La presse et les TV plates “libérées” du sarkozysme déliquescent risquent d’être une épine dans la pied de F.Hollande. On a vu les conséquences, le temps passé et les pratiques moisies pendant l’affaire du twitt merdeux.

L’irruption de twitter dans les chaines d’infos est visible. France-Télévision commence à insérer quelques twitts d’happy-few dans des émissions tardives. Twitts ayant passé par un comité de sélection féroce. Désormais, les twitts de quelques VIP de la politique seront surveillés et feront ensuite 30h d’émission sur la TNT.

On a vu ainsi un journaliste de BFMTV poser 3 fois la même question au félon Falorni : Allez vous envoyer un tweet à Valerie Trierweiller pour la remercier ?.

Oui 3 fois, vous avez bien lu : 3 fois. Pensez donc, il aurait eu de quoi faire 30 nouvelles heures de programmes. Il y a un effet de loupe sur chaque geste minuscule censé être plein de sens politique pour cette bande. C’est le syndrome de la petite phrase, étendu cette fois-ci au mot. Etendu et multiplié en terme de résultat.

On fera appel à des psychiatres d’opérette, des psychologues, des prix Nobel ou je ne sais quoi encore pour commenter le mot, la virgule ou l’absence de point final.

Et pour le politique, le twitt c’est auto-produit, nul besoin d’appeler l’AFP pour diffuser un communiqué, c’est donc plus rapide. Dans l’urgence le politique pourra balancer une information reprise illico presto par des journalistes. Le message court est aussi dans un temps court. C’est une saillie, un éjaculât qui provoque l’orgasme de la chose journalistique.

Le politique en colère peut balancer un message politique tout seul avec son iphone depuis les toilettes du TGV, sans filtre de son cabinet. Le risque est donc énorme pour lui. Tout comme la consultation de twitter en permanence comme une source d’informations lui demandera des filtres et le placera dans un mode réducteur. Observons ce que dit S.Royal victime d’un twitt venant de haut au sujet de twitter :

“Alors je l’interdis. Sinon au lieu de lire des articles de fond, d’émettre des synthèses, on ne ferait plus que ça…” (…) “Sinon, entre les tweets et le fil AFP, on passerait nos journées à ne rien foutre !”

On observera que le twitt est non seulement la taille idéale pour la petite phrase mais que ô Miracle ça tient dans les bandeaux des chaines d’infos..

Et le Fact-Checking ? Les blogs ont commencé dans l’indifférence, puis cela a été copié par des journalistes ayant fini dans des télé-plates. Libé publie son désintox, il a cogné sur la gauche comme sur la droite. Mais sans trop de conséquences médiatiques: ça n’a pas été visible par plus de 30 000 personnes.

Qu’en sera-t-il quand le Figaro s’en occupera ? Des chaines privées à gros budget ?

On observera aussi les rares tentatives de journalistes pendant les débats TV de la campagne ou lors des interviews. Certains ont même commencé à vouloir reposer les questions à Sarkozy. Il faut s’en souvenir: Ils ont expérimenté le droit de suite… Oui, même sur le plateau de TF1. Certains ont même sorti les schémas lors de leurs interviews, oui des pancartes.

Et bien sûr tout cela va se faire chez les éditocrates en furie libérale des TV plates. Il est donc terrible de constater que Francois Hollande va donc inaugurer une potentielle phase de courage des journalistes. On ne peut que s’en réjouir, pour la qualité des débats, et espérer que cela permettra l’apparition de fond, plutôt que le commentaire sur des postures, ou des petites phrases ou des twitts.

Mais hélas, et n’importe qui le remarquera, la tendance à la paresse intellectuelle de l’élite journalistique devrait limiter cette innovation aux commentaires des twitts.


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