Bon, comme je le dit toujours ceux qui veulent la bruler, se crament eux-même. Elle rebondit notre Sorcière. Elle est donc passée sur France 2 hier soir.
Regardez la vidéo.
Une décision d’intelligence politique et de… par segolene-royal
les saloperies de 2007,2008 et ensuite: oubliées. Là on parle de 2012 donc du nécessaire soutien à F.Hollande, et le rappel du jeu collectif à venir. Et elle rappelle ses intuitions (qualité reconnue) : les classes populaires, doivent être mobilisées pour 2012. Nous n’avons pas réussi lors de cette primaire.
Et que dire de cette grande dame qui peut pardonner à l’absent de 2007, bien plus facilement que nous militants alors qu’elle a pris tout ça en plein visage.
Verbatim par les militants parisiens.
David Pujadas : avec nous, maintenant, comme promis, Ségolène Royal. Merci d’avoir accepté notre invitation.
On va évoquer le mot d’ordre que vous avez donné pour François Hollande, mais d’abord un mot sur cette soirée de dimanche, la défaite, très sévère, les larmes, on n’a pas l’habitude de vous voir craquer. Qu’est-ce qui vous a le plus atteint ?
Ségolène Royal : ah écoutez, c’est quand même très, très dur. C’est très dur quand on a passé des années à travailler avec acharnement, obstination, conviction, honnêteté, avec en plus d’excellentes équipes, avec des réseaux de terrain, avec Désirs d’Avenir, avec une Région exemplaire. Donc c’est très dur quand on a passé des années pour relever ce défi et se préparer à cette fonction présidentielle, eh bien de subir un tel échec, un tel revers. Voilà. C’est une épreuve très cruelle, c’est sans doute aussi la politique qui est comme cela, mais c’est très dur, voilà, mais …
David Pujadas, lui coupant la parole : au-delà de la … au-delà de la défaite, ça arrive les défaites, on a l��impression que c’est le lien presque magnétique que vous avez, que vous aviez avec les Français qui s’est défait. Est-ce que c’est la fin de l’histoire ? De cette histoire-là ?
Ségolène Royal : vous savez, il y avait un grand Premier ministre travailliste anglais qui disait : « En politique, une semaine, ça vaut une année. ».
Donc les choses bougent très vite en politique, et en même temps il faut avoir le courage et la clarté d’esprit de regarder les choses et de les accepter, et de regarder vers l’avenir ; et de savoir comment maintenant je peux être le plus utile.
Et c’est la raison pour laquelle j’ai soutenu François Hollande, le candidat qui est en tête.
David Pujadas : alors vous dites : « Je le soutiens parce qu’il est arrivé en tête et que je veux participer à cet élan pour donner le plus d’ampleur possible à sa victoire. », vous citez aussi des motifs politiques, plusieurs sujets dont vous dites qu’il a accepté de les reprendre, mais est-ce qu’il y a aussi une dimension affective qui s’ajoute à la dimension politique ? Je rappelle que François Hollande, c’est votre ex-compagnon, et le père de vos enfants.
Ségolène Royal : vous savez, David Pujadas, c’est vrai que je suis dans une situation qui n’est pas ordinaire, qui n’est pas banale, mais je ne peux pas renier ma vie avec François Hollande.
Avouez que le bilan d’ailleurs de ce couple n’est pas si mauvais que cela, puisqu’avec 4 enfants et 2 candidats à l’élection présidentielle, voilà, bon.
Et en même temps, je fais la part des choses. Vous savez, je suis une femme …
David Pujadas, lui coupant la parole : les deux ont compté ? C’est ce que vous nous dites ?
Ségolène Royal : non. Je dis que je ne renie pas ce moment-là, mais aujourd’hui, dans la décision que je prends, c’est une décision de l’intelligence politique et du rassemblement. Et je fais la différence entre le corps privé et le corps public.
Et aujourd’hui, c’est le corps public qui parle lorsque je m’engage auprès du candidat qui …
David Pujadas, l’interrompant : c’est totalement étanche ?
Ségolène Royal : c’est étanche. C’est étanche, parce que je le dois aux électeurs et je le dois aux Français. Et quand on mélange la vie privée et la vie publique, les Français ne veulent plus de cela. Et donc le choix que je fais, je le répète, c’est le choix de l’intelligence et du rassemblement parce que je pense qu’aujourd’hui, il y a une menace, on le voit dans les petites phrases qui sont échangées, il y a une menace de division …
David Pujadas, en même temps : c’est trop ?
Ségolène Royal, sans s’arrêter : … c’est trop. C’est trop. Je crois qu’il faut toujours avoir une hauteur de vue en politique, nous sommes dans la campagne présidentielle.
