Mittal, vous avez entendu ce nom. On en parle depuis quelques temps déjà. ArcelorMittal. L’acier,la metallurgie… les hauts-fourneaux. Avant de lire tout ce qui suit, n’oubliez pas l’essentiel: l’acier c’est stratégique.

Stratégique, par ce que l’acier c’est essentiel, la métallurgie, le savoir faire de production d’alliages de hautes précisions, de haute qualité ça sert.

La France a donc donné ou vendu son acier à Mittal, lors de la fusion ArcelorMittal. Mittal est un capitaliste indien, qui a un CV très social (ironie), il suffit de fouiller un peu : corruption, travail forcé, empreinte écologique.

Désormais, Monsieur Mittal a décidé que des sites n’étaient plus rentables et en ferme de plus plus en plus en Europe : Belgique, Espagne, France, Luxembourg.

Voici donc ce que les belges ont entendu de la part de ce capitaine d’industrie qui avait loué Versailles pour son plaisir personnel.

 ArcelorMittal-Wallonie, la multinationale a également fait savoir qu’elle n’achèterait jamais la fonte sortie d’un haut-fourneau réquisitionné par les autorités publiques et qu’elle donnerait une consigne identique à tous ses sous-traitants.

Voilà donc la conception de la concurrence pour ces rapaces: Ultimatum et pression sur les sous-traitants.  Il faut comprende que Mittal (le mec) est malin mais pas assez pour camoufler ses plans.  Il veut réduire la production d’acier (et à fortiori de haute qualité, pas de la merde à bulles)  dans l’UE pour mieux faire pression plus tard, fixer les prix, et obtenir ce qu’il veut sans effort : du fric.

Tout ça sans contrainte, avec des ultimatums aux pouvoirs publics en Belgique et ailleurs. Aucune raison donc qu’il ne fasse de même en France.

C’est un bon test sur le “laissez faire” , et la “concurrence libre et non faussée” dans l’UE. Tout cela est cher aux libéraux dont les idées néfastes sont présentes un peu trop largement . Si les états et surtout l’UE ne réagissent pas, on aura compris leur totale résignation face à cette crapule internationale et aux idées loufoques.

On rappellera la promesse de F.Hollande au sujet de la reprise d’usine au même endroit pendant la campagne, et ce qu’a dit Edouard Martin le syndicaliste CFDT : ça va etre compliqué de reprendre des morceaux d’usine. La loi de reprise, ou de gestion de sites rentables abandonnés serait votée d’ici 2 ou 2 semaines ou moins de 3 mois. Tout dépend du média. Il y’a là un peu de pédalage dans la semoule de la part du gouvernement.

 

 

A ceux qui disent que ça va être compliqué , rappelons la chose suivante:

La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n’est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l’exige évidemment, et sous la condition d’une juste et préalable indemnité.

C’est l’article 17 de la déclaration des droits de l’Homme, et on trouve ceci dans le préambule de la constitution de 1946: Tout bien, toute entreprise, dont l’exploitation a ou acquiert les caractères d’un service public national ou d’un monopole de fait, doit devenir la propriété de la collectivité.  Il y’a donc de quoi assoir la loi de quasi-confiscation, requisition ou plutôt rachat par des groupes, montages ou par les salariés des usines ou filiales abandonnées par les actionnaires rapaces.

Reste bien sûr le problème de la viabilité des entreprises ainsi reprises, et de leur gestion ou management. Dans la plupart des cas, les personnels sont capables de gérer les entreprises surtout quand les directions actionnariales sont lointaines et ne demandaient que de la rentabilité.

On rappelera que la construction européenne s’est faite en premier sur l’acier et le charbon après la seconde guerre mondiale : CECA, 1950. Il serait donc logique que l’UE comprenne l’importance stratégique de la métallurgie.  On aura en effet l’air con quand on ne pourra plus disposer rapidement des aciers hautes resistances pour des cuves de réacteurs, des éoliennes etc.. et qu’il faudra courber l’échine.

Il s’agit donc de voir à moyen-terme, de penser à l’avenir au delà des 6 prochains mois… De ré-armer le chose publique, de penser “co-gestion” par les salariés, et de revenir sur certaines pratiques politiques :

“La gauche française au pouvoir s’est cantonnée en matière économique dans la gestion à court terme [...]. Convertie à la crédibilité internationale, surnageant dans la vague libérale, elle s’est placée sur le terrain de l’adversaire et s’y est naturellement trouvée progressivement démunie. [...] Plus profondément, les objectifs d’une politique de gauche, à être sans cesse repoussés au-delà des résultats d’une période de rigueur qui ne s’arrête jamais, deviennent illisibles, peu crédibles, voire introuvables.”

Voilà un terrible constat. La citation est extraite de L’Heure des choix, François Hollande et Pierre Moscovici, Ed. Odile Jacob, 1990. Tout cela va demander de l’intelligence, et on doit donc éviter accessoirement de tomber dans les alternatives à deux balles ou une absence de gauche