Pendant que certains s’agitent inutilement et bêtement au sujet d’un rapport Gallois qui n’est pas encore disponible.. on découvre que le gouvernement a fait un truc bien, voir même mieux que bien, oui : il mérite un bon point.  Ce n’est pas encore suffisant pour que son AA soit ré-évalué bien sûr.. Mais voilà :

la Banque PSA a demandé de l’aide. En effet, le groupe PSA qui fabrique des voitures en vend à crédit à ses clients, et ceux-ci passent parfois par la banque du groupe PSA. Etrangement cette banque PSA a du mal à se financer sur les marchés, qui d’après les trolls libéraux sont efficients.  Elle donc du demander une garantie de l’Etat sur des émissions obligataires à hauteur d’un montant pouvant atteindre 7 milliards d’euros et sur trois ans. Le troll libéral à bien lu, l’entreprise privée demande la garantie de l’état.  Donc toi le troll libéral si tu travailles chez  PSA, prend vite la fuite : le Kolkhoze se met en place, ils vont venir te chercher… run run forest !

J’ai lu aussi que la valorisation boursière de PSA n’était plus que de quelques milliards d’euros : PSA se négocie 0,15 fois sa valeur comptable, contre un multiple de 0,4 pour Renault ou 1,5 pour l’allemand BMW. Le titre PSA a perdu 47% depuis le début de l’année 2012, et pour les ânes journalistes, cette baisse est donc du à l’interventionnisme de l’état ?

J’avais écrit qu’il fallait mettre PSA sous tutelle publique, ce qui n’est pas une nationalisation. Tout ça au vu de son comportement social, économique et écologique.

Voilà donc ce que le gouvernement gauche molle de J-M Ayrault a décidé en échange de cette aide, manifestement il n’a pas oublié le décret-loi de 1932:

Le groupe PSA s’engage “pendant la période de la garantie de l’Etat, à ne pas procéder à des distributions de dividendes ou à des rachats d’actions, et à ne pas attribuer aux membres du directoire d’options de souscription ou d’achat d’actions ni d’actions gratuites”.

Le même groupe PSA se voit  obliger d’assurer la “mise en place d’un comité de suivi de la garantie (comprenant des représentants de l’Etat, la direction de PSA et un administrateur indépendant) qui permettra de suivre de façon régulière l’évolution de la situation du groupe PSA et de sa filiale bancaire”. Et nous apprenons aussi qu’un “un administrateur indépendant, administrateur référent et membre du comité stratégique” sera nommé “en lien étroit avec l’Etat“. Et en plus qu’un représentant des salariés sera également nommé comme administrateur.

Là le libéral s’étrangle : Ici on viole le droit à la propriété des actionnaires forcement justes, intelligents et efficaces. On le laissera s’user vainement.

Et tenez vous bien , le marché a parait-il couiné fortement ! Comme un goret qu’on égorge avant de le mettre à la broche. c’est ce qu’on dit les chaines d’information et les journalistes, ils sont peut être allé sonder des traders. On s’en fout de leur avis. Là c’est du brick & mortar.

Le plus intéressant à suivre sur cette action intelligente du gouvernement sera la réponse des lobbys libéraux européens à cette décision, avec leur sacro sainte concurrence libre et non faussée. On peut aussi imaginer que d’autres concurrents  couineraient “”Pourquoi aide-t-on PSA à vendre des voitures et pas moi? ouiiiinnn ouiiiiiin, je veux du bon argent public” , il suffira alors de leur demander si leur valorisation boursière, celle de leur marché efficient et chéri a pris une claque, et de revenir à ce moment là…