Tout le monde nous parle de dette, de réduction des dépenses. Mais si on augmentait les recettes ?

C’est ce que propose aux USA un sénateur indépendant qui se présente comme social-démocrate, Bernie Sanders. En se basant sur une étude de deux chercheurs en statistiques et économie sur des scénarios  de comportement fiscal simple : Que se  passerait-il si on gardait le taux d’imposition marginal de 1961 aux USA ?

If corporations and households taking in $1 million or more in income each year were now paying taxes at the same annual rates as they did back in 1961, the IPS researchers found, the federal treasury would be collecting an additional $716 billion a year.

Voilà vous allez bien lu , pour eux ça ferait 716 Milliards de US$/annuels en terme de rentrées fiscales. Ce qui fait de quoi résorber le déficit en quelques années.  Notons, qu’à l’époque en 1961, les USA étaient en pleine croissance.On le voit sur la courbe suivante, dans l’histoire fiscale des USA, les années de plus forte croissance économique et sociale ont été accompagnées de fort taux d’imposition marginal. La baisse de ce taux, correspond aux années d’endettement massif. Et comme par hasard , comme chez nous, au début de la financiarisation de l’économie qui a conduit à ce que la dette publique soit achetée par le privé, soumis à intérêts et génère des profits pour la ploutocratie… via des produits dérivés et autres merveilles mathématique évitant le risque privé: Gagner de l’argent en faisant faillite ou en spéculant sur la faillite des autres, puis des états.

A 70% ils allaient sur la Lune, à 40% les navettes explosaient, et désormais à 35% et bientôt 25% ils vont devoir utiliser les fusées russes “Soyouz” pour aller dans l’espace.

 

Ramenons ça à la France. Depuis les années 2000, nous connaissons une politique fiscale loufoque basée sur les dictats de L’OCDE et la pensée libérale idiote : trop d’impôt tue l’impôt.  en fait tout dépend du contexte. Donc depuis 2000, nous avons des cadeaux fiscaux pour les particuliers et pour les entreprises.

Pour les particuliers on estime tout ça à des milliards depuis 2000, rien que pour l’impôt sur le revenu des particuliers, ça fait 115 milliards cumulés depuis 2000.

Rajoutez à ça les niches pour entreprise, la niche Copé , je vous la fait à 5 Milliards par An.

Rajoutez le faible taux de l’Impôt sur les Sociétés pour les grosse entreprises, du fait de trop grande permissivité du code des impôts, est de 8% contre 33% facial. On appelle cela de l’optimisation fiscale via filiale dans les paradis fiscaux et autres magouilles.

On tombe facilement sur un rapport cité par le Monde fin 2009 , ou la tribune qui indique un manque à gagner de 8 milliards par AN, rien que pour le CAC40 qui en plus ne regroupe pas toutes les plus grandes entreprises. Les 50 ou 150 suivantes doivent elles aussi faire de l’optimisation fiscale. Tout cela encore confirmé récemment. Et disponible au format PDF à cette adresse.

 

En 2012, ça fera donc 150 milliards envolés du coté des entreprises sur les 10 dernières années  .

 

Faisons la somme : 255 milliards d’€ partis en spéculation, bulle immobilière , signes extérieurs de richesse, produits financiers et autres cochonneries bancaires.  Le dette de l’état est de  +- 1300 milliards d’Euros (hors sécurité sociale ) , en 10 ans , 18% de ce volume aurait été remboursé.

Et encore ce ne sont là que des calculs à la louche… pour la niche Copé. Regardons la répartition des revenus salariés des Français :

Alors oui, pour des raisons d’équité nous devons augmenter l’impôt des plus riches, du top 5 ou top 8% des revenus. Soit dès 4000€ (95% des Français sous ce seuil) ou dès 6000€ (98% des Français sous ce seuil) mensuel par individu.  Ce qui veut dire ne pas augmenter l’impôt des autres. Et donc jouer sur la progressivité, en rajoutant un nombre de tranches important.

Nous devons ré-équilibrer l’impôt sur les sociétés pour que les PME ne soient pas défavorisées vis à vis des grandes entreprises et que le déficit de l’état n’augmente pas.

Donc ne pas augmenter les impôts , sauf.. pour une petite part de population. Petite part que l’UMP appellera de façon odieuse “Les français” , alors que ne sont que “des” français nantis. Ou alors classes moyennes, alors que ce sont les classes supérieures. Là encore tout devra être dans la pédagogie de la mesure et des exemples précis