Ségolène Royal est toujours là, vous allez le voir ça pose un problème aux journalistes qui ne savent pas où la ranger. Pourtant l’essentiel est ailleurs et elle le dit.

Regardez bien cette vidéo, ça n’a pas trop l’air de captiver les journalistes. De toutes façons sur la même chaine, Nicolas doze, libéral a expliqué que ce sommet ne servait à rien (tout en se contredisant).

 

Si vous êtes un peu faineant, voici le verbatim de l’interview.

Gilane BARRET

La grande conférence sociale est en cours à Paris. 300 représentants des partenaires sociaux sont réunis autour du gouvernement. Il s’agit de relancer le dialogue, réfléchir aux réformes sur le marché du travail, le redressement économique. François HOLLANDE veut réduire la dette pas pour l’austérité, dit-il, mais pour la souveraineté de la France. Le président de la République veut inscrire le dialogue social dans la Constitution, premier bilan dans un an.

…/…

Karine de MENONVILLE

Une réaction maintenant. Nous sommes en direct avec Ségolène ROYAL. Bonjour, merci d’être avec nous. Vous êtes présente en tant que présidente de la région …

Ségolène ROYAL

Bonjour.

Karine de MENONVILLE

…Poitou-Charentes. C’est important cette présence des élus locaux ? Ca dénote le changement de méthode ?

On note ici que la journaliste a en effet compris un truc important: le changement de methode par rapport aux pratiques sarkozystes. Cela peut les choquer positivement, et cela a été observé (sic) par de nombreux observateurs. Sauf les plus vieux. Tout ça sera l’objet de dialogue, de négociations et donc de compromis avec feuille de route et bilan dans 1 an.

Ségolène ROYAL

C’est le changement de méthode qui est très important. Pourquoi ? Pour deux raisons, d’abord parce que tous les partenaires de la relance économique sont là, les régions de France sont là, c’est-à-dire avec l’intelligence des territoires et parce que nous sommes en première ligne des aides économiques aux entreprises, que nous voyons aussi très concrètement la souffrance des salariés ou des chefs de PME lorsqu’ils ont des difficultés et nous voyons aussi également les secteurs économiques industriels qui marchent bien et qui ont besoin d’être encouragés et donc dans ce qu’a dit ce matin le chef de l’Etat, il y a deux nouveautés, d’abord un volontarisme de l’Etat dont nous avons besoin pour pouvoir nous accrocher, entreprises, syndicats de salariés, territoires à ce volontarisme de l’Etat pour que tout le monde tire dans la même direction contrairement à ce qui se faisait avant où les gens étaient dressés les uns contre les autres et où il n’y avait pas de feuille de route claire et nette.

Gilane BARRET

Ségolène ROYAL …

Ségolène ROYAL

…et la deuxième …oui ?

Gilane BARRET

Ségolène ROYAL, il y a beaucoup de sommets sociaux, il y en avait sous les gouvernements de gauche, il y en a eu récemment avec Nicolas SARKOZY. Est-ce que l’on ne va pas, est-ce que la montagne ne va pas accoucher d’une petite souris ? Est-ce que vous attendez des décisions vraiment concrètes ?

On notera le coup de pelle de la journaliste à l’époque Sarkozyste, le cadavre encore chaud du sarkozysme est là. Elle doit se souvenir des promesses du genre croissance avec les dents, ou moralisation du capitalisme ou encore partage des richesses par Sarkozy en son temps.

Ségolène ROYAL

Oui, nous attendons des décisions concrètes parce que les Français sont dans l’urgence, il y a ceux qui souffrent, il y a ceux qui ont perdu leur travail, il y a les jeunes qui ne trouvent pas de premier emploi et il y a des salaires qui sont trop bas et l’on voit pourtant d’un autre côté un potentiel considérable dans notre pays. On voit des petites et moyennes entreprises très dynamiques qui ont envie de s’agrandir et qui ne trouvent pas de prêt bancaire. Il y aura donc la création de la Banque publique d’Investissement pour les aider, on voit des jeunes qualifiés qui n’arrivent pas à trouver d’emploi dans les entreprises, il y aura donc le contrat de génération et dès que le gouvernement l’aura arrêté, nous allons l’expérimenter et le mettre en place tout de suite dans les entreprises de nos régions et il y a enfin un dialogue social qui est sécurisé sur le long terme et c’est ça aussi qui constitue le changement. Pourquoi ? Parce que pour rétablir la confiance, nous avons besoin de règles stables sur les cinq années, des règles stables en matière fiscale, en matière sociale, en matière économique et en matière environnementale car lorsque les entreprises auront la garantie d’avoir des règles stables et claires, alors elles pourront prendre des risques pour investir et pour embaucher. Voilà le ressort du compromis positif, du gagnant / gagnant dans le président de la République a parlé ce matin.

