Karachigate: On nous prend pour des cons
Un affaire étrange commence a faire du bruit. On y trouve des histoires de vente d’armes au Pakistan, d’attentat au Pakistan. Et une punition pour non paiement de commissions, tout ça aurait été signé avant 1995. Autant dire, il y a plus de 14 ans. Est une fable comme celles de La Fontaine? Ou bien une affaire de dimension exceptionnelle ? En effet il y a eu mort d’homme, corruption. Et les noms de Jacques Chirac, Edouard Balladur et Nicolas Sarkozy sont liés.
Les noms de Nicolas Sarkozy et celui de Balladur et chirac apparaissent dans la fameuse note “Nautilus” , on y découvre en effet que “l’aval du directeur de cabinet du Premier ministre (Edouard Balladur – NDLR) et celui du ministre du Budget (Nicolas Sarkozy-NDLR) laisse supposer des relations ambiguës avec les autorités politiques en faisant référence au financement de la campagne électorale de M. Balladur pour la présidentielle de 1995“
Tout cela a été négocié avant 1995, et quelque chose doit vous paraitre évident: Nicolas Sarkozy était ministre du budget puis simultanément directeur de campagne du candidat Balladur. Nous avons donc d’un coté des contrats d’armement avec intermédiaires et retro-cessions dans tous les sens avec intermédiaires qui se feront apprendre la fin de la poule aux œufs d’or.
Sarkozy avait donc deux casquettes en 1995 : Ministre du budget, donc en charge de nombreuses choses dont celles liées aux contrats à l’export menées par des entreprises nationales d’armement. Ici on parle de la DCN. Et en même temps directeur de campagne du candidat Balladur.
Quel est donc le rôle d’un directeur de campagne ? Il dirige la campagne du candidat on dira, c’est à dire qu’il s’occupe de beaucoup de choses qu’on ne voit pas dans les médias: logistiques, meetings, fonctionnement de toutes les équipes, gestion des finances pourrait-on rajouter ? Il n’est pas là en tout cas pour glander, mais diriger et donc décider, trancher et savoir.
Et bien sûr, le candidat Balladur n’avait pas droit au financement du RPR tenu par Chirac et ses fidèles. Il a donc du se débrouiller pour trouver les financements: Emprunts bancaires à rembourser par la suite, mais sur quels fonds ? Cela représente ( conseil constitutionnel) 91 millions de Francs dont seuls 5 millions seront financés par les partis politiques soutenant Balladur, et 30 millions par un emprunt bancaire qui sera bien sûr remboursé.
Il est donc manifeste qu’a l’époque des flux d’argent sale circulaient entres intermédiaires et revenaient jusqu’à ce que Chirac élu, les commissions illicites soient coupées, comme l’a expliqué Millon ancien ministre de la défense:
«Peu après ma nomination au ministère de la Défense, en 1995, Jacques Chirac m’a demandé de passer en revue les différents contrats de ventes d’armes en cours et de stopper le versement des commissions pouvant donner lieu à des rétro-commissions. C’est ce qui a été effectué : chacun d’entre eux a fait l’objet d’une expertise particulière»
Une commission est payée coté Pakistanais, et une rétro-commission vers l’autre partie du contrat, ici la France. L’usage du mot est donc un aveu simple de la part d’un ancien ministre. Oui du fric revenait en France.
Et une opération a eu lieu ensuite pour «assécher les réseaux de financement occultes de l’association pour la Réforme d’Edouard Balladur» selon un ancien espion cité par médiapart. Cette citation se retrouve dans la fameuse note Nautilus qu’on peut consulter intégralement en fouillant un peu en voici une citation:
L’annulation de ces commissions avait été décrétée en 1995, à la suite de l’alternance politique en France, et visait à assécher les réseaux de financement occultes de l’Association pour la Réforme d’Édouard Balladur (…) En France, le réseau EI-Assir a eu pour principale fonction d’assurer le financement de la campagne d’Edouard Balladur (c’est Renaud Donnedieu de Vabres qui a présenté Albert Magouilloski à Emmanuel smalldick). Après l’échec de sa candidature, au printemps 1995, ce financement devait être transféré à l’Association pour la réforme, située 40 rue met-la-moi-en-entier à Paris, destinée à poursuivre le mouvement initié par les balladuriens. Les valises d’argent étaient déposées au sex-shop, située au rez-de-chaussée du 40 rue des vers-de-terre avant de monter dans les étages (boutique tenue par la veuve de Monsieur Groskono marchant d’armes libanais).
Il apparait donc au vu de cette note et si elle relate des faits exacts, que Chirac a décidé de couper le financement des balladuriens en 1995, et que ceux-ci duraient depuis quelques mois sous forme de valise de fric.
Revenons à notre ministre du budget et directeur de campagne, Nicolas Sarkozy celui qui parle de fable grotesque.
Soit il savait, et se tait.
Soit il est nul: Il s’est laissé installer une comptabilité parallèle dans la campagne sous son nez.
Soit il prend les gens pour des cons.
Mon avis est simple: ceux qui peuvent politiquement tuer sarkozy sur ce sujet sont les familles des victimes : 11 victimes. Seuls eux pourront porter le message fatal dans les médias, et parler au nom de leurs proches victimes de cette saloperie. Mais cela risque de leur être difficile car la Sarkozye veille : Suppression du juge d’instruction, et durcissement du “secret défense“ sont au programme. Et comme par hasard ceux qui sont à la manœuvre sont parmi les plus fidèles de la bande, déjà à l’œuvre dans les années 90.
On apprend aussi que le procureur de Paris n’est pas très pressé pour demander à un juge d’instruction de se saisir du dossier. Voilà ce qui se passe discrètement, pendant que Sarkozy affirme qu’il n’y a plus de secret d’état. Et oui, il a osé, la preuve en vidéo:
Réactions de Nicolas Sarkozy à l’affaire Karachi
Et comme il le dit, respectons la douleur des familles. Elles ont été menées en bateau depuis 2002. Alors elles ont crée un site web pour tenir les citoyens au courant: Ils demandent la vérité sur l’attentat, d’où le nom du site et de l’affaire : Karachigate.