En ce moment, des intellos réac chient sur Internet source de tous les problèmes à cause de WikiLeaks. Vous allez le voir, ça dure depuis le début, et ils finiront par fermer leur clapet à merde.

Dans les années 90, vers 1994/1995 sont apparus les premiers fournisseurs d’accès internet avec serveurs et modems sur des étagères. Avec quelques collègues je fais partie des gens qui se sont cassés les dents la dessus avant que les gros ne viennent sur le marché et récupèrent le savoir faire des petits.

Le jour où nous avons installé tout le bazard des discussion partirent sans doute dans tous les sens, et à l’époque je le disait : voilà désormais plus rien ne sera comme avant. Pourquoi ? Par ce qu’un français pouvait lire whitehouse.gov même si les médias Français n’en parlaient pas. Bref, l’information ailleurs accessible ici et maintenant sans le filtre de la télé (à l’époque par encore plate) ou des médias classiques.

C’était l’époque des modems qui faisaient eux aussi croioioizoizuizuizuzuuuuuzzzzziiiiik et donnaient des débits de 28.800, 33.600 kbits/sec soit bien moins que votre ligne sur votre box. D’ailleurs nous avions moins de débit pour tous nos clients que celle d’une box ordinaire. Je m’occupais entre autre de tout ça : Administrateur réseaux et systèmes.

Je travaillais dans une société de presse qui faisait aussi fournisseur d’accès internet (planete pc) : Sepcom. Celui-ci éditait des magazines avec cdrom inclus. Un jour le rédacteur en chef d’un magazine vient me voir et me demande une idée de contenu pour ce cd-rom.

Sur mon bureau trainait un cd d’Open BSD pour processeur Intel. Un truc costaud, pas du linux clickodrome pour apprenti admin. Je lui ai donc proposé. Nous avons demandé à la team openbsd l’autorisation de diffuser en quantité leur distribution. Mail envoyé, réponse positive. Création du master du CD, rédaction du warning pour les lecteurs : Cher lecteur on te donne un vrai unix, mais ne compte pas sur nous pour te faire la formation à l’administration ou répondre à tes questions. Il existe de très bon ouvrages etc..

Et hop ça duplique les CD, le magazine se vend. Réponse de quelques lecteurs,  ouaaah c’est tout puissant ce truc. On peut faire des vrais serveurs sur internet et tout?

2 mois plus tard, réception d’un courrier officiel du ministère de la défense signé par un obscur officier. Je résume c’était fin 1995.

Cher monsieur le directeur de la publication, nous vous informons que vous avez diffusé par voie de presse une arme de guerre de 2e catégorie sous le nom d’OpenBSD . En effet celui-ci embarque un système de cryptage à tout plein de bits. Faudra pas recommencer, bouuuh vilain, rappel de la loi, salutation , garde à vous, rompez !

En effet à l’époque crypter des données était un délit. Fournir des outils de cryptage c’était encore pire. Nous avons échappé sans doute de peu à la relégation aux Kerguelen. Ils ne firent rien du tout.

En représailles à ce courrier, et pour donner du travail à ces pleutres, nous avons ensuite diffusé des trucs PGP pour crypter encore plus fort. Et ensuite plus jamais eu de nouvelles: La loi avait été changée : Crypter n’était plus assimilé à la détention d’un char d’assaut… arme de 2nd catégorie. Bien sur ce n’était pas nous qui avions un rôle dans ce changement, mais le fait que les politiques ont mis du temps à comprendre qu’interdire ne servirait à rien et que quelques barbus et non barbus leur avaient expliqué l’intérêt de tout ça.

De tout temps , il y a des eu des arguments grotesques opposés  au progrès, certains illustres CONS ont produit des énormités.

Des académiciens ont clamé que le train rendrait les hommes stériles au delà de 20 km/h et d’autres grands hommes clamant tel que Alphonse de Lamartine à la Chambre des députés parlant de « la civilisation qui est aussi un champ de bataille pour la conquête et l’avancement de tous ».

Les fabricants de chignoles ont lutté pour empêché l’arrivé de la perceuse électrique. Les imprimeurs de partition contre le disque… Tout ça au 19ieme siècle. Certains de ces cons historiques ont des plaques de rue avec leur nom. Googlez sur leur nom, c’est toujours utile.

OpenBSD était distribué par un système de miroir , comme Wikileaks désormais. On ne pouvait pas l’exporter en Irak^[1] , du moins c’était interdit aux citoyens US de faire ça. Et les Français n’avaient pas le droit de se servir de certaines fonctionnalités.. Terrible non ?

Sinon à l”époque on avait aussi déjà des réactionnaires qui expliquaient dans les médias qu’internet était déjà une zone de non droit. Mais ce n’était pas encore le repaire de la stasi, de pédophiles, de trotsko-staliniens des années 30, de fascistes et de journalistes “pédophiles“. A l’époque j’ai vu de vrais pédophiles se faire serrer par là où ils avaient commis leur saloperie : internet. Tout ça en pleine zone de non droit.

Tout ça pour dire que les vieux cons réac peuvent toujours couiner , hurler, insulter, mépriser et fantasmer négativement sur la dictature de la transparence : Ce n’est pas ça qui est recherché, mais la liberté d’information. La nuance est de taille . On ne veut pas savoir qui suce qui, mais qui finance les trafics d’armes, qui fait pression sur des états, qui exploite les citoyens… Par exemple, c’est le droit à l’information.

Mais ça gène les médias, et les amis de ceux qui pensent que l’information a un prix, et qu’elle doit être de qualité comme si la vérité devait sentir bon. Ils se trompent, et le mouvement de l’histoire va contre eux.

Donc une vielle reac comme Catherine Nay qui compare internet à la Stasi devrait penser à tout ce qu’internet permet et rajouté comme liberté de production et de diffusion d’informations, d’idées. Tout ça de manière libérale (chacun peu)  et collectiviste (open source) en même temps. A moins que son désir intime soit justement le retour à une information contrôlée, un système féodal avec contrôle et servage des citoyens.

Cette vielle réac et ses complices devaient méditer Lamartine « la civilisation qui est aussi un champ de bataille pour la conquête et l’avancement de tous », la connerie ne tue pas : il s’écoulera donc du temps avant que des plaques “Catherine Nay” apparaissent sur des rues ou avenue.

cf ça : http://www.intox2007.info/index.php?post/2010/02/03/Ministere-de-l-information