Care ta gueule à la recrée
La société du “care” de Martine Aubry, vous en avez entendu parler ? Et vous allez voir que sur ce sujet des idées au sein du PS il y a pire, mais vraiment pire, c’est à dire le fond : l’aveu de la bêtise crasse.
Encore une fois c’est dans une interview ou article inspiré par des discussions avec un anonyme membre de la direction , sans doute proche ou membre du trio infernal.
Ici j’ai trouvé ça dans sur le site des echos.fr :
La maire de Lille a décidé la semaine passée d’accélérer le tempo. « Nous ne nous sommes pas précipités car nous ne voulions pas que la droite puisse s’inspirer de nos idées, explique un membre de la direction.
Vous avez bien compris: la droite donc Sarkozy pourrait s’inspirer des idées du PS, du coup, le PS évite de faire des propositions. Réfléchissons un peu: pour que des idées soient piquées et appliquées par Sarkozy il faut qu’elle soient compatibles avec sa vision néo-conservatrice de la société. On voit donc là dans cette phrase grandiose l’aveu non pas de vide, mais de suivisme grave ou pire encore de comptabilité avec les dogmes de la droite. Rappelons nous du lapsus sur “62 ans” défendu lors d’un épique rétropédalage en groupe.
Venons en au “Care“, là franchement on confine à la connerie. Non seulement le terme est anglo-saxon, mais en plus on comprend rapidement : la société doit prendre soin des gens. C’est bisounoursLand (c),(r). Ca cache une absence de propositions concrètes, et qu’on ne me parle pas de 200 000 emplois jeunes quand il y a 4 millions de chômeurs, et pas que des jeunes dans le lot !
Voilà d’ailleurs ce qu’a expliqué Alain Ehrenberg, sociologue au CNRS, auteur de “la société du malaise” dans le Monde du 25/04/2010.
Que le “care” est une éthique ou une morale, mais qu’on ne voit pas quelle politique on va pouvoir en tirer. C’est le ton de la compassion et ce n’est pas avec cette référence qu’on parle de la réalité et qu’on ouvre des perspectives d’avenir crédibles. Il y a effectivement une difficulté à formuler un discours politique, à gauche surtout, mais je ne vois aucune impossibilité de faire évoluer les esprits. Si vous parlez aux gens un langage nuancé et crédible, comme Barack Obama a su le faire aux Etats-Unis, c’est possible. Moi, je plaide plutôt pour un “Yes, we can” à la française.
Là dessus, je me reconnais : ne pas parler de concept venteux, mais du concret. Chose difficile à comprendre pour les adeptes de diner en ville incapable de critiquer une virgule des décisions du FMI par exemple… On se demande si par exemple ils lisent les rapports sur la précarité ou discutent encore avec des salariés. Je parle là bien sûr de la bande qui occupe Solférino.
EDIT:
Voici donc la précision par Titine (JDD) de sa vision du CARE : attention aux courants d’air !
“Ma conviction profonde est qu’avec le même niveau de revenu, même modeste, ceux qui ont un réseau social, qui sont parents d’élèves, qui s’occupent de leurs voisins, de leurs aînés, vivent mieux. Je l’observe tous les jours chez moi, à Lille. Cela ne me vient pas des théories américaines! J’ai juste noté qu’en français le mot “soin” n’induit qu’un sens, alors qu’en anglais le care induit à la fois que l’Etat, la société prend soin des gens, mais aussi que les gens prennent soin les uns des autres. Le care, le “soin”, le “bien-être”, ce n’est pas l’assistante sociale ou l’infirmière, c’est une société où les gens sont les uns à côté des autres.“
On a avancé, nul besoin de lire 3 ouvrages de sociologie (euh non là je fais de l’humour)… Une société où les gens sont les uns à coté des autres. Elle persiste dans le vide, comme le reste du PS d’ailleurs. Et confirme deux mesures dans le JDD, le grand soir en quelque sorte. Et c’est ça le plus grave, badigeonner de blabla généreux des mesures qui ne pourront pas relancer la machine ou être le début d’un changement de modèle contrairement à ce que clame Moscovici.