagement pour un vrai président de la Commission (c’est le MoDem qui a proposé Verhofstadt, avant que le PSE se dise que ce n’était pas trop mal, au fond), engagement pour une position européenne commune en faveur d’une monnaie de reserve internationale différente du dollars. Ce que, le premier juillet, a d’ailleurs été dit par la Chine, le Brésil, l’Inde etc.

Après, en effet oui, je confirme. Les Démocrates n’avait pas de programme quant à obliger leur Président à épouser un ex-mannequin aphone chantant ….