Karine de MENONVILLE

Ségolène ROYAL, vous allez aussi intervenir à une table ronde, une table ronde sur l’emploi et notamment l’emploi des jeunes ? Vous arrivez avec des propositions très concrètes ?

Ségolène ROYAL

Oui bien sûr. Nous avons des propositions très concrètes dans les régions. Pourquoi ? Parce que nous maîtrisons les fonds de la formation professionnelle et nous savons parfaitement que lorsqu’un jeune qui est en formation et que ce jeune ne trouve pas de place en alternance, alors, c’est très difficile ensuite pour lui de trouver un emploi. Nous voulons que tous les jeunes aient une solution, soit une solution d’emploi et d’emploi durable soit une solution de formation par alternance qui est très efficace mais beaucoup d’entreprises encore ne font pas suffisamment la place aux jeunes, d’où l’importance du contrat de génération puisqu’il y aura un avantage à prendre un jeune et à garder un senior qui va lui servir de tuteur dans l’entreprise. Et enfin, nous avons des solutions précises pour que les entreprises qui sont en difficulté et qui ont des plans sociaux ou des plans de licenciement justifiés soient distinguées des entreprises qui ont des plans de licenciement boursiers, que ceci ne soit pas accepté, qu’en revanche pour les entreprises qui sont vraiment en difficulté parce qu’elles sont sur des secteurs en déclin, pour celles-ci, nous mettrons en place comme nous l’avons fait de façon expérimentale dans nos régions la sécurisation des parcours professionnels, ça veut dire quoi ? Ca veut dire que les salariés continueront à avoir un contrat de travail à être payés pour se former au lieu de basculer dans la trappe du chômage. Donc c’est gagnant pour l’entreprise qui n’aura pas le souci de faire les licenciements et c’est gagnant pour le salarié qui garde sa dignité de salarié tout en se formant pour faire évoluer son métier.

Gilane BARRET

Ségolène ROYAL, vous êtes présidente de la région Poitou-Charentes, on peut imaginer que vous avez des ambitions un petit peu plus larges. Est-ce que dans le cadre de cette conférence sociale, vous voudriez avoir un poste, peut-être la Banque d’investissement ? Est-ce que ça vous intéresserait ?

Forcement deux mots font peur à la petite tête : expérience, régions. Expérience ? ça va être compliqué, il y a surement des chiffres, des gens qui donnent des explications et pas de petite phrase ou de twitt à reprendre pour le journal. Et en plus en région, donc loin de Paris ? vous n’y pensez pas…

Ségolène ROYAL

Ecoutez, franchement, nous n’en sommes pas là. Là, nous sommes au service de l’intérêt collectif et nous cherchons tous ensemble des solutions efficaces et des solutions justes et il y en a. il y a d’ailleurs des secteurs économiques qui sont très porteurs dans notre pays, on n’en parle pas suffisamment mais par exemple lorsque nous allons mettre en place le plan massif de travaux d’isolation pour l’énergie, ça fait 40 000 emplois à créer tout de suite dans le secteur du bâtiment la mutation énergétique aussi. Ce sont des filières d’avenir, l’aéronautique aussi qui marche très bien, les réseaux intelligents dans lesquels nous devons investir et qui créent des emplois, les start-up sur lesquelles les jeunes veulent s’engager et pour lesquelles nous voulons leur apporter des moyens financiers de se développer, les pépinières d’entreprises qui permettent de mettre au point des nouveaux prototypes et de déposer des brevets. La France doit redevenir le premier pays pour le nombre de dépôts des brevets car nous avons des écoles d’ingénieurs parmi les meilleures du monde et moi, je suis convaincue que cette matière grise a les capacités de se développer dès lors que nous tirons tous dans la même direction comme cela est démontré aujourd’hui dans la conférence sociale.

le mot-clé “matière grise” fait comprendre à la petite tête journaliste qu’il est temps pour elle de finir l’interview. Ca devient trop compliqué pour elle.

 

Gilane BARRET

Merci beaucoup Ségolène ROYAL. Donc on ne connaîtra pas vos ambitions dans un proche avenir apparemment, merci !

 

S.Royal a fait le meme type d’intervention chez Apathie de matin sur RTL : emploi, formation, creation, start-up, brevets, sauvegarde des emplois existants, politique industrielle etc.. Et Aphatie grand expert des choses qui intéressent les français a donc posé deux questions captivantes : une sur le twitt de merde, et l’autre bien sûr sur le poste de président de la banque en question. Donc des questions sur des postures ou des petites phrases.