Je vais dire d’ailleurs gentiment à Martine que si elle met le met le doigt sur le loup, elle peut se faire mordre le doigt et la main, (Léger rire) et même se faire manger toute la main, donc il faut faire attention.
Et si je fais ce choix de François Hollande, c’est parce qu’aujourd’hui il faut donner à notre candidat la plus grande légitimité. Pourquoi ? Parce qu’il y a quand même un danger, et la droite est en embuscade aujourd’hui.
C’est-à-dire si le score est très serré, la droite dira : « Vous voyez, votre candidat n’est qu’à moitié légitime. ». Et moi je veux que le candidat des socialistes et que le candidat de la gauche ait une totale légitimité, ait une légitimité puissante, ait un élan très fort, parce que c’est cet élan très fort qui va nous permettre de gagner l’élection présidentielle, et la France a besoin de cette alternance.
David Pujadas : un mot encore sur …
Ségolène Royal, sans s’arrêter : c’est pour ça que je demande à tous ceux qui ont envie de ce changement à gauche, je demande à tous ceux qui m’ont accordé leurs suffrages, et tous ceux qui, au-delà, ne sont pas venus voter, mais qui veulent aussi que le système change vraiment, et dans les propositions de François Hollande, il y a, contrairement à ce qui a été dit, il y a des changements profonds du système financier que nous subissons aujourd’hui, et donc …
David Pujadas, l’interrompant : vous leur demandez …
Ségolène Royal, poursuivant : … et je leur dis de venir d’abord voter massivement. Il faut que les Français soient aussi nombreux à venir voter, et à concrétiser cette formidable réussite des primaires, ça c’est très, très important.
Et ensuite qu’ils donnent une forte avance à François Hollande pour lui donner la légitimité du combat présidentiel.
David Pujadas : sur ce choix, est-ce que le souvenir du Congrès de Reims a pesé ? On se souvient que Martine Aubry vous a devancée d’une très courte tête, qu’il y a eu des accusations de tricheries, est-ce que ça a pesé aussi ?
Ségolène Royal : vous savez, depuis 2007, j’ai dû tout recommencer à zéro. Tout recommencer. Malgré mes 17 millions d’électeurs, on m’a fait tout recommencer au sein du Parti socialiste, on ne m’a fait aucun cadeau. Il y a eu les terribles événements que vous venez d’évoquer, il y a eu plein de chose donc, entre les blessures privées, les blessures publiques, si je faisais la somme de ce que j’ai subi, votre journal n’y suffirait pas.
Je surmonte tout cela, je mets tout cela dans le passé, et je suis entièrement tournée vers le futur et vers l’avenir. J’ai une capacité de ressaisissement de moi-même pour mettre aujourd’hui mes forces au service du candidat que je souhaite voir désigné, François Hollande.
David Pujadas : vous nous dites ce soir : la vie politique nationale, pour moi, ça continue ?
Ségolène Royal : bien sûr ! Parce que regardez, les 2 candidats sont venus me voir. Mon ralliement et mon soutien est décisif dans cette campagne. Et ça parce qu’ils me l’ont dit.
David Pujadas, parlant en même temps que Ségolène Royal : et quelle place pouvez-vous avoir ? (Seul) Quelle place vous voyez-vous avoir dans cette campagne de François Hollande s’il est désigné, dimanche ?
Ségolène Royal : mais pourquoi m’ont-ils sollicitée ? Parce qu’ils savent que j’ai une capacité d’entraînement formidable. Dans les quartiers populaires en particulier, qui d’ailleurs ne sont pas venus voter lors de ces primaires, mais qui doivent revenir voter à l’élection présidentielle, parce qu’ils se sont éloignés du vote républicain et qu’ils se sentent abandonnés.
David Pujadas, prenant rapidement la parole : donc vous vous voyez … vous voyez …
Ségolène Royal, lui coupant la parole : donc j’ai cette capacité d’entraînement, que je mettrai au service du candidat. Je mettrai toutes mes forces dans cette bataille, toute mon expérience, toute la mobilisation des territoires, mes idées neuves, qui ont été, comme vous le savez, là aussi, reprises, et c’est vrai, vous le disiez tout à l’heure, il y a quelque chose qui s’est rompu parce que ces nouveautés, ces idées neuves, ont été un peu reprises par tout le monde, et on m’a vue, du coup …
David Pujadas, lui coupant la parole : donc on vous verra … aux avant-postes.
Ségolène Royal : voilà, on me verra aux avant-postes, et avec une loyauté totale et un engagement, et c’est pour ça que je lance à nouveau un appel pour ce vote de dimanche.
David Pujadas : merci Ségolène Royal d’avoir répondu à nos questions ce soir.
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