On trouve sur 20minutes.fr une espèce de truc mi narcissique mi message politique pour 2009. C’est une idée de marketoïde sans nul doute.

Notre agent orange officiel adoré s’y est installé et balance doctement son fantasme pour 2009 qui parle de 2012! Ce qui s’appelle ne pas répondre à la question. C’est un peu sa marque de fabrique à notre adoré rouquin buzzeur: François Bayrou devenait Président, refusant la politique de l’émotion. Le PS battu au premier tour, Sarkozy au second : au revoir.

Le même fantasme a déjà couru en 2007 avec le candidat de Condorcet, le ni gauche ni droite et autres trucs. Je vous rappelle que pour moi, et je confirme ce que j’ai écrit à l’époque : Bayrou est l’intox politique de 2007. Sarkozy est celui de la décennie au minimum. Tout ça avec comme vague projet une social économie avec des idées libérales et un projet libéral. Et surtout le refus de faire battre Sarkozy par tous les moyens en refusant le coup de poker de Ségolène.

Quand Sarkozy faisait la promotion du travailler plus pour gagner plus, Bayrou faisait de même. Pour ces deux là, le travail crée le travail. Ce qui n’est pas un vérité établie. Il suffit d’une requête google, pour trouver ça:

Vous voyez clairement, que l’on prône ici la liberté d’organiser leur temps de travail aux salariés. C’est le mythe du salarié qui décide de son propre chef de faire des heures supplémentaires. Ca n’existe pas, et en 2008 il est toujours possible de se faire licencier pour faute si on refuse de faire des heures supplémentaires imposées par l’entreprise. Où est la liberté ? Pour l’employeur uniquement.

Les électeurs de gauche qui ont voté Bayrou se sont donc fait intoxiquer une fois sur le fond, avec ce projet d’inspiration libérale. Il avait aussi des idées très à droite sur le contrat de travail. Son projet faisait fantasmer les libéraux. Il proposait des exonérations de charge sans conditions alors que Royal déclarait:

La bataille pour l’emploi des jeunes sera ma première priorité. En aidant les petites et moyennes entreprises (PME) à les recruter. Je lancerai tout de suite les emplois-tremplins. Je dispose d’un levier majeur, les régions, qui se sont déjà mobilisées : parmi les candidats, je suis la seule à proposer de les faire avancer dans le même sens que l’Etat. Les 65 milliards d’euros d’aides aux entreprises seront redéployés, pour supprimer les effets d’aubaine et les concentrer sur les PME qui innovent et qui exportent.

On voit donc clairement que ces électeurs de gauche qui ont voté Bayrou de toute bonne foie risque d’y réfléchir à deux fois. D’ailleurs lors des législatives de 2007, cet électorat est déjà rentré en partie au bercail. Et les autres intoxiqués en 2007, ça leur suffira une fois.  Ils ont eu Sarkozy et un petit groupe de 5 ou 6 députés dont la moitié ont pris la fuite au Nouveau Centre. La belle affaire que voilà.

On nous parlait aussi de travailler avec les meilleurs de gauche et les meilleurs de droite. On va commencer par demander la liste des meilleurs de droite, un responsable MoDEM aura-t-il le courage de nous donner quelques noms ? Qu’on parle aussi des porteurs d’idées…

Et d’un point de vue plus général, il n’a pas osé tendre le bras à gauche, par ce que Bayrou ne pense qu’à lui. Est ce qu’il y a des débats de motion au Modem ? Non tout se fait à 95% ou presque.

Et que découvre-t-on en discutant avec des militants fuyant le MoDEM, que certains agents oranges ont travaillé sur la communication internet des Gracques en 2007 après avoir travaillé pour le PS… Vous savez cette petite bande de nuisibles qui ont savonné la planche de la campagne de Royal en 2007.

Un blogueur ex-Modem nous a expliqué que tout était simple au MoDEM : la bande des 3 décide tout, Bayrou, la Sorcière de Sarnez et le psycho-rigide qui sert d’économiste avec un simple CV de banquier. Tout ça dans une illusion de débat vite clos par Bayrou lui-même.

Finalement, c’est Hypos, déçue du MoDEM qui résume bien la chose:

Le bayrouisme ressemble à une mauvaise farce et l’attelage bringueballant du MoDem semble bien incapable de proposer un projet différent de feue l’UDF, porté qu’il est  par ses caciques chrétiens démocrates, ses nouveaux cadres opportunistes et ses militants souvent trop naïfs.

En en conclusion je vais citer un blogueur qui a twitté une chose merveilleuse : “Maire de Pau ce serait bien déjà non ?”

dessin piqué chez Michaelski