intox: la valeur travail
On nous a bassiné avec la valeur travail: Sarkozy et Medef ont surfé sur un mensonge de taille… Quelques jeunes économistes comme Piketty et Philippon ont démontré le contraire… quelques liens et une interview qui fait mouche pour mes lecteurs favoris !
Le blog désirs-d-entreprendre que je vous conseille de visiter régulièrement publie un billet sur Thomas Philippon, jeune économiste qui démontre que la crise de la valeur travail n’existe pas au sens voulu par la droite et le MEDEF.
Interviewé sur France Inter en août 2007, cela vaut le coup. Je vous l’assure, écoutez cette interview. Voici quelques extraits bien choisis:
La crise du travail en France est une crise non pas du désir individuel de travailler, mais de la capacité à travailler ensemble. En effet, la France est le pays développé où les relations de travail sont les plus mauvaises à la fois du point de vue des dirigeants d’entreprises et du point de vue des employés.
Il a écrit plusieurs tribunes sur ce sujet, et les propose sur son site Web. Quel dommage d’ailleurs qu’il ne blogue pas, il est à mille lieux des poncifs de l’économie traditionnelle. Un peu comme Piketty.
Sur la valeur travail: Le gros mensonge est démonté par les résultats d’une enquête internationale: On comprend mieux pourquoi Sarkozy répugne à répondre aux questions des journalistes étrangers.. Il préfère dialoguer avec les suceurs journalistes français intoxiqués et incapables d’utiliser Google pour se renseigner. Je dois aussi signaler que le livre de T.Philippon m’a été conseillé par Amazon.com suite à mes achats. Pour une fois le grand capital est utile à la propagation des idées progressistes.
Et en plus, il a une bonne bouille: ce n’est pas un de ces vieux schnocks en gris qui nous donnent des leçons sans fond et sans connaître les conséquences de leurs conneries.
La World Value Survey (WVS) est une enquête internationale sur les valeurs et les attitudes des citoyens de plus de 80 pays. Deux questions portent sur la valeur travail : “Quelle est l’importance du travail dans votre vie ?” et “Est-il important d’apprendre à vos enfants à travailler dur ?” Ces deux questions ont été proposés dans 80 pays, et les résultats sont frappants.La France est 30e sur 80 pour l’importance du travail, en tête des pays riches, devant les Etats-Unis et loin devant le Danemark et l’Angleterre. La France est 47e sur 80 pour l’importance d’enseigner aux enfants à travailler dur, une position comparable à celle des Etats-Unis et du Canada, devant la plupart des autres pays européens.
Voilà qui calme un peu non? Alors qu’on cesse de nous bassiner avec la théorie selon laquelle les français sont plus fainéants que les autres. Moi j’ai une hypothèse plus simple et iconoclaste: les patrons français sont plus cons que les autres, tout simplement. Voilà le frein à la croissance. Elle ne peut venir que de l’intelligence et des cervelles. Si celles-ci sont rouillées et dans un mode de pensée du 19ième siècle, ça grince. Par exemple penser développement durable, l’après-pétrole, les conséquences du climat qui change, le vieillissement de la population, les besoins des nations émergeantes, les services aux personnes…
S’il y a d’un côté un désir de travailler, et de l’autre une volonté d’entreprendre, comment se fait-il qu’il y ait une crise du travail ? Que l’on interroge les patrons ou les ouvriers, les managers ou les employés, on arrive au même constat : la France est le pays développé où la part des gens satisfaits de leur travail est la plus faible. Selon une enquête auprès des managers (Global Competitiveness Report 2004), lorsqu’on pose la question : “Les relations entre employés et employeurs sont-elles conflictuelles ou coopératives ?“, la France arrive 99e sur 102 pays. Seuls le Venezuela, le Nigeria et Trinidad font pire.
Voilà donc qui permet de clore le bec à tous les libéraux et néo-cons qui nous parlent de la valeur travail. On peut désormais le dire, notre patronat est plus con que la moyenne, et cela explique notre retard bien plus que les supposés rigidités administratives ou dans le code du travail. La Gauche doit s’emparer de ces éléments et proposer une néo-révolution dans le domaine des relations au sein des entreprises: partage des décisions, de l’intelligence contre la rente et le droit dû à la naissance.
Je précise que même si certains libéraux tiennent un discours voisin, je ne suis pas devenu libéral: les solutions de la gauche, ce ne sont pas le far-west des libéraux, bisounours World. Et cherchez bien sur ce blog, j’ai déjà écrit sur ce sujet.
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