On a entendu, et on entend les UMPitres et Sarkozy nous expliquer que la crise était derrière nous, que le chômage n’augmente plus aussi vite et que la baisse conjoncturelle de la hausse du chômage et la réduction du déficit … oh wait.. Regardons de près, avec une belle courbe.

Le constat est simple : le chiffre d’affaire de l’industrie a baissé fin 2008 de manière brutale. Il est depuis revenu au niveau de son maximum de 2007. Ce n’est que du chiffre d’affaire, mais une autre courbe doit être mise en parallèle: celle du chômage. Tout le monde la connait, et le chômage n’est pas revenu à son niveau de 2007. Ne parlons pas du taux de croissance, ou de la dette. Pour rester poli bien sûr.

Mais cette courbe est trompeuse. Elle ne donne que le niveau global, et donc celui de toutes les entreprises. Grandes, ETI, PME, TPE. On sait que la situation des TPE et PME n’est pas reluisante. Soumis à la pression de leur donneurs d’ordre (CAC40, SBF120 à ne pas oublier non plus comme enfoirés) dont certains les obligent à délocaliser par exemple dans l’industrie automobile..

Comme l’explique François Hollande, il faut s’engager dans un pacte productif, et surtout à destination des PME qui font 80% de la création de l’emploi. Voici ses propositions.

Banque publique d’investissement. Qui sera régionalisée, donc plus proche des besoins. Elle favorisera le développement des PME, le soutien aux filières d’avenir et la conversion écologique et énergétique de l’industrie. Les régions pourront prendre des participations dans les entreprises stratégiques pour le développement local et la compétitivité de la France. Une partie des financements sera orientée vers l’économie sociale et solidaire (ESS). (SCOP)

Mobilisation de l’épargne des Français ( environ 1500 milliards d’Euros en tout) via un livret d’épargne industrie dont le produit sera entièrement dédié au financement des PME et des entreprises innovantes. Interlocuteur unique des PME, accès au crédit impôt-recherche plus facile et plus accessible à eux, plutôt qu’aux banques.

Orienter les financements, les aides publiques et les allégements fiscaux vers les entreprises qui investiront sur notre territoire, qui y localiseront leurs activités et qui seront offensives à l’exportation.

Moduler la fiscalité locale des entreprises en fonction des investissements réalisés. Engager avec les grandes entreprises françaises un mouvement de re-localisation de leurs usines dans le cadre d’un contrat spécifique. Et pour les entreprises qui se délocalisent, un remboursement des aides publiques reçues. Une distinction sera faite entre les bénéfices réinvestis et ceux distribués aux actionnaires. Mise en place de trois taux d’imposition différents sur les sociétés : 35% pour les grandes, 30% pour les petites et moyennes, 15% pour les très petites.

Dans les cas qui ont fait l’actualité , il sera possible de demander à la justice de forcer la confiscation d’une entreprise ou d’un établissement en voie d’abandon par des actionnaires. A fortiori dans le cas d’industrie stratégiques.

A cela rajoutons quelques éléments qui vont indirectement améliorer la situation des PME .

L’obligation pour les grandes entreprises d’ajouter des représentants des salariés dans les conseils d’administration. Et donc de la transparence des informations et décisions, ce qui devrait au bout d’un certain temps, permettre aux PME de bénéficier de moins de pression des donneurs d’ordre. Il faudra tout simplement que les syndicats fassent circuler les informations et de préférence avec beaucoup de publicité. Donc de forcer la transparence.

L’arrivée des actions collectives ( class-actions) qui va permettre aux citoyens-consommateurs de corriger le marché.  les actions collectives sont le meilleur moyen pour les citoyens-consommateurs de corriger eux-même le marché, et surtout corriger ces entreprises qui les arnaquent et font du profit injuste sur leur dos. Une façon donc de reprendre ce que les actionnaires de celles-ci ont voulu se mettre de coté … Un sympathique individu  m’a même dit justement (sur Googe+), qu’en favorisant les SCOP et l’ESS et les actions collectives.. on arrivera à freiner le corporatisme, l’oligarchie et les cartels, l’ESS et les coopératives pour freiner la course aux profits et la déconnexion des salaires des dirigeants.  Est-ce un odieux gauchiste du Front de Gauche?

On le voit, ces deux évolutions là vont être sur un temps long, alors que le Politique demande du temps court, et le citoyen dans la mouise aussi…

 

 


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