Drame dans la bulle sondago-médiatique : les vilains électeurs écologistes ont choisi dans le premier tour de leur primaire de voter a 49,75% pour Eva Joly. Il a manqué 63 voix à celle-ci pour gagner dès le premier tour. Ce résultat très serré est un claque aux sondeurs.
En effet toutes leurs enquêtes d’opinion, et sondage de popularité donnaient un avantage a Hulot. On pouvait ainsi lire :
La préférence pour l’ex-animateur de TF1 est encore plus nette chez les sympathisants écologistes qui le choisissent à 63% contre Eva Joly (28%). Neuf pour cent ne se prononcent pas.
Tout ça présenté comme exclusif chez Libération. En lisant la notice complète (PDF) du sondage on découvre une vérité toute simple: Ce chiffre de 63% est issu des sympathisants Europe Ecologie – Les Verts identifiés comme tel dans l’échantillon de 1005 personnes soit 133 personnes. Voilà donc le nombre magique, qui va ensuite dicter le contenu des articles et autres contenus. Pour le sondeur, cela permet en se basant sur des études grotesques de clamer des vérités reprises ensuite par des éditocrates :
Nicolas Hulot bénéficie d’une popularité personnelle qui occulte ses fragilités d’image potentielles en termes de contenu et de positionnement.
Et pour l’acheteur du sondage, ici libération, on embraye carrément sur une UNE, qui nous présente Hulot comme inévitable, vu que 52% des français... :
L’ancien animateur de TF1 bénéficie à coup sûr de l’effet «vu à la télé», alors que sa challenger, qui bat les estrades depuis l’automne, pâtit encore d’un relatif manque de notoriété.
Notez que le coup est sûr. De toutes façons la une du journal sans fond était sans équivoque. Et l’analyse (sic) dans les premières pages reprenait les arguments du sondeur. Mais précisait en bas de page une petite note (2) échantillon de 133 personnes. Sans toutefois en tenir compte… En bref, l’info sur la non pertinence de ce petit échantillon est présente .. mais n’empêche pas le journal de préciser que 58% des Français… Aucun scrupule donc à présenter des informations non pertinentes comme vérité : Le candidat à la primaire verte est unanimement apprécié.
On se demande ce qu’est donc cette unanimité. Surtout que le même quotidien demande quelques jours plus tard à un expert de la chose écologiste son avis, sur ce ratage sondagier :
Beaucoup de sondages avaient fait l’erreur fondamentale de demander aux Français ou à de simples sympathisants écologistes de se mettre dans la peau de militants ou d’adhérents. Il y a un hiatus entre la sympathie des Français pour les écologistes et leur très faible niveau de vote et d’engagement. Ce ne sont pas les mêmes personnes, elles n’ont pas les mêmes motivations.
Voilà qui est clair et net, et l’expert en question ne prenait pas beaucoup de risques. En effet la sympathie ne signifie pas le choix, tout comme la popularité ne signifie pas le vote. Etre populaire, c’est être connu. Et si les deux étaient liés directement nous aurions comme président de la République Zidane ou Mimy Mathy. Et là le tsunami Hulot a fait pssshiiiit. On peut lire ça dans le même Libération acheteur de sondage vermoulu. Quotidien, qui n’explique pas qu’il publié le 20 juin, un exemplaire de son journal qui nous clamait haut et fort que Hulot était en avance, et unanimement apprécié. Et pire encore le JDD voyait la candidature d’Eva Joly d’un drôle d’oeil : La candidature d’Eva Joly à la présidentielle part en vrille... tout en parlant de plébiscite pour Hulot.
Résumons nous :
Ils achètent des sondages vermoulus, qualifié de douteux par la commission des sondages , absolument pas prédictifs, et à échantillon pourris jusqu’à la moelle. Ils en tirent des conclusions, ne publient pas de mea-culpa et éditorialisent au lieu d’informer.
Finalement, le diplomate US qui avait écrit ce suit avait raison :
Les grand journalistes français sont souvent issus des mêmes écoles d’élite que de nombreux responsables gouvernementaux. Ces journalistes ne considèrent pas nécessairement que leur rôle premier soit de surveiller le pouvoir exécutif. Nombre d’entre eux se voient plutôt davantage comme des intellectuels, et préfèrent analyser les événements et influencer leurs lecteurs plutôt que de rapporter les événements.
Tout cela se confirme donc. Les sondages ne sont pas devins, mais ils sont arbitres des débats. On entend des journalistes expliquer que “mais vous avez du retard/ de l’avance dans les sondages” dans leurs débats. Les mêmes nous annonçaient Balladur élu en 1995, Jospin en 2002. Ou dans un domaine qui nous concerne Betrand Delanoë élu premier sécrétaire du PS en 2008. Là encore avec des échantillons de sondage à 200 “socialistes” (cf OpinionWay) et journalistes qui se basent sur ça pour informer, et ainsi influencer l’opinion… Mais parfois celle-ci les remet à leur place : informer et rien d’autres.
Et sinon allez écouter chez Gabale, l’audio de Roland Cayrol sondeur en chef, qui explique que la faute des sondeurs vient des électeurs pas connus, ces vilains se planquent ou ne répondent plus aux sondeurs. Le culot ne l’étouffera donc jamais, ni lui, ni ses clients qui n’ont aucune honte à acheter des trucs pourris à des vendeurs de vent.
Donc tout est possible! N’en déplaise aux trolls et autres experts en carton !
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