le 31 décembre, Hollande a annoncé un pacte de responsabilité, du donnant-donnant pour sauver et créer des emplois. On ne connait pas encore le détail du fameux pacte de responsabilité qu’un (en fait 2 ) sondage est sorti sur son sujet
On le trouve dans le journal “les échos”. Mon ami Jegoun s’est jeté dessus et y voit un plébiscite. Il n’a pas trop tort sur le fond, le taux d’appréciation de la mesure est élevé , et loin d’un 50/50. Et cela chez tous les sympathisants de gauche, molle, vrauche, écolos, centristes , droite et autres saloperies. La presse le note majoritairement agréé chez les sympathisants de droite (65%) et quasiment plébiscité par ceux de gauche (81%).
La question, toujours la question : quelle est-elle ?
Le Président de la République a proposé un « Pacte de responsabilité » aux entreprises. Celui-ci consisterait à réduire les charges sur le travail et à simplifier les démarches administratives en contrepartie de davantage d’embauches et de dialogue social. Selon vous, est-ce une bonne ou une mauvaise solution pour lutter contre le chômage ?
J’ai mis en gras, les mots qui me semblent important pour comprendre ce taux élevé : contrepartie, chômage. Le chômage reste le sujet essentiel quand on sonde (et par tous les moyens) les échantillons. On leur présente donc le principe d’une mesure destinée a réduire ce qui est un drame pour un grand nombre de famille, avec des contreparties.
En fait ce que les sondés approuvent c’est le pacte, donc un accord, donc le respect de l’accord et du donnant-donnant. Ils ne savent pas qu’il n’y a plus assez d’inspecteurs du travail pour vérifier toute réclamation de salariés par exemple, ou pour faire du suivi de ces mesures… Comme je le dis toujours le diable se cache dans les détails. Et comme je l’ai noté l’autre jour, on a un fort besoin de disposer des données sur l’application des mesures une fois celles-ci connues : je place donc ici un gros mot : OPEN-DATA.
On peut constater un truc très drôle, dans le sondage les seuls qui sont les plus opposés à l’idée sont les … patrons. Pas tous bien sûr, mais une bonne moitié. IL conviendrait d’en sonder beaucoup plus pour savoir quelle est leur idée sur ce projet.
Comme je l’ai expliqué à Jegoun, qui n’est pas forcément optimiste sur le sujet … moi j’ai des doutes . Doute sur l’efficacité des mesures connaissant le comportement poujadiste d’une partie du patronat. Mais si le reste du patronat , c’est à dire les patrons de PME/TPE qui font le job, savent ce que vivent les salariés .. JOUENT LE JEU. Ca peut globalement fonctionner, c’est une question de capacité d’entrainement, de répartition des gentils et des cons dans ce groupe social. Mais est-ce là que la mesure sera la plus efficace en terme de création d’emplois ? Que se passera-t-il dans les entreprises de type PME/TPE sous pression de donneurs d’ordre ? ceux qui font déjà du chantage au CICE, voir de l’extorsion ? Là encore on manque d’information et on en manquera. Et c’est dommage.
Je me demande aussi si ce sondage et ces résultats ça ne correspond pas en fait a une forte attente de l’opinion : Faire que les gens bossent ensemble, pas dans l’affrontement, mais dans des relations de confiance, de responsabilisation des acteurs. Peut-être que je me trompe, mais l’opinion n’est pas en mode combat (genre GDC) contre les vilains patrons, elle semble -au vu de ces deux sondages- plus en mode “tous ensemble” que dans l’affrontement. On a pas assez de données enquêtes pour confirmer, et cela est essentiel.
Tout le problème est de traiter les effets de bord, donc les #fail et et les saloperies et de ne pas en avoir en masse, comme ces licenciements qui sont souvent pour de nombreux cas la dernière option pour l’entreprise (option inversement proportionnelle à sa taille). Si je met ça dans un billet on va me traiter d’odieux libéral je pense: prenons le risque.
J’ai trouvé dernièrement, relégué dans les pages économique du Monde, un article intéressant d’un professeur d’économie Olivier Favereau, qui explique des choses que je fais mienne. Je fais donc un gros copier-coller tant ce qui suit me semble limpide et évident.
Se pose alors pour la première fois la question d’un partenariat politique réfléchi et assumé de l’ensemble des entreprises avec l’Etat-nation. Ce qui va bien au-delà de la vieille social-démocratie.
Si les entreprises (au sens large) sont les premières productrices… d’emplois, directement, ou indirectement (par les impôts qu’elles versent, ou que versent leurs salariés, pour financer les emplois publics), elles deviennent aussi collectivement, qu’elles le veuillent ou non, chargées du lien social, au même titre que les pouvoirs publics. Plus l’Etat se retire de l’économie, plus les entreprises s’avancent vers le politique, à savoir l’inéluctable reconnaissance d’une stature (sinon d’un statut) politique, due à leur propriété intrinsèque : la création d’emplois marchands.
Comment s’institutionnalisera cette coresponsabilité ? Nul ne le sait mais on ne risque pas de se tromper en disant qu’il faudra combiner ” moins de contraintes sur l’activité ” avec ” plus de dialogue social “. Cela s’appelle la démocratie – la démocratie revisitée par l’entreprise… ou l’entreprise revisitée par la démocratie.
Le débat est là, questions essentielles et complexes : les entreprises ne sont pas toutes dans le même moule, les actionnaires non plus, le capital n’est pas obligatoirement géré par des enfoirés de traders et autres nuisibles, la finance n’est pas unique non plus. Voilà donc les VRAIES QUESTIONS. Hélas les réponses vont se faire en petit comité entre conseillers de palais et lobbies.
Hollande n’a plus assez de soutien dans l’opinion et sans doute n’a t’il jamais eu l’idée de consulter les citoyens sur quoi que ce soit: la démocratie participative, ça donne des boutons à nombre de socialistes… Dommage qu’on ne consulte pas sur ce pacte par des débats publics, écouter et discuter de propositions, diffuser des données etc.. De tout cela on devrait parler dans une république apaisée et volontaire. Et cela n’indique pas dans quel sens on ira, ou pas. On peut aussi constater nonobstant les cris de la vrauche, que l’opinion (qui n’existe pas selon un certain ventilateur), semble prête à envisager ce genre de contrat avec le monde de l’entreprise… avec des contreparties, et donc un contrôle, sans doute à moderniser.
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