C’était la première question de Pujadas lors du DPDA consacré à François Hollande le 26 avril. On se demande qui dans la rédaction de France2 a eu cette idée, alors que le jour même l’information était une 11e hausse consécutive du chômage. Sujet d’inquiétude principal des français sondés.

Bref, encore un faux débat. Mais il serait peut être temps de rappeler des faits et des données. C’est un peu délicat comme sujet par ce qu’on parle là de flux d’êtres humains. Et que je suis moi-même le fuit de mélanges : Français, Belge, Néerlandais, Italien et Espagnol.

Comme je l’ai dit en réponse à un commentaire chez moi , il faut expliquer et rappeler aux gens que l’Immigration chez nous est un problème … d’émigration de leur pays d’origine et de manque de développement la bas. Avec misère, sacrifice, mafias, déracinement, perte de contacts, changement de culture…. l’émigration ne se fait pas dans la joie, malgré les délires dans la tête de certains français.

Si vous en avez l’occasion demandez à un ou une immigré comment il est venu, combien ça lui a couté. Prenez le temps de vous faire raconter ce qui se passe pour le sans-papiers, pour le jeune qui a pris une frêle barque pour traverser l’océan.

Ce sont des flux, et les flux, ça a un sens, une origine, une destination, un débit , une cause. On doit l’observer en entier pour le comprendre et éventuellement agir.

Mais quand on a un président (sic) qui explique qu’on a pas besoin d’algèbre pour s’y connaitre en informatique.. On mesure le gouffre intellectuel, l’ignorance crasse et volontaire de cette bande qui est une forme de mépris de l’Humanité. Ils ne voient que des ennemis ou des amis, logique binaire. Alors que le monde est multiple.

Alors la question “Trop d’immigrés” est donc baisée ! De quoi donc est il question : Trop en nombre ? Trop en couleurs ? Trop en sons ? Trop en coût ? Tout est devenu une question d’argent, les comptables sont désormais vus comme plus compétent que les géographes et les ethnologues ou que les statisticiens.

Alors comptons, ou demandons à des experts de compter. C’est ce qu’une équipe de l’université de Lille à fait pendant 3 ans. Courrier International en a fait un résumé. Via la traduction d’un article espagnol. Olé !

 Les chercheurs ont remis leur rapport en 2009, au terme de trois ans d’études. Les 47,9 milliards d’euros que coûte l’immigration au budget de l’Etat (2009) sont ventilés comme suit : retraites, 16,3 milliards d’euros ; aides au logement, 2,5 milliards ; RMI, 1,7 milliard ; allocations chômage, 5 milliards ; allocations familiales, 6,7 milliards ; prestations de santé, 11,5 milliards ; éducation, environ 4,2 milliards.

De leur côté, les immigrés reversent au budget de l’Etat, par leur travail, des sommes beaucoup plus importantes : impôt sur le revenu, 3,4 milliards d’euros ; impôt sur le patrimoine, 3,3 milliards ; impôts et taxes à la consommation, 18,4 milliards ; impôts locaux et autres, 2,6 milliards ; contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) et contribution sociale généralisée (CSG), 6,2 milliards ; cotisations sociales, environ 26,4 milliards d’euros.

Ce qui fait un solde positif de 12,4 milliards d’Euros par an. Donc là messieurs les comptables, vous êtes priés de secouer les politiques qui instrumentalisent tout ça.

Et cette étude ne prend pas en compte ce que rapportent les Français émigrés dans les pays d’émigration, ceux qui vont s’installer au soleil pour profiter de leur retraite, pendant que leurs anciens voisins couinent “ah y’en a de trop…“. On aimerait bien avoir ce chiffre, par ce que si on coupe le robinet d’un coté, soyons en sûr, il y  aura des répercussions. Par exemple sur les entreprises français installées la bas, et qui font commerce dans les deux sens, ou un seul.

Et sinon donc le développement ? Ils ne sont plus nombreux les politiques à aborder ce sujet, à part Ségolène Royal, Eva Joly et Melenchon. Pourtant là le comptable devrait dire aux politiques : regardez il y a la des marchés à exploiter.  Mais que je suis con, c’est déjà fait ! Mais dans la corruption, la confiscation des matières premières, la violence, les guerres.

On comprend donc l’étendue du problème : On dénonce l’immigré pour ne pas aborder le vrai sujet : l’origine du flux. C’est tellement plus facile. Et ça parle au cerveau reptilien de l’électeur. Avec des résultats parfois étonnant, dans mon 20e populaire, Marine Le Pen a obtenu 5,6% dans mon bureau de vote. Tout ça une zone où la couleur de peau des habitants, et l’origine ethnique n’est pas du tout uniforme et où les revenus moyens sont parmi les plus faibles  dans un rayon de 10 km. A d’autres endroits, qui ont fait l’actualité comme Gandrange ce taux est de 28,15%. Mais qui sont-ils ? Et qui sont les électeurs de la blonde dans des villages où on n’a pas vu d’étranger en nombre depuis 1945, voir même plus loin dans le temps ?

La xénophobie : c’est la peur de autre, de l’alien au sens étymologique . φόβος (phobos) c’est la peur, et rien d’autre en grec, pas la haine ou le mépris. Toujours au sens des mots. Par ce que les grècs anciens avaient un autre mot pour la haine. La peur active, Δεῖμος (deimos) c’est la terreur. Dans la mythologie grecque ce sont les deux enfants du .. dieu de la Guerre. Notre xénophobe a donc peur avant tout chose. Peur de ce qu’il ne connait pas, et on le sait la peur est la pire des conseilleurs.

Là encore l’ignorance du contexte des flux à la source fait qu’on a peur, peur de ce qu’on ne connait pas. Je ne sais pas si c’est naturel, un reste de Neandertal ou autre.  On construit alors des fantasmes de grand noir qui vont venir vous violer chez vous le soir, même si le premier est à 90km. Là encore, c’est donc un problème d’ignorance de la culture des autres.

Donc un problème d’éducation. Et là on peut s’interroger sur le rôle de la télévision, des émissions à la con le soir sur TF1 ou M6.

 

 

 


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