Hollande, le MES et puis..

Apr 09, 12 Hollande, le MES et puis..

Certains camarades du Front de gauche,  pensent que F.Hollande est pro-MES, traité d’austérité et monstruosité et bien sûr partisan des solutions libérales. Vous allez le voir , il suffit de lire ses discours. Et de comprendre.

Voici un extrait du discours de Francois Hollande à Rennes, l’autre jour:

 

Un mois plus tard, se tiendra le Conseil européen. J’ai dit, et je le réaffirme ici, que je n’approuve pas le traité budgétaire — non pas parce qu’il a été signé par le candidat sortant, cela ne suffit pas et je respecte la continuité de l’Etat. Je le refuse aujourd’hui parce que ce traité est dépourvu de la dimension de croissance indispensable et qu’il ne donne aucune perspective à l’Europe. Je ferai tout pour le modifier. On me dit : « Mais vous ne pourrez pas compter sur l’appui des conservateurs ». C’est possible. Mais tant de progressistes regarderont dans notre direction ! Et même parmi les conservateurs, j’en connais, qui ne le disent pas mais qui le pensent, qui préfèrent, à mon avis, notre arrivée plutôt que son maintien. Parce que ces conservateurs savent bien que l’Europe a besoin d’énergie, de force, de capacité industrielle ! Et donc si ce traité n’était d’ailleurs pas renégocié, il ne pourrait pas être ratifié par le Parlement. Lors de ce même Conseil européen, je proposerai que l’Union se rassemble sur un nouveau projet : une communauté de l’énergie, pour faire monter les énergies renouvelables, la transition écologique, l’efficacité énergétique, l’innovation dans tous ces domaines.

 

François Hollande parle là de projet dans le domaine de la transition écologique. Ok, il n’emploie pas le mot “peek oil ou combat, lutte ou résister ou encore moutons pour qualifier ceux qui ne sont pas de son avis. Et précise que si le traité n’est pas renégocié, il ne sera pas ratifié par le parlement. Et il demande que l’union se rassemble autour de projet innovants.

Et n’oubliez pas que Rocard et Larrouturou l’ont rappelé : il est possible sans changer le statut de la BCE , de demander à celle ci de financer la BEI (banque Européenne d’investissement) ou notre caisse des dépôts (article 21.3 et 13 du vilain TCE ou traité de Lisbonne ) . Et qu’ensuite celle-ci finance les états ou collectivités locales et entreprises (sous contrat) pour des projets innovants.  On notera aussi que Jean-Luc Melenchon propose lui même d’agir au niveau de la BEI: La BEI pourrait néanmoins jouer un rôle positif si les gouvernements s’en donnaient la peine. Elle est un instrument intéressant de financement d’investissements communs.

Si on prend un peu de recul , on découvre que sur ce point crucial Hollande, Rocard et Melenchon tiennent des propos compatibles, voisins ou complémentaires. Oui, sur cette banque Européenne d’investissement.  Mais bien sûr, ce débat n’aura pas lieu entre militants, surtout avec ceux qui ne veulent pas en entendre parler. Pour les autres voilà un sujet de fond, commun à toute le gauche.

 

Revenons à notre MES, On me sort aussi à chaque fois le vote au Sénat qui aurait permis un “NON” et donc de s’opposer, de lutter … Et bien, qu’on le sache il ne pouvait pas y avoir de majorité “Non” au Sénat contre le MES , par ce que les centristes de gauche (sic) sont là.

 

Le total gauche : FdG, PS, EELV est de 161 sièges, la majorité est fixée à 175 sièges. La gauche n’est donc majoritaire que si le groupe RDSE vote avec elle. les RDSE ce sont les centristes de gauche.

Ils font tout, avec démonstration sur 2 votes: un où ils se sont vendus, et l’autre où ils ont voté avec la gauche entière. C’est con mais c’est ainsi et vous pouvez être sûrs que ces gens là (ils sont 17 ) se seraient abstenus pour le MES ou pire auraient voté pour ( comme 2 EELV).Aucun risque d’avoir une majorité “non”  au sénat. Et comme ce n’est qu’une ratification simple de traité, l’assemblée aurait eu forcément le dessus.

