C’est un sujet qui m’interresse, la division de la population en nouvelles classes, avec de temps en temps la découverte de statistiques ou d’élements sur ce sujet. Voici un élément qui peut paraître troublant, mais qui est hélas un signe grave: Il y a dans ce pays, une France des actionnaires et rentiers. On la voit dans certaines statistiques.

Regardez ce graphique qui montre qu’il y a 2 “France”, celle des salariés et celle des actionnaires:  les deux dernières colonnes ( chacune représente 1/5 des 100% de répartition de revenus) représentent la répartition des 40% de revenus les plus importants. Ce qui n’est pas 40% des citoyens vous l’aviez bien sûr compris.

J’ai trouvé tout ça dans une note electronique de la fondation La Forge. Elle détaille les conséquences et données de la financiarisation de la société française. Je vous en conseille la lecture si ce sujet vous passionne. C’est une des clés pour comprendre l’évolution néfaste de ce pays. C’est tout simplement un retour à l’ancien régime que nous subissons. La rente est valorisée à la place du travail. Celui qui a été élu abusivement sur la valeur travail ( qui n’existe pas en fait), a eu parmi ses premières décisions, la defiscalisation des successions au delà d’un seuil qui est bien supérieur à la moyenne constatée dans ce pays. Depuis 2002, l’UMP a favorisé les donations qui deviennent net d’impôts.

Qui croyez vous que ça favorise ? Regardez le deux dernières fractions du graphique: Que constate-t-on ? que les plus values et revenus de capitaux mobiliers ont un poids supérieur aux salaires pour la dernière fraction (les 20% de revenus les plus importants) et presque supérieur pour l’avant dernier.  Devinez ce que sont les capitaux mobiliers ? Ce sont les dividendes, les ventes d’actions et autres joyeusetés pour nantis. On voit donc clairement que les plus riches profitent de la fianciarisation de l’économie et qu’en plus ils en sont (pour certains) bien sûr des acteurs. Et même tous, il suffit en effet de détenir des actions et en vendre pour être à mon avis complice de ce bordel.

Je vous avais déjà expliqué que depuis 2002, la caste des nantis s’en mettait plein les fouilles. Voilà ce que je vous disait:

On voit qu’entre 1998 et 2008, les 90% des salariés les moins payés se voyaient gratifier de +0,9% tandis que les 0,1% plus payés de +68,9%, ou les 10% les mieux payés gagnaient 8,2% de plus. C’est à dire que ces 10% les mieux payés ont eu un gain 9 fois supérieurs à celui des moins payés. On va résumer ça, ce sont les salaires les plus élevés qui se sont le plus envolés en 10 ans.

Nos gros salaires se sont donc envolés, et où sont les conséquences bénéfiques de tout ça? Alors messieurs les libéraux? Où ruissellent donc les millions d’euros permettant la création de centaines de milliers d’emplois dans les services? Ne voyons nous pas plutôt une augmentation de la pauvreté? une hausse de l’endettement des précaires ?

Maintenant demandez vous quel est le poids social et médiatique de ces très hauts revenus qui s’envolent ( au moins +18,3% pour le 1% le mieux payé)? Il est bien sûr largement supérieur aux moins bien payés. C’est là qu’on trouve tous les donneurs de leçons, consultants, managers, spécialistes de la chose financière qui nous expliquent qu’on doit se serrer la ceinture. Ils adorent parler de flexibilité par exemple, ou de non intervention de l’état.

On voit donc clairement deux groupes dans cette répartition des revenus: la France qui travaille composée de salariés, indépendants et de ceux qui ont travaillé et ont une retraite, ainsi que des chômeurs. Et une autre, celle qui voit ses revenus variés, avec une forte présence des revenus de la rente et de la finance. Celles des actionnaires !

Et comme l’a dit Ségolène Royal lors de son zénith, actionnaire ce n’est pas dans la déclaration des droits de l’Homme.


Facebook Comments

Powered by Facebook Comments