Etonnant, on ne parle plus de Hallal, de mosquée mais de dialogue social dans vos télés plates. le changement de mots, de méthode est annoncé et vous allez le voir ça provoque des réactions qui en disent long sur ce problème.

Le plus remarquable des réactions, a chaud,  BFMTV hier vers 19H sur le plateau.

“on va peut être ENFIN avoir un VRAI dialogue social dans ce pays” .

Voilà l’étonnement, j’y reviendrai. En voici une autre, chopée dans twitter. Le banquier du haut de sa tour à la Défense, twitte sa colère :

Une conférence pour régler la méthode du dialogue social, ça va coûter encore combien cette blague démago ?

Il ne se pose pas la question : A quoi ça sert ? pourquoi faut il justement “régler” et donc changer la méthode ? Combien ça coute ? et combien ça rapporte ? combien ça peut permettre d’économiser ? Et si le service rendu n”est pas quantifiable en fric ?

Voilà donc le problème si on demande à un financier son avis sur le fond des choses.  Ils ne sont pas compétents sur autre chose que des chiffres, et nous ont inventés des produits dérivés pour paraitre encore plus compétents et s’en mettre encore plus dans la poche au passage.

Je ne sais pas mais imaginez que ce dialogue social conduise à ce qu’on rajoute de la fluidité dans la prise de décision, de la participation des salariés aux décisions, de la transparence des informations. Oui, juste ça. Est-ce une blague ? 

Et oui, cher banquier, ça coûtera de faire dialoguer les syndicats, les entreprises et d’autres. Va falloir les réunir dans des lieux et leur donner des moyens et se donner les moyens de faire la publicité de tout ça.

Y participerons, ça me semble obligatoire Tous les syndicats, y compris les petits. Toutes les entreprises y compris l’économie sociale et solidaire. Et les autres : les travailleurs indépendants. Et tout ça de manière transparente, par ce que c’est étrange regardez ce qu’on trouve dans la charte de déontologie des ministres , personne n’a trop fait attention ça :

Les membres du gouvernement doivent être à l’écoute des citoyens. Ils entretiennent des relations suivies avec l’ensemble des partenaires institutionnels de leur ministère. Ils recueillent leur avis sur les principales décisions. Ces relations institutionnelles suivies doivent aller de pair avec un développement de la consultation du public en utilisant les possibilités offertes par l’internet.

Consultation des citoyens : c’est la démocratie participative !

le gouvernement a un devoir de transparence. Il respecte scrupuleusement les dispositions garantissant l’accès des citoyens aux documents administratifs. Il mène une action déterminée pour la mise à disposition gratuite et commode sur internet d’un grand nombre de données publiques.

Open-Data, disponibilité des données et des échanges . Pour que chacun puisse-juger et se faire lui même son avis. C’est autre chose que de recevoir des résumés d’analyses faites dans des conditions pas connues ou pas objectives.

Le dialogue, ça permet d’établir de la confiance et du respect entre négociateurs quand ceux-ci sont écoutés et qu’on ne réduit pas ça à un sommet de 4 heures à l’Elysée comme Sarkozy le faisait. Et dans notre beau pays, ou les libéraux nous disent que le manque de confiance est nuisible au fonctionnement de l’économie (ce qui est vrai, reconnaissez le), on va peut être saluer ça non ?

Et s’il faut 12 ou 24 mois pour fixer les retraites pourquoi pas ? D’autres ont mis 10 ans.

Voilà donc la raison de l’étonnement de certains et de la colère d’autres : le changement de méthode, c’est quelque chose qui demande de l’intelligence pour critiquer. Ce ne sont pas que des chiffres ou du fric. C’est hors de portée du banquier énervé dans sa tour, et hors de portée du troll.

Le plus étonnant est donc la remarque sur le plateau de BFMTV , et le mot juste : “Enfin?” Par ce que oui, 10 ans de perdus, 10 ans de perdus !  Souvenez vous en, et le gâchis de temps, ça se calcule comment monsieur le banquier dans ta tour ?

Et bien sûr Copé ne voit rien, il n’a pas vu quelques chose pour la France de demain.  Forcement, la méthode il ne voit pas, lui il est dans l’action et le résultat bidonné: syndrome powerpoint dans le politique. On a vu les conséquences un peu partout: même les policiers dénoncent cette imposture depuis peu.

 

D’abord, il y a un changement de méthode, vous l’avez constaté : Jean-Marc AYRAULT, le Premier ministre, reçoit les syndicats et puis essaye de trouver des formes qui pourront donner à ce dialogue social un contenu. Ce sera la conférence de méthode au mois de juin et la conférence sociale que je présiderai au mois de juillet et qui prendra en compte l’emploi, les salaires, la protection sociale, dira ce qui relève de la loi, ce qui doit être négocié entre partenaires sociaux ou ce qui peut être concerté.

 

Le changement, c’est donc tout d’abord la méthode. Voilà donc qui va choquer, et que François Hollande va devoir faire comprendre à ces commentateurs en tout genre.

 

 


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