Marseille EAG premier bilan
Comme vous le savez j’ai été marseillais pendant quelques jours. Pour les ateliers d’été de l’espoir à gauche (EAG) la parait-il “ex”-courant de Ségolène Royal et Vincent Peillon. Voici donc le compte rendu du dernier débat. Il est appelé à évoluer en fonction de l’arrivée de nouvelles vidéos.
“Ex”-courant, va falloir tordre le cou à cette connerie de certains journalistes: Il suffit de lire la liste des présents et organisateurs pour comprendre que tout cela est géré par le proche entourage de Ségolène Royal. Mais comme je l’ai expliqué dans l’atelier média, la presse sans fond ne sait plus expliquer les choses, elle se content de raconter des trucs sur des postures et des petites phrases. Tout cela est tellement plus facile. Je reviendrai sur cet atelier média dans un autre billet, je n’ai pas beaucoup parlé, mais j’ai appris des trucs sur un projet de barbichu: Vous allez rigoler.
Voici donc ce qui s’est passé le dimanche après midi, et qui est essentiel. D’après certains journalistes, ce qui c’est passé est sans retour.Voici donc ce que j’ai noté et retenu, ce n’est bien sûr pas complet. Mais vous avez les vidéos des interventions de dimanche qui vont égayer ce compte rendu. Il me faut remercier ici Francis et surtout Olivier qui a filmé tout ça pendant de longues heures et à même réalisé une interview de mon complice corse. J’ai refusé d’être interviewé, déjà que mon nom va diffuser de partout dans Google… ça me suffit. Et il me faut remercier Jean-Marie pour m’avoir hébergé, guidé dans cette ville fascinante et nourri. Entre mauvais militants on sait s’entraider. Ces deux jours se sont passés dans une très bonne ambiance : panier repas à 10 euros, bière marseillaise, logistique parfaite, militants souriants, journalistes non agressifs et tout ça dans un cadre superbe: Soleil, vue sur le port, discussions possibles entre élus et militants. Tout le contraire donc d’un verrouillage par une supposée mafia locale.
Nous étions donc en gros 1450 militants dans cette réunion de 2 jours. Et samedi 22 Août s’est tenu le débat final avec François Rebsamen, Vincent Peillon, Christiane Taubira, Marielle de Sarnez et Daniel Cohn-Bendit. Les 3 derniers noms doivent donner des sueurs froides aux tenants de la ligne solférinesque ou adepte des raccourcis historiques rapides et de théorie selon lesquelles les gens ne peuvent pas changer et qu’en politique on ne passe que de gauche à droite et pas l’inverse. De ça j’en ferait un billet tant j’ai lu en 48h d’incohérences et de refus de se poser les bonnes questions.
La liste des participants est donc un peu celle des membres de la maison commune pensée par Titine. Ce sont les destinataires des missives de juin qui sont venus à Marseille après avoir envoyé une réponse négative à Titine. Complot ? non, vous allez le voir, c’est juste que la méthode est différente et que les intentions sont plus claires d’un coté que de l’autre.
François Rebsamen – Pour une nouvelle majorité progressiste
envoyé par segoleneparis – L’actualité du moment en vidéo.
Marielle de Sarnez à parait-il été la plus applaudie, c’est faux: C’est Christiane Taubira qui a été la plus acclamée, j’en apporterai les preuves dans les prochains jours. Il n’empêche que le discours de Marielle de Sarnez ( qu’on va résumer en MDZ désormais pour économiser mon clavier) a marqué un changement de cap exprimée par le numéro 2 du mode, qui téléphone à Bayrou 10 ou 20 fois par jour.
Elle s’est d’ailleurs éclipsée avant la fin pour aller téléphoner discrètement dehors, et revenir avec le sourire. Elle nous a parlé de parcours différents et de convictions différentes et expliqué que les MoDEMs partagent avec le reste de l’opposition et donc la gauche une même inquiétude et le même jugement sur le pouvoir actuel qui fragilise la république. Nul ne peut contredire cela, surtout quand elle défend une 6e république avec contre-pouvoirs efficaces, séparations claire du pouvoir avec le monde des affaires et les médias.