Ensuite sur les supposées orientations libérales : Que met-on dans libéralisme ? Quand le PS explique qu’il faudra que la BCE finance via la BEI les investissement pour la transition écologique, ce n’est pas libéral. Pour le libéral tout passe par les actionnaires et ceux-ci doivent profiter à vil prix et faire payer les citoyens, rien de plus.

Ce n’est pas libéral non plus quand il dénonce le fait que la BCE ne finance pas les dettes des états au même taux que les banques.
Non mais ça il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas l’entendre.

 


6 Comments

  1. Et comme je ne suis pas sourd (enfin pas complètement, malgré une perte auditive significative du côté droit…), cela mérite une réponse. Ce sera fait dès que possible. Bonne nuit à toi.

    • Si c’est pour me dire qu’en votant “non” au Sénat, quitte à perdre, ça aurait été une forme de résistance euh, ne perd pas ton temps.

      Sinon tu pourra aller lire les arguments pro-MES d’un EELV j’avoue que j’ai été interloqué par ses arguments simples. Donc des trucs à vérifier.
      http://lipietz.net/spip.php?breve452

  2. Nicolas G. /

    La position de François Hollande sur les questions européennes est d’une hypocrisie sans nom. Hollande, de concert avec la majorité du PS, tout comme d’ailleurs l’UMP et le Modem, a voté TOUS les traités européens instituant l’ultralibéralisme au coeur de l’Union Européenne, depuis l’Acte Unique européen de 1985, y compris le TCE et le traité de Lisbonne. Et on voudrait nous faire croire que c’est lui qui va réorienter la construction européenne ?

    Comment expliquer alors l’abstention scandaleuse de la majorité des socialistes lors de l’examen au Parlement du MES ? Ce MES qui contient explicitement un article concernant les politiques “d’ajustements structurels”, autrement la potion amère de l’austérité à perpétuité, qu’un pays doit mettre en place pour pouvoir bénéficier de la prétendue “solidarité européenne”. Si le PS voulait s’opposer à la rigueur il aurait du voter CONTRE le MES. Comment croire dès lors aux promesses sur le TSCG ?

    Vous affirmez que le combat se situe entre des conservateurs pour l’austérité et des progressistes pour la croissance. Formule qui, notamment, ménage bien entendu “l’Allemagne”. Pourtant, c’est bel et bien la gauche allemande qui a lancé la politique de déflation compétitive, la droite allemande revenant au pouvoir n’ayant eu qu’à se couler dans le moule social-démocrate, de la même façon que c’est la gauche française qui a réalisé le tournant de la rigueur en 83, la politique du franc fort qui casse notre industrie, la loi bancaire de 84 dérégulant le secteur financier, c’est lui qui a accepté les directives européennes dont la conclusion inévitable est toujours la privatisation des services publics auxquels les français sont si attachés. Le combat n’est plus désormais entre droite et gauche, ou conservateurs et progressistes : il est d’abord entre les partisans du OUI et ceux du NON.

    Or, rien aujourd’hui ne permet de dire que la gauche a retenu de ses erreurs, qu’elle a compris qu’en favorisant la construction européenne, elle avait été l’idiote utile du libéralisme le plus dur. Bien au contraire, la gauche continue et continuera à placer l’Europe avant le social, et même l’économique, au nom d’une conception bisounours de l’internationalisme. Tel est le sens à donner à l’attentisme de la campagne de Hollande qui, s’il se dévoilait trop, ne serait jamais élu.

