Gros tas de fric
Cette semaine, l’actualité a été bousculé par d’utiles polémiques, comme celle sur l’intox de sarkozy à Berlin, ou alors la sortie du pénible Raoult. Mais étrangement, dans mon Firefox, j’ai conservé ouverts quelques informations qui méritent qu’on s’y attarde. Tout ça parle de tas de fric, qui partent d’un endroit pour aller à un autre. Et envoient de drôles de messages aux citoyens.
Ainsi l’Humanité nous expliquait que l’argent public est livré aux patrons.
Á en croire les promesses présidentielles, les gars de Chauny, c’est le sourire qu’ils auraient dû avoir aux lèvres : début juillet, la multinationale française Nexans (22 400 salariés dans le monde, dont 3 000 en France, une marge opérationnelle à 8,9 % et 195 millions d’euros de profits en 2008) a bénéficié d’un investissement de 60 millions d’euros de la part d’un actionnaire pas tout à fait comme les autres, le Fonds stratégique d’investissement (FSI) tant vanté par Nicolas Sarkozy comme sa véritable « arme anticrise » censée défendre le travail et les usines en France. Et, à peine trois mois plus tard, voilà qu’avec les largesses de ce fonds à capitaux exclusivement publics, le groupe programme le saccage de l’emploi, en supprimant 14 % de ses effectifs sur le territoire de son berceau historique, qui demeure aussi son principal marché !
« Cet argent ne peut pas servir pour investir dans des unités déficitaires », ont osé arguer, devant les salariés, les dirigeants de Nexans.
Voilà le bon extrait de l’article, et qui vous rappelle qu’a gauche au PS et en particulier chez EAG ou DA on défend un principe simple : la contractualisation des aides, avec engagements précis par exemple en terme d’emploi et de formation des salariés. Tout le contraire de ce qui se passe ici: l’argent public sert donc à financer des activités rentables pour les actionnaires de l’entreprise au détriment de l’emploi qui est taillé, voilà un bel exemple de la politique Sarkozyste et on aimerait que d’autres journaux reprennent ce genre d’informations facilement vérifiables. Tout cela se passe à moins de 100 km de Paris.
le 5 novembre, le Monde nous apprenait que l’allégement de la fiscalité des plus-values a coûté 20,5 milliards d’euros à l’Etat. Tout cela grâce à une mesure qui date de l’époque où Sarkozy était ministre des finances sous la 2e présidence du quasi-délinquant Chirac. C’est le député socialiste Migaud qui a trouvé ça dans le rapport de la commission des finances. On apprend donc que 6 200 entreprises ont bénéficié de cette “taxation au taux réduit” de 0 % à compter du 1er janvier 2007, ce qui a représenté un manque à gagner pour l’Etat de 20,5 milliards d’euros sur deux ans : 12,5 milliards en 2008 (au lieu des 4,3 milliards prévus fin 2008) et 8 milliards en 2009 (au lieu de 4,5 milliards attendus).
A l’époque l’UMP avait expliqué que cela aurait un coût“inférieur à 1 milliard d’euros à compter de 2008″ . Manifestement, ce n’est pas du tout le cas. Et tout ça a été fait dans le but de permettre les re-structurations des grands groupes Français selon le comique Woerth. En fait Marianne le démontre, ils ont surtout fait des tours de passe passe boursiers pour se fournir en cash. Prenons un exemple: En cédant son activité de biscuits pour 5,3 milliards d’euros, Danone a encaissé, selon nos estimations, 3,1 milliards de plus-values nettes et a pu garder pour elle et ses actionnaires le demi-milliard d’impôt qu’elle aurait dû payer sans l’existence de cette superniche fiscale. Idem pour Suez. La firme de Gérard Mestrallet, en pleine réorganisation à l’occasion de sa fusion avec GDF, a dégagé 5,6 milliards de plus-values et donc économisé près de 1 milliard d’euros d’impôt.
Et cela permet aux fonds spéculatifs LBO de ne pas payer d’impôts sur leur plus-values. Les vautours se voient donc exonérés d’impôts. C’est ça la politique fiscale de l’UMP, ce que défendent les trolls UMP : un gros foutage de gueule, des cadeaux à ceux qui détruisent de l’emploi, tuent l’activité, s’emparent de savoir-faire et de brevets. Avec cette mesure, le total de l’impôt sur les sociétés à été diminué d’un tiers. Rajoutez à ce le bouclier fiscal, le réductions d’impôts pour hauts revenus et vous allez obtenir un total qui explique la hausse du déficit depuis 2002, c’est à dire depuis que l’UMP est au pouvoir…
Vous devez aussi vous souvenir de la lutte contre les paradis Fiscaux ! Cette semaine Hong-Kong a disparu de la liste “grise” des paradis fiscaux de l’OCDE. Ce n’est donc plus un paradis fiscal, on va mettre la bande de cons qui nous parlent de “refondation du capitalisme” comme Lefebvre devant la réalité. On découvre tout d’abord que les principaux paradis fiscaux sont proches des chez nous comme l’explique Rue89. Le top 10 étant: Delaware (Etats-Unis), Luxembourg, Suisse, Iles Caïman, City de Londres (Royaume-Uni), Irlande, Bermudes, Singapour, Belgique, Hong-Kong. Et que Pays-Bas, Chypre, Malte, Madère, Hongrie, l’île de Man figurent dans le top 25.
Comme je vous l’avait expliqué il y a quelques semaines, tout ça montre le foutage de gueule Sarkozyste: Rien n’a été fait, ce sont des demi-mesures qui ne concernent que les personnes morales, c’est à dire les entreprises. Les individus peuvent continuer à s’amuser… Dans le même optique d’une supposée réforme du système engagée par l’UMP, on découvre que derrière les paroles grotesques se dessine la réalité de la politique, loin du regard des journalistes et de certains politiques. J’en veux pour preuve, la diminution des subventions et financements publics au tiers-secteur, celui de l’économie sociale et solidaire: Globalement, “le montant des crédits de l’Etat spécifiquement alloués à l’économie sociale et solidaire a été divisé par 2,5 ces trois dernières années”, selon Yannick Barbançon. Dès 2010, la Diieses (Délégation interministérielle à l’innovation, à l’expérimentation sociale et à l’économie sociale) doit même être fondue dans une délégation plus large…
On voit bien le mouvement : Gros tas de fric pour les grandes entreprises, moins de fric pour ce qui est hors “marché roi” et comédie sur les paradis fiscaux. Et ce mouvement national se retrouve dans les régions où les réacs de l’UMP font tout pour lutter contre tout ce qui est proche de ce secteur économique dont c’est le mois…
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100% d’accord avec toi.
Il y a déjà plusieurs mois que je me pose des questions sur les prises de participations du FSI, notamment chez Atos (dont le nouveau président est Thierry Breton), ou chez Cegedim (base de données pour les professionnels de la santé) : rien de vraiment stratégique et sans aucun engagement alors que Sarkosy, quand il a aidé la filière automobile l’an dernier par exemple, avait parlé de contreparties en termes d’emplois.
Il y a vraiment des règles du jeu à instaurer pour quand la gauche reviendra au pouvoir ! Mais sur ce dernier point, ça me paraît mal barré au vu des évènements du week-end : est-ce ces beaux messieurs et dames pensent quelquefois à nous ? Moi j’en suis encore à travailler à près de 65 ans parce que ma fille et son copain n’ont pas de boulot.
Bon, bien sût, je sais que je suis bien lotie par rapport à toi…
Passe un bon dimanche, Ronald. J’aime vraiment bien ton blog, il me fait réfléchir !!!