Le risque de berlusconisation de la France a été soulevé par plusieurs orateurs lors des ateliers. C’est ce qui nous pend au nez. MDZ a dénoncé l’aggravation des inégalités et surtout l’abolition de la taxation des héritages et le bouclier fiscal qui ne s’applique efficacement que pour les plus riches. “Ce qui nous rassemble est plus fort que ce qui nous oppose“. Pour elle la question essentielle est de définir un nouveau modèle de société. Ce point sera abordé par d’autres intervenants et a été abordé dans l”atelier sur les échecs du libéralisme. Tout cela reste à préciser quand même, il va y avoir un besoin de passer aux travaux pratiques.
Elle défend l’idée d’une reforme fiscale (cf Peillon) qui doit favoriser le long terme et non plus le profit immédiat. Ce qui revient à penser de nouveau à une taxe Tobin et de changer les règles d’action de l’état. Les contreparties aux aides doivent être obligatoires et il doit y avoir présence d’administrateurs publics dans les conseils d’administration des banques et entreprises aidées. Pour les banques, la loi de 1935 le prévoit déjà mais les politiques ne lisent pas les blogs. Pour les “entreprises aidées” ça demande des précisions. Mais cette idée va dans le bon sens. Dites moi amis socialistes est-ce que tous nos camarades tiennent ce même discours, essayez de discuter avec de jeunes Kystes parisiens vous serez surpris!
Elle dénonce l’inégalité de durée de vie en fonction du travail, et de la pénibilité de celle-ci. Pour elle il faut ajuster le système de retraite pour tenir compte de cette pénibilité et donc donner des points à ceux qui triment le plus en se niquant la santé. C’est ça que cet andouille de Filloche analyse dans son blog comme solution de droite. Le même ose écrire que nous n’avons pas parlé de salaire maximum da
ns nos ateliers : Ils n’ont pas parlé de salaire maxima .Pauvre Filloche ton envoyé spécial ne t’a pas expliqué qu’il y avait des ateliers où des participants ont parlé de ce point justement, j’y étais, et on a même discuté de l’inéluctable réduction du temps de travail soit gérée bordéliquement soit à organiser ! Ça commence à bien faire ces camarades qui intoxiquent sur notre propre travail en se basant sur des résumés, et balancent des saloperies dans les médias, ça doit faire jouir deux ou trois adeptes dans les blogs, mais il faudra qu’il s’explique un jour. Et comme l’ont dit beaucoup de participants de ces ateliers: Toutes les oppositions doivent participer aux débats et à l’élaboration des propositions. Ça s’adresse donc au reste du PS, à Melanchon, le reste de la gauche ou a Filoche par exemple.
Robert Hue est intervenu à la suite de MDZ. Certains blogueurs “de gôche” le qualifient de nain de jardin. On voit là leur compétence en terme de débats raisonnés entre gens de conviction voisine. Il a expliqué que de nombreux journalistes lui ont posé la même question :”mais pourquoi êtes vous là?” sa réponse est simple: il est de gauche, libre et indépendant et dégagé de tout lien avec un un appareil. Pour lui aucun parti n’a le monopole des idées de gauche. Le peuple de gauche vit un drame, Sarkozy applique une politique néo-libérale (sic) et la gauche émiettée est sans alternative crédible. Tout ça alors que la violence sociale fait courir le risque de violence.
Robert Hue nous a rappelé que la gauche pouvait faire des conneries une fois au pouvoir et a expliqué qu’il avait prévenu en vain Jospin des risques de l’inversion du calendrier. Cette anecdote a fait sourire la salle, et mon complice corse m’a soufflé à l’oreille “Voilà une coalition des gens raisonnables“. Hue ne comprend pas qu’une partie de la gauche (devinez la quelle) tapes sur l’autre et refuse de débattre. Le plus étrange chez Hue, c’est de le voir expliquer qu’il y a des gens qui demandent d’autres appareils que des partis et nous parler de démocratie participative. Nous avons noté que c’était assez truculent de voir un ancien stal’ nous parler de démocratie participative et exprimer l’exact contraire du centralisme démocratique. Il a expliqué aussi et de ça on trouve des preuves depuis des années que les gauchistes ne cherchent pas l’exercice du pouvoir. Et sur les expériences et accord locaux, il ne voit pas pourquoi les expériences des villes de plus de 100 000 habitants ne puisse pas servir au niveau national: Lille etc.. ça vous dit quelque chose les gens ?
