Réquisitions: ça bouge et couine
Les militants, des blogueurs, des twittos l’avaient dit dès l’été : il faut envisager des réquisitions pour cet hiver. Le gouvernement s’est lui réveillé en retard… Mais ça commence à bouger…
Et voilà que ce petit monde constate que ça prend du temps, et que la loi permet au propriétaire de s’opposer au truc comme le rappelle le journal la Croix.
Il lui suffit de dire qu’il y a des travaux en cours, ou que le logement a été occupé au cours des 18 derniers mois: c’est une loi qui date de 1998. Voilà donc pour les libéraux et UMP qui couinent -comme toujours sans savoir- à la spoliation.
Donc ça prend du temps, par ce qu’une fois le processus lancé, il peut être nécessaire de passer par le tribunal pour obtenir le droit de pénétrer dans les logements. Coucou le libéral, là tu dis quoi ?
On a donc commencé à envoyer des courriers aux propriétaires pour visiter les immeubles en question. Pour chaque logement, l’État va évaluer les travaux qu’il aura à réaliser pour rendre les lieux habitables paiement d’un loyer.
On nous dit que pour Paris, une quarantaine de courriers a été envoyée. Pour le moment, cinq visites ont eu lieu, et six autres sont prévues.
C’est peu.
C’est un signe d’une évidence inquiétante : L’état n’a plus ou n’a pas dans ce domaine les moyens de réguler ce marché, de contrôler l’application du droit. Cela m’a été confirmé quand j’ai vu une émission sur France5, un C dans l’air, où un invité expliquait que les promoteurs de logements social pouvaient tromper sur la qualité des équipements 2 installés… Et que l’État n’avait pas les moyens de contrôler tout ça. Alors imaginez pour le parc privé… mais bien sûr le libéral nous dira que le marché se régule tout seul, et que les normes soviétiques empêchent la fluidité du dit marché: On connait la musique.
Constatant -un peu tard- donc que ça allait prendre du temps, et qu’elle n’avait peut être pas ou plus les moyens d’agir rapidement, la ministre Cécile Duflot a donc eu une idée que je salue. Elle appelle d’après certains tout le monde à signaler les logements vacants :
“Administrations, professionnels.. tous ceux et celles qui ont connaissance de ces bâtiments ou logements vacants sont invités à en faire part aux services de l’État, aux préfets” (…) “”Si tout le monde se mobilise et est réactif, une convention peut être plus utile et rapide que les dispositifs coercitifs”
On parle là de conventions, et donc là encore d’un contexte légal en plus du contexte légal des réquisitions. Il n’y a donc pas de spoliation ! Ca reste soft. Nous sommes loin du totalitarisme dénoncé par les trolls, qui soutiennent de facto le marché loueur de saloperies, avec pression immobilière et financement public honteux des promoteurs.
Et le troll libéral ou UMP, ou l’andouille bête à manger du foin qui ne sait pas lire, devra remarquer que ça concerne surtout les bâtiments vides des administrations et des institutions. Donc les bâtiments de l’État.
Il y a donc du progrès : Bravo Dufflot ! Même si du temps a été perdu… On parle ici d”une urgence sociale, il faut au moins 100 000 logements pour loger les gens qui sont dans des situations d’extrême précarité : SDF, camping sauvage, campements, cabanes, taudis ouverts au quatre-vents etc.. Et qui parfois sont des salariés !
Vous savez, si on voulait vraiment faire du logements d’urgence on pourrait, avec du bâtiment modulaire par exemple. En une semaine on monte un bâtiment de 1000m2 sur trois niveaux. Ca permet de loger une vingtaine de familles.
Contrairement à ce que pensent les gens qui ne voient ça que de l’extérieur, c’est très confortable.
Et ce n’est pas plus cher que les loyers payés aux hôtels au mois et aux marchands de sommeil.
On pourrait aussi transformer des bureaux en logement provisoire.
Pour le long terme, je pense que les 20 milliards offerts au MEDEF seraient mieux employés à construire des logements. Ca répond à un besoin urgent, ça crée de l’activité en France (BTP mais aussi toute l’industrie de fournisseurs qui est derrière), et une baisse du coût du logement des salariés améliorera la compétitivité industrielle.