il y’a quelques temps Ségolène avait exprimé ses doutes sur OpinionWay, certains avaient rigolé, on les voit désormais réagir au scandale des sondages payés par l’Elysée. Et réagir à juste titre, en gros l’élysée à payé très cher une officine qui achetait des sondages à Opinion Way le sondage qui favorise plus souvent Sarkozy que les autres… Du coup certains soupsconnent des magouilles.

La question qui se pose est simple: Les sondages peuvent ils manipuler l’opinion, en l’orientant ? Est ce que l’individu qui n’a pas d’avis, ou hésite va suivre le groupe le plus important ? C’est le problèmes des moutons de Panurge, qui date de Rabelais. Ou plus récemment on nous expliquait que les français étaient des veaux.

Et donc à première vue, Sarkozy achète des sondages et uniquement à Opinion Way, donc il essayerait de fabriquer l’opinion ou de la manipuler. Ce qui est drôle c’est que tout ça est hébergé chez Claranet : 68 rue du Faubourg Saint Honore. Pas très loin du palais de Sarkozy, sur un serveur Web Mutualisé en plus, c’est à dire une offre low-cost. Pratique pour une entreprise qui se vante de pouvoir réduire considérablement le prix de ses prestations.

On me dit “oui on le savait non maintenant y a des preuves“. Et non tu auras des preuves quand tu pourra sortir des preuves de manipulation du sondé à l’avantage de berluskozy sur le CAWI de Opinion Way. CAWI c’est un système de sondage par internet. On peut sonder en face à face, le sondeur vient chez le sondé et lui pose des questions. Ou au téléphone (j’ai été dans un panel et n’ai pas donné suite).

Le système d’Opinion Way est édité par cawi.fr. C’est un truc Web, 2.0 avec des scripts en perl: La plupart de nos outils mettent en oeuvre les technologies standardisées et/ou issues de l’Open-Source : XML, httpd Apache, Perl, C, HTML/JavaScript/Ajax, Dojo, …).

Ça fonctionne simplement: Le sondé reçoit un mail qui lui indique une adresse Web où il va se connecter et répondre au sondage via son navigateur Web ou un logiciel dédié (qui est en gros un navigateur Web). Il faut donc disposer d’une connexion internet, ce qui exclue donc les exclus qui n’en disposent pas. Ce point est quand même remarquable, il parait que ça ne change rien.

Cawi permet de tas de chose dans le questionnaire, qui est alors plus enrichi qu’un simple face à face ou une interview. La cinématique du sondage est donc plus importante, et le contexte du sondage peut alors influencer le sondage.  Voilà ce qu’en dit l’éditeur:

 ”Comme n’importe quel autre site Web, le questionnaire peut contenir des éléments multimédia : images, clips-vidéo, extraits sonores …“

On appelle cela du rich-media dans le langage des marketoïdes.

Il suffit de bien choisir la vidéo et hop Sarkozy semble plus sympathique au sondé. Ou alors on le présente dans une phase positive, faisant exemple le rappel de l’ouverture  ou des déclarations sans grande importance en terme de “risque” pour le sondé pour que ce dernier soit plus facilement charmé. Il est aussi possible en montrer un responsable d’organisme financier tenir des propos sans fond et en apparence rassurant. On peut alors le faire grimper dans le sondage résultat de l’étude.

La question fondamentale avec Opinion Way n’est donc pas de savoir si Sarkozy s’est fait enfler ou si un intermédiaire s’en ait mis dans les poches, mais de réclamer à tout sondeur faisant usage de sondages par internet (CAWI) de publier non seulement les questions, les résultats, marge d’erreur mais aussi et surtout tous les éléments de type images, clips-vidéo et extraits sonores, URL ayant participé au recueil des réponses par le sondé.

C’est la nouvelle question que les politiques devraient poser ! Pour le reste, je vous donne en cadeau le rapport de la cour des comptes (PDF joint).