Robert Hue a réussi a secouer une fois de plus la salle qui a bruissé de rumeurs quand il a expliqué “j’ai porté trop longtemps une démarche productiviste“. Très applaudi à ce moment là, comme sur son intention de faire respecter vraiment le principe d’égalité de salaires hommes-femmes. Inutile de voter une n-ième loi, il suffit de contrôler et de punir. Il propose de rendre obligatoire la présence de 50% de femmes dans les conseils d’administration des entreprise. Ceci a été fait en Suède en 5 ans et ils n’en sont pas morts.
Puis ce fut au tour du trublion Daniel Cohn-Bendit de prendre la parole de manière un peu décousue au début. On rappellera aux critiques faciles, Europe Écologie est un rassemblement, et que DCB n’est pas seul: Il y a des verts et des alters comme Bové. Pour DCB nous sommes à un moment historique avec la crise profonde de la sociale démocratie européenne face à la droite. Pour gagner en 2012, il faudra mixer force et lucidité. Il propose de faire un inventaire de nos valeurs pour être crédible. Certes, mais où est la liste ? Et qu’est ce que la crédibilité ? une soumission à des idées “light” ou une utopie réaliste ? Vaste débat non ?
Il rappelle que le succès d’Europe Ecologie est né du rassemblement d’écolos et d’alters. Comme Hue, il pense qu’on doit faire le bilan objectif de la gauche plurielle entre 1997 et 2002. La salle va l’interpeller par ce qu’il parle de rassemblement social écologique et démocrate. On lui répond “Et la laïcité?“, et là très efficace il rétorque que la démocratie est par nature laïque. Et que le problème de la gauche c’est de mettre des trucs à rallonge et de ne pas savoir simplifier son langage pour être efficace.
“Notre risque c’est Berlusconi en France” on doit donc prendre en compte le message de Bayrou sur les institutions et la nécessite des contre-pouvoirs efficaces. Il nous explique qu’il faut défendre le rôle de l’impôt dans la justice sociale. Il démonte le NPA qui propose de rendre l’énergie gratuite alors qu’on doit penser urgence écologique. Il dénonce la contradiction entre la volonté de changement des citoyens et le refus d’en payer le prix (euh, tout le monde doit payer ou pas ?). Sa proposition la plus importante n’a pas soulevé les commentaires de journalistes, elle a pourtant fait du bruit dans la salle. DCB propose de mettre en place un rassemblement social écologique et démocratique avec double appartenance des militants des partis: PS, PCF, EE etc… et d’organiser des débats et la réalisation d’un projet dans le cadre de primaires ouvertes. Si 2, 3 ou 4 millions de citoyens s’investissent dans ce rassemblement, les primaires deviendront de facto obligatoires et la dynamique ainsi créé sera très utile lors de l’élection présidentielle. Imaginez ce que feraient un million de militants au lieu de 100 ou 150 000 comme en 2007!
DCB propose de marier solidarité et liberté. Le citoyen veut être autonome (message de la gauche depuis belle lurette) , il doit donc être responsable. Mais il manque un mot dans ce discours un peu trop light: “collectif“, c’est ce qui me chagrine dans le discours de DCB. Pour les régionales, il propose un pacte de non agression entre listes de gauche, écologiques, modem et autres et de faire l’unité ensuite pour le second tour. L’adversaire c’est la droite sarkozyste. Ceci n’a pas été repris par la presse. Demandez vous pourquoi !
Pour finir, DCB a expliqué qu’il fallait de nouveau penser autogestion et gestion et contrôle collectif des moyens de production. Je propose que nos amis de la “gôche de combat” et autres pas perdus nous disent ce qu’ils pensent de tout ça.
