Les socialistes ne savent plus où ils habitent, certains défendent le pénible traité transatlantique de libre échange, TAFTA .. d’autres attendent ou nous disent même que leur candidat à la commission UE, Papa Shultz aurait changé d’avis sur le sujet… et propose désormais  de suspendre les négociations si on l’élit grand chef du Stalag13, euh pardon de la commission Européenne.

Au pays des socialistes parisiens, l’inquiétude est grande : le sujet arrive dans la blitzcampagne oubliée des médias (et du CSA qui se prend un référé devant le conseil d’état en ce moment) . Du coup Riton Weber, grand bourgeois parisien a pris sa plume et a commis une tribune, et Ô modernité socialiste, ne s’est pas encore remis à twitter frénétiquement. La tribune est dans le journal sans fond, Libération.

Le directeur des études européennes du PS (en gros ceux qui ont truqué les résultats du référendum interne en 2005) clame des choses. En voici un gros morceau :

les opposants par principe au Traité transatlantique de commerce et d’investissement se gardent bien d’évoquer les raisons pour lesquelles les 28 chefs d’Etat et de gouvernement, qui ne sont pas tous des valets de l’impérialisme yankee, et une majorité d’organisations professionnelles, qui ne sont pas toutes suicidaires, ont décidé d’engager ce marathon commercial.

Dans ces négociations, les Européens poursuivent trois objectifs : réduire le déséquilibre commercial existant entre l’Union européenne et les Etats-Unis, concernant l’accès aux marchés publics. Ceux des Européens sont ouverts à 85% aux soumissionnaires étrangers. Ceux des Américains ne le sont qu’à 35%. Le juste échange, c’est la réciprocité et l’équilibre entre puissances de même niveau. Il faut donc rééquilibrer.

On notera l’intrusion de mots des années 70 : “yankee” pour faire gauchiste, associé à “valet”. Il manque : servile. Quel andouille, il ne connait même plus son abécédaire du parfait petit trotskiste qu’il a eu. Mais il a gardé le souvenir du mensonge par omission , et fait désormais la promotion d’un programme de transition libéral… quelque peu diffèrent de celui de tonton Léon: le libre échange, ou monde fanstamé où des licornes pètent et produisent des arc-en-ciel au pied desquels on trouve des diamants… et où le bonheur à la sauce  M.Friedman fait ruisseler l’argent de haut en bas.

Hélas, tout ceci est donc faux. Par ce que les choses fuitent. Et voilà que des morceaux du mandat de l’Union Européen deviennent disponibles en plus des précédents.  Ainsi Attac a rendu public des éléments qu’il faudrait peut-être mettre sous le museau de Riton Weber.

Concernant le secteur des énergies renouvelables, l’article O indique que les pays « ne doivent pas adopter ni maintenir des mesures prévoyant des exigences de localité », ni « exiger la création de partenariats avec les entreprises locales » ou imposer des « transferts de droits de propriété intellectuelle », soit autant de politiques pourtant nécessaires pour développer un secteur d’énergies renouvelables qui s’appuie sur des produits,des compétences locales et les meilleures technologies disponibles.

Prenons un exemple, si vous le voulez bien.

hydrolienneJe suis une PME à Lyon (Rhône-Alpes) qui conçoit et fabrique des panneaux photovoltaïques de 3e génération, et des hydroliennes de qualité , et des trucs de production de bio-méthane a parti des déchets des parcs, jardins et autres. La région fait un appel d’offre pour mettre tout ça dans des logements sociaux, et dans les équipements publics à coté des rivières pour réduire les factures et charges des locataires HLM et ses propre factures d’électricité.

Moi PME locale, je candidate à 1 000 000 € pour un lot de N logements/installations. C’est un premier bloc, pour l’intégralité du contrats, si je l’obtient, je devrais recruter localement et faire travailler des sous-traitants  en France et autres pays de l’union Européenne.

Mais en même temps, voilà la grosse boite US “TITAN ENERGY”  fabriquant en fait tout en Chine et faisant usage d’un logement fiscal dans un délicieux sandwich à 3 couches  (Irlande, puis pays-bas, puis les iles caïmans) est aussi candidate. Elle propose le tout  à  -20% par rapport à mon prix.

La région ne peut plus favoriser le local a cause du TAFTA, en effet , elle et les autres collectivités  « ne doivent pas adopter ni maintenir des mesures prévoyant des exigences de localité ».Moi PME  je met donc la clé sous la porte, vive le libre échange nous disent les andouilles… chômage, impôts en moins en France, savoir-faire perdu…

Manque de chance pour la région,  le truc “US” made in china tombe en panne: Les réglages des hydroliennes ne sont pas adaptés aux torrents alpins… les produits livrés ne sont pas tout à fait identiques à ceux présentés au début de la mise en place… La région doit contacter un centre d’appel de Titan Energy en Irlande.. Mais voilà si le numéro est en Irlande, on arrive en faire chez quelqu’un qui a sous traité à des indiens qui ne parlent pas français correctement. L’ingénieur chinois envoyé pour régler les trucs met 2 mois à venir, etc etc…

Vive le libre échange !