L’autre jour Fillon a donc appelé à l’union nationale autour de sa règle d’or. Celui qui avait déclaré avoir trouvé la France en faillite, et instauré de nouvelles niches fiscales et économies d’impôts pour les plus aisées des particuliers et des entreprises (niche copé) ose donc demander à la gauche de le soutenir. Voici ce que Ségolène Royal lui renvoie :

Je cite ici ses propositions, on va faire rapide et aller droit au but. Nous ne sommes pas sur LCI avec Etienne Mougeotte ou face à Apathie. Quoique je vois bien Ségolène demander son avis à Jean-Michel Apathie sur ces propositions. Lui pour qui l’obsession de la dette et de la dépense publique ressemble à une névrose.

 

Je vous propose, Monsieur le Premier Ministre, pour faire un pas vers la convergence que vous souhaitez, d’ajouter à votre « règle d’or » les règles suivantes :
- la règle de diamant : que le principe de justice fiscale soit aussi inscrit dans la Constitution.
-la règle d’argent : que l’égalité fiscale soit faite entre les entreprises du CAC 40 et les PME
-la règle de fer : que soient interdits les stock-options et les surémunérations des traders 
-la règle d’airain : que soit interdite la spéculation sur la dette des états et sur les assurances qui vont avec. 
-la règle du respect : que les valeurs humaines l’emportent sur les valeurs financières et que chacun puisse vivre dignement de son salaire et de sa retraite 
-la règle de bon sens : qu’un euro dépensé soit un euro utile et que toute dépense nouvelle soit gagée par une économie 
-la règle de croissance : que soit créée une banque publique de financement des PME et des stratégies industrielles capable de créer des emplois et d’augmenter les salaires. 

Voilà donc qui est simple à comprendre, et qui devrait être repris par les journalistes (on peut rêver). Certains ne vont pas comprendre tout du premier coup, ou faire semblant de comprendre de travers. Et que d’autres ne nous disent pas que la gauche ne propose pas ou se contente de recopier bêtement les âneries d’Elie Cohen.

Tout d’abord sur la crise, et la spéculation en plus de ses propositions passées ( séparation des métiers bancaires, soit un Glass-Steagal acte à la Française).. Ségolène Royal l’a encore rappelé ce matin : Entrer au capital des banques aidées en 2008, et donc les soumettre à contrôle. Contrôle ou Tutelle: ça me semble voisin, par ce que ça va se faire gratuitement en effet… Mes amis proche d’Arnaud Montebourg doivent apprécier ce genre de propos ?

Vous savez bien que, tant que cette spéculation sauvage aura libre cours, il sera impossible de régler le problème des déficits et de la dette. Alors que les placements financiers recherchent  des rendements à deux chiffres, la croissance est au point mort. Qui paie la différence ? La fuite en avant vers « toujours moins » de services publics, de salaires, de retraite, de santé, d’école est sans issue ,si ce n’est la révolte des peuples qui n’acceptent plus l’inertie des gouvernants pour que les Banques au lieu de commander, soient contraintes d’obéir enfin à des règles qui les mettent au service de l’économie réelle, juste contrepartie de la gestion des dépôts des citoyens et des entreprises. 
Au moment de la crise de 2008, j’avais dit, qu’en contrepartie de l’aide des Etats aux Banques, il fallait entrer au capital, imposer des règles prudentielles, imposer comme en Amérique Latine un quota obligatoire d’utilisation des dépôts pour financer l’activité économique.
Ce n’est pas seulement une crise financière que nous devons juguler, c’est une crise de civilisation. Saisissons l’occasion de ce moment historique pour redéfinir les règles du jeu.

 

Voilà donc qui devrait parler à certains lecteurs de gauche de la gauche de la gauche qui est vraiment de gauche, faire comme en amérique latine.

Certains vont nous dire que la règle du bon sens , c’est de la rigueur planquée. Et non, on va prendre un exemple : un euro d’aide ou d’exonération de cotisations doit être un euro utile. Vous comprenez alors son discours sur les PME qui ne touche pas 80% des aides alors qu’elles font 80% de l’emploi ? Ou sur son idée de conserver la TVA à 5.5%  dans la restauration en échange d’un engagement sérieux de la profession à embaucher & former des jeunes ? Et si celui-ci n’était pas respecté retour à 19,6%.

La justice fiscale c’est dire qu’un euro de fruit du travail, conséquence d’un contrat de travail ou lié à du capital soit soumis à la même règle fiscale.

En parlant de fiscalité, une règle simple sur les niches crées par la droite en grand nombre depuis 2002. Voici ce qu’elle a répondu à Nice Matin sur cette question.

Nice-Matin : Faut-il remettre en question les niches fiscales ?

 

 

Ségolène Royal : En tout cas, il faut tout remettre à plat et voir quelles niches fiscales correspondent à l’intérêt général, c’est-à-dire qui produisent des effets levier en terme de productivité et de création d’emplois… Moi j’ai une boussole, un critère : est-ce que c’est efficace, est-ce que c’est juste ? Pour moi, l’une des niches fiscales justifiées est celle liée à l’écologie. Il faut bien donner un coup de pouce à celui qui s’équipe d’un chauffe-eau solaire ou qui met chez lui de la géothermie. Des avantages fiscaux donnés à ce type d’équipements ont été supprimés : du jour au lendemain cela a cassé une dynamique d’installation.

Voilà qui est clair non ? On remet tout à plat et on regarde si ça sert à effectivement créer des emplois ou si ça facilite la transition ecologique.

Et sur la construction européenne :

On nous dit que rien n’est possible au niveau national ? Moi, je vous dis qu’il faut bien des pionniers pour avancer et pour entraîner. 
Ce n’est pas la première fois que la France montrerait le chemin . Elle le doit aux peuples indignés ou résignés. Elle reprendrait le flambeau , celui de ce grand pays, la France, qui a donné au monde les principes révolutionnaires de l’émancipation des peuples et de leur bien être. 

Qui a gauche ne peut pas être d’accord avec ce message ? Et ensuite nous expliquer que Royal tire à droite ?

Et cadeau bonus, voilà son passage radio sur le Mouv ce matin: