Le versant sombre du petit facteur
Les auteurs affirment leur intention de « ne pas façonner un parti trotskiste », mais l’héritage trotskiste, dont ils se disent fiers, ne subit de leur part aucune analyse critique. La raison donnée de l’abandon de la référence au trotskisme est simplement que « les clivages actuels au sein de la gauche et des mouvements sociaux ne sont plus tout à fait ceux de l’entre deux guerres, ni même de ceux de la période de la guerre froide » (p.335) ! Pauvreté théorique incroyable pour un mouvement qui nous avait quand même habitués à mieux dans ce domaine. Mais, plus largement, aucun bilan général du communisme n’est même esquissé. La critique reste centrée, comme dans la vieille argumentation trotskiste, sur la déviation bureaucratique stalinienne. « Le stalinisme, avec sa caricature de planification bureaucratique a durablement discrédité l’idée qu’une alternative à la dictature du marché était possible » (p.201). Rien sur Lénine et Trotski faisant mitrailler les ouvriers, rien sur les goulags soviétiques, chinois ou cambodgiens.
Telos n’apprécie donc pas le nouveau Livre d’Olivier Besancenot et Bensaïd. En gros, le reproche est fait sur l’oubli de l’histoire du communisme et le retour à des solutions basées sur la critique de la démocratie représentative, le rêve du grand soir, le modèle est celui d’« une Assemblée constituante, produit de fortes mobilisations sociales » avec « l’exigence d’un contrôle démocratique des électeurs sur leurs élus (…) La démocratie, c’est l’exercice effectif et permanent du pouvoir populaire constituant (…) Les élus doivent pouvoir être révoqués en cours de mandat ». On remplace la démocratie représentative qui a manifestement en version 5e République des défauts par un truc où l’avant garde avancée des “fortes mobilisations sociales” contrôle ou guide tout…
Facebook Comments
Powered by Facebook Comments
CQFD
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mauric…
L’annonce du Pacte germano-soviétique, le 23 août 1939, et la déclaration de guerre, le 3 septembre, vont complètement bouleverser la situation du parti communiste (Voir article détaillé Histoire du parti communiste français). Il semble que Thorez, en vacances dans les Alpes, n’ait pas été mis au courant de la signature du pacte. Fried lui-même n’apprendra la nouvelle qu’à Bruxelles, centre de regroupement de l’IC, en cas de crise. À Paris, l’Humanité est saisie dès le 25 août 1939. Le 1er septembre, le groupe parlementaire communiste réuni sous la présidence de Thorez décide de voter les crédits de guerre pour réagir à l’agression allemande contre la Pologne. Le 3 septembre 1939, Thorez répond à l’ordre de mobilisation et rejoint son régiment à Arras. Les hommes étaient en effet mobilisables jusqu’à quarante ans.
À partir de la mi-septembre, l’IC fait parvenir des consignes demandant clairement de dénoncer la guerre dont le caractère impérialiste était affirmé. Le parti communiste est interdit le 26 septembre. Le secrétaire de l’IC, Dimitrov envoie un télégramme enjoignant au secrétaire général du parti français de déserter. Mounette Dutilleul, en compagnie de Jeannette Vermeersch, enceinte, va porter le message à Chauny, où Maurice Thorez est en garnison. “Qu’en pensent Benoît et Jacques ?” (Frachon et Duclos) aurait demandé Thorez qui se soumet à la décision de l’IC comme il l’a fait tout au long de sa carrière. Le couple Thorez-Vermeersch est embarqué dans la 11 CV du militant Pelayo, passe en Belgique avant de rejoindre Moscou via Stockholm, quelques semaines plus tard. De fait, il est déserteur.
100 000 soldat français tué en 30 jours, 6 millions de civils déplaçés, et le secrétaire général du parti communiste français se cachait en URSS.
Dis donc Olivier , t’es fier de tes origines ? …………