Les auteurs affirment leur intention de « ne pas façonner un parti trotskiste », mais l’héritage trotskiste, dont ils se disent fiers, ne subit de leur part aucune analyse critique. La raison donnée de l’abandon de la référence au trotskisme est simplement que « les clivages actuels au sein de la gauche et des mouvements sociaux ne sont plus tout à fait ceux de l’entre deux guerres, ni même de ceux de la période de la guerre froide » (p.335) ! Pauvreté théorique incroyable pour un mouvement qui nous avait quand même habitués à mieux dans ce domaine. Mais, plus largement, aucun bilan général du communisme n’est même esquissé. La critique reste centrée, comme dans la vieille argumentation trotskiste, sur la déviation bureaucratique stalinienne. « Le stalinisme, avec sa caricature de planification bureaucratique a durablement discrédité l’idée qu’une alternative à la dictature du marché était possible » (p.201). Rien sur Lénine et Trotski faisant mitrailler les ouvriers, rien sur les goulags soviétiques, chinois ou cambodgiens.

Telos n’apprécie donc pas le nouveau Livre d’Olivier Besancenot et Bensaïd. En gros, le reproche est fait sur l’oubli de l’histoire du communisme et le retour à des solutions basées sur la critique de la démocratie représentative, le rêve du grand soir, le modèle est celui d’« une Assemblée constituante, produit de fortes mobilisations sociales » avec « l’exigence d’un contrôle démocratique des électeurs sur leurs élus (…) La démocratie, c’est l’exercice effectif et permanent du pouvoir populaire constituant (…) Les élus doivent pouvoir être révoqués en cours de mandat ». On remplace la démocratie représentative qui a manifestement en version 5e République des défauts par un truc où l’avant garde avancée des “fortes mobilisations sociales” contrôle ou guide tout…


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