Non ce n’est pas une crise de la Grèce, ou de l’Euro. Mais plutôt de la BCE dont le mandat est critiqué depuis longtemps et surtout une crise de la dette, ou plutôt une crise des ressources fiscales.

Prenons l’exemple de la Grèce, voilà ce qu’on lit dans l’Expansion, ce sont des citations d’officiels grecs :

“En 2009, la fuite des capitaux s’est élevée à 5,4 milliards d’euros dont 4,9 milliards ne concernent que 8.667 Grecs, et dont 42% déclarent moins de 20.000 euros de revenus”

“Nous avons repéré ceux qui doivent plus d’un million d’euros à l’Etat et nous avons demandé l’assistance de sociétés privées pour percevoir ces dettes en coopération avec les agents de fisc” (…) “15.000 personnes et sociétés doivent 37 milliards d’euros, dont 32 milliards sont dus par des sociétés”.

Et la situation grecque est connue : impossibilité pour l’état de lever l’impôt comme il se doit : il n’y a pas de registre du cadastre, des exonérations pour l’église plus gros propriétaire terrien, et pour les armateurs.

Maintenant posez vous la question simple : Comment récupérer l’impôt dans un pays où les services fiscaux sont défaillants ? En recrutant des inspecteurs des impôts, ce qui prend plus ou moins 2 ans dans les faits.  Ensuite attendre plus ou moins un an pour les premiers retours. Tout ça dans un contexte de corruption, il va donc falloir faire en sorte que police et justice fonctionnent. Or on ne laissera pas ce temps à la Grèce, les marchés veulent de la réponse immédiate , à la micro seconde pour s’en foutre plein le nez.

On va privatiser tout, plutôt que d’aider la Grèce à faire payer l’impôt, qui chacun sait -dans le monde des teletubies libéraux- empêche la libre entreprise blabla habituel: trop d’impôts tue l’impôt.. alors qu’ici c’est pas assez d’impôt tue l’impôt .

Voilà donc le fond du problème : On laisse se créer un choc fiscal à l’envers : fuite et triche, et/ou en organisant la défaillance des services fiscaux (Chez nous via la RGPP)

Tout ça pour imposer aux peuples des cures d’austérité, dont le but final est simple : Réduire au maximum le coût paiement du travail : baisses de salaires , et bien sûr baisses des prestations sociales pour en quelques sorte éliminer les plus faibles du marché du travail ou les exploiter encore plus. On voit ça chez nous avec les sorties des fumiers UMP sur le RSA. Tout ça pendant que le 1% en haut s’en fout plein les poches avec la complicité des 9% suivants.

Revenons à ceux qui ont aidé la Grèce a truquer ses comptes et ont été payés pour ça: Goldman Sachs entre 2001 et 2004. Et qui désormais donnent des leçons ? Notons que c’est un ex de Goldman Sachs qui va gérer la BCE désormais: le ver est dans le fruit pourri. Mario Draghi, qui fut à l’époque  Vice Président de la branche européenne de la banque entre 2002 et 2005, et nie tout implication dans cette première affaire grecque. Encore un top exécutive ignare des réussites de sa propre entreprise.

Tout ce monde là a peur d’un référendum grec, qu’on pose les bonnes questions. D’ailleurs quelles sont les questions qui seront posées aux électeurs grecs ? nul ne le sait. Le vrai référendum  grec  serait : oui/non l’église, doit payer des impôts ? idem pour les armateurs et autres, la fraude et l’évasion fiscale doit elle être punie de prison et de saisie ?

Et sinon la souveraineté populaire ? On en fait quoi ? ça fait bientôt 30 ans que les emprunts d’état sont confiés à des banques privées et que cela créé de la dette mécaniquement . Le problème est là aussi.  Et que dire des propos de Sarkozy, sur L’italie qui .. désormais l’accuse d’avoir favorisé la spéculation. Et tout le monde va commenter le propos de Fitch, encore eux , qui effrayent les marchés, et que va t’il se passer : tout ce petit monde la va spéculer, à coup de HFT et autres ventes à découverts. Tout ce monde là sait qui a déjà gagné des sommes folles, et qui a pris des paris sur l’explosion de la zone euro, ou expulsion d’un de ses membres. Mais personne n’agit : c’est de la complicité.

“Seule une crise, réelle ou imaginaire, peut engendrer un changement profond”

 

Milton Friedman. Chien libéral en chef. Nous y voilà , la crise de la dette n’existe pas, c’est une crise des ressources. Le changement profond : c’est imposer la ploutocratie, nier la souveraineté populaire.. Rien de plus rien de moins: une contre-révolution fiscale pour rétablir une nouvelle aristocratie.

Et il ne s’agit donc pas de sauver l’euro, mais le système géré par des banquiers et éviter que les gros actionnaires des banques profiteuses de dette et tout le secteur financier ne soit soumis à .. son juste sort: Le bac à acide.