Restons entre amis…
Voici une dépêche Reuters qui va vous faire réfléchir, je la cite in-extenso, attention :
FRANCFORT, 29 janvier (Reuters) – La Banque centrale européenne (BCE) a plaidé pour que la future directive européenne sur la transparence financière autorise les banques centrales à garder le secret sur des plans de sauvetage bancaire lancés en urgence.
Dans un avis juridique publié sur son site internet vendredi, la BCE estime qu’”il y a lieu de maintenir la confidentialité des informations portant sur les prêts ou les autres facilités de liquidité accordés par une banque centrale (…) y compris l’aide d’urgence en cas de crise de liquidité, afin de contribuer à la stabilité du système financier dans son ensemble et de préserver la confiance du public en période de crise”
Elle ajoute “qu’une évaluation de la nécessité de divulguer l’information au cas par cas est susceptible de mener à une impasse lorsqu’une réaction rapide s’impose“.
Fin de citation, vous pouvez respirer à nouveau.
Vous avez bien lu: la BCE qui ne veut pas entendre parler du Politique, veut aussi travailler en silence. C’est tellement mieux des banquiers qui ne rendent pas de comptes et travaillent dans le flou, en silence. Cette nouvelle est passée inaperçue, pourtant elle est lourde de sens. Elle montre que la BCE veut clairement s’affranchir de règles, et que tout cela va se décider tranquillement.
Cette Europe construction européenne n’en déplaise à Quatremerde et à ses séides oui-ouistes marche sur la tête. Un âne libéral nous dira, que c’est logique par ce que le marché doit fonctionner sur ses règles pour une meilleur efficacité et toussa avec autant d’assurance que le pickpocket dans le métro.
Pendant ce temps, hors de la zone UE, on découvre des trucs, toujours sur nos banksters. Ceux-ci préviennent: si vous nous régulez de trop, on ira dans des zones grises. Ainsi, le président des banksters suisses (délicieux pléonasme) annonce la couleur : Si la régulation va trop loin sur certains plans, elle risque de pousser les gens vers de nouvelles activités qui sortent du champ de la régulation. Des activités dont il deviendrait plus difficile de contrôler les effets. Si je suis un excellent trader en matière d’opérations pour compte propre et que je constate qu’il devient difficile de poursuivre au sein même de la banque, je serai tenté de rejoindre une société nouvelle active hors du champ du secteur bancaire régulé. Ceci pour pouvoir simplement exercer ma profession dans des conditions de meilleure flexibilité.
On traduit en langage simple, ces raclures du top 1% des revenus préviennent: Ne nous empêchez pas de nous baigner dans le fric, sinon nous partons au soleil à vos frais! Bien sûr tous les banksters suisses ou pas ne sont pas des raclures, mais avouez que l’avertissement est lourd de sens. Vous apprécierez aussi le mot flexibilité, pour vous simple citoyen, c’est toujours dans le même sens, pour eux aussi, mais ce n’est pas le même.
On commence donc à parler de zones grises, où les “excellent traders” pourraient gambader en liberté, tout ça en utilisant des fonds venus de zones régulées et maquillées pour être exploitables par ces élites: du blanchiment gris ! Et qui payera les pots cassés, comme d’habitude les mêmes. Par contre les bonus en tout genre iront aux mêmes endroits. Tout ça sous le regard d’agences mafieuses de notation bienveillantes qui préfèrent cogner sur les états que d’avouer leur turpitude.
On se souviendra alors de notre super-über-prezident qui nous promettait de réformer le capitalisme, et annonce la fin des paradis fiscaux sans que cela inquiète les journalistes couchés et autres éditorialistes en slip tâchés. C’est sûr que pour eux c’est plus facile de faire le gallinacé sur le plateau de C+, finalement ils en ont l’intelligence limitée.