Et certains blogueurs, nous expliquent un peu rapidement que “primaires” n’est pas “projet“, je les invite à lire ce billet et à comprendre que les deux doivent être liés, et que nous proposons de concevoir un pro
jet commun avec pacte de gouvernement pour l’appliquer. Peux-t-on dire les choses plus simplement ? C’est entre ce qu’est le message de Christiane Taubira. Elle a relevé une alchimie particulière, cette après midi vous êtes prêts a embrasser tout le monde sur la bouche. Elle explique de manière simple, qu’on ne peut plus séparer l’avant et l’après prise du pouvoir. Le rassemblement doit être présent aussi dans l’exercice du pouvoir. Elle a insisté sur ce point important. On ne peut donc plus séparer la conception du projet, le projet, la conquête du pouvoir et l’exercice du pouvoir. La prochaine étape serait donc la mise en pratique, et la conception d’un projet concret. “Nous avons eu nos égarements“, elle rappelle qu’elle n’a pas voté certaines lois de Jospin entre 2000 et 2002, et que certains se sont plaint que Sarkozy leur volait leur idées. Mais regardez la vidéo, elle exprime dans des mots simples ce qu’elle a dire. Si le PS tenait se discours, certains n’auraient pas à couiner.
Intervention de C. Taubira – Ateliers d’été EAG
envoyé par segoleneparis – L’actualité du moment en vidéo.
il faudra répondre sur l’économie la voulons nous régulée, réguler comment et jusqu’où ? Que signifie la part que nous voulons faire à l’économie sociale et solidaire ? Que signifient les services publics ? Qu’en est il du développement humain ? Quelles réponses apportons nous l’explosion des inégalités et aux écarts croissants de revenus ? liés à la progression des hedges funds et à la souveraineté des actionnaires dans les entreprises. Quelle réponse apportons nous à tout ça ? Ce sont des questions gênantes, très difficiles mais nous devons y répondre clairement. Quels choix faisons nous? Est ce que nous continuons à capituler devant des multi-nationales qui arrivent dans nos régions et qui obtiennent des subventions et des exonérations fiscales et qui s’en vont quand le terme est échu, laissant des salariés… Elle propose de concevoir un arsenal juridique pour s’opposer à ça.
Elle nous appelle à faire la promotion de normes sociales au niveau mondiale et a une petit idée sur le FMI et la banque Mondiale. Il y a des institutions qui organisent le désordre mondial : le FMI dont on fait semblant de croire qu’il est passé à Gauche. Et qui a mis le monde en vrac avec ses politiques d’ajustement structurels. Alors que 40% du budget du FMI va à 7% des nations encore les plus développées. Elle nous a aussi expliqué que l’OMC ne protégeait que les pays riches au nom d’un libre échange factice. Et elle va ensuite faire une liste de de questions à poser. Un ouvrage considérable à accomplir: développement, économie, agriculture, énergie, social, institutions.
Voilà une liste de travaux pratiques à ouvrir, et croyez moi ils le seront. Pour finir, ce fut le discours de Peillon. J’ai la flemme de recopier mes notes, vous allez donc vous contenter de la vidéo.
Discours de Vincent Peillon – Clôture des Ateliers d’été
envoyé par segoleneparis – Regardez les dernières vidéos d’actu.
Maintenant on va faire un peu d’histoire. Vous avez noté que certains nous parlent de nouveau front populaire ? vous vous souvenez de son histoire ? j’en ferai un billet prochainement.
Quid du NPA qui stagne dans les élections partielles et pas toujours documentée dans la presse ? On a vu la marionnette de Krivine parler de front anticapitaliste durable. Tiens il copie les mots maintenant ? Faudra bien qu’il nous explique un jour ce qu’il veut mettre comme truc anti-capitalisme : abolition du commerce ? de la monnaie ? des marchés en tout genre ?
Quid des rumeurs de membres du Front de gauche déjà prêts à grimper sur des listes socialistes: rassurez vous je vous en dirai plus dès que possible. Et le plus intéressant: on parle de liste PS-Div gauche-Modem dans une grande région du nord de la France… dès le premier tour. De ça, les pénibles dindons qui twittent en sortirons de nouveaux gloussements en mode faussement naïf.
Billet à compléter par d’autres !