    Cela prêterait à sourire si la situation n’était pas aussi grave. Car après la Grèce, le Portugal et l’Irlande, la contagion de la crise des dettes s’étend à l’Espagne, dont la situation est absolument dramatique et or de tout contrôle : 10% de déficit annuel officiellement, probablement 15% en comptant les impayés ; 20% de tx de chômage officiel dont la moitié perdront leurs indemnités en 2012. Puisqu’il y a eu alternance, gauche comme droite ont échoué à reprendre le contrôle de la situation.

    Et quoi de plus naturel, puisque Hollande, Bayrou, Sarkozy, Merkel, Trichet, Draghi, Barroso et tous les autres : tous se trompent sur la cause de la crise.
    Ce n’est pas la finance, la cause : c’est le substrat.
    Ce n’est pas l’excès de déficit public la cause : c’est l’effet.
    La cause, la véritable cause, ce sont les déséquilibres commerciaux entre les pays à l’intérieur de la zone euro qui partagent une même monnaie. C’est ce que les économistes sérieux appellent l’eurodivergence.

    Aussi pour retrouver la croissance, ne faudra t-il pas de contenter d’un protocole annexe au TSCG, ni même d’utiliser au mieux les financements de la BCE par quelque mécanisme que ce soit : il faudra DEVALUER, et le seul moyen de le faire sera pour chaque pays de sortir de l’euro. C’est ce qu’explique cinq prix nobels d’économies et une bonne dizaine d’économistes français. Mais par aveuglement de la droite comme de la gauche, nous risquons chaque jour un peu plus des sorties désordonnées aux conséquences imprévisibles plutôt qu’une transformation de la monnaie unique en monnaie commune qui permettrait ses dévaluations dans un cadre ordonné et prévisible.

    Bien sûr, c’est ce que dit aujourd’hui, hélas, Marine le Pen. Mais comme le dit si bien Jacques Sapir, s’il fait beau et que MLP dit qu’il fait beau, dois-je dire qu’il pleut ? Quand je suis au PS, à l’UMP, ou au Modem, oui, je dis qu’il pleut. Mais normalement, on doit bien dire qu’il fait beau.

    Si, comme moi et, j’en suis convaincu, la majorité des français, vous en avez marre de l’aveuglement du PS, de l’UMP, et même encore de Mélenchon sur l’Europe et l’Euro, tout en refusant radicalement le FN, faites comme moi, ancien volontaire des primaires ayant soutenu Montebourg : rejoignez Nicolas Dupont-Aignan, que j’ai pu rencontrer à deux reprises depuis lors et dont j’atteste qu’il est un authentique républicain.

    D’ailleurs, MLP n’ayant pas inscrit la sortie de l’Euro dans sa profession de foi, il est désormais le seul candidat à l’élection présidentielle à préconiser la mesure, qui est la seule à pouvoir résoudre la crise économique en Europe.

    Maintenant, vous savez.

    Nicolas G.

    • internaciulo /

      C’est bien votre appel à voter à la droite de la droite (souverainistes), au moins vous ne faites pas semblant de défendre un “non pro-européen de gauche” au MES

  3. Annie Lacroix-Riz (née en 1947) est une historienne française, professeur émérite d’Histoire contemporaine à l’université Paris VII – Denis Diderot, ancienne élève de l’école normale supérieure (Sèvres), agrégée d’histoire, docteur-ès-Lettres, spécialiste des relations internationales dans la première moitié du XXe siècle et de la collaboration.

    Lundi 9 avril 2012, elle répond aux questions du Canard Républicain dans un article exceptionnel :

    http://www.xn--lecanardrpublicain-jwb.net/spip.php?article593

  4. Je suis décu Gauche de Combat a pensé que je cherchais les différences entre projets . Alors que c’est le contraire : la recherche du plus grand dénominateur commun.

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  15. Politeeks » Hollande : la banque centrale complote…. - [...] faut donc rappeler à François Hollande ses propos de [...]
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  17. Hollande a enfin compris un truc sur l’UE : tant mieux | Politeeks - [...] (je suis fainéant   ce que j’ai écrit sur la relance possible via la BEI – sans changer les traités-, qui …