Le congrès de Reims est passé depuis 4 mois. Tout les sensibilités du PS sont désormais représentées dans la direction du PS. Il serait donc peut-être temps que le PS se mette au travail, et ne se contente pas de PDF parlant de rénovation ou d’annonces creuses.

Marc Cohen de causeur.fr a expliqué cela :

On est sidéré de voir à quel point la gauche incapable – et peu désireuse – de se frotter au sarkozysme idéologique, en particulier en ce qu’il a de novateur à droite, préfère cibler l’homme, foncièrement pervers et forcément pétri de mauvaises intentions. Cet évitement du réel, et donc du choc politique frontal, signe une volonté de non-rupture sur les questions décisives (économie de marché, protectionnisme, Europe, diversitude…), ça vaut donc la peine qu’on prenne le temps d’y revenir en profondeur une autre fois. On soulignera tout de même au passage que cette personnalisation viscérale fait écho à l’antiberlusconisme qui tient lieu de plat unique à la gauche italienne depuis vingt ans, avec le succès qu’on sait. Ici comme là-bas, la gauche politique –toutes nuances confondues – fonce droit dans le mur en pensant contourner l’obstacle.

Et bien chers lecteurs, je vais vous le dire tout cru: Il a raison! Et pourtant il suffit d’écouter autour de soi quelques temps pour comprendre que c’est un problème qui va bien au delà de la personnalité de Sarkozy. Ce sont ses décisions et sa politique est basée sur des idées politiques loufoques partagées par la droite et les centristes de droite. Je vous ai déjà parlé de la théorie du ruissellement ou d’autres conneries du même genre. C’est un problème de fond et un choix de société propre à la droite qu’elle soit néo-con ou néo-libérale. D’ailleurs dans ce cas, le préfixe néo n’est là que pour donner l’illusion de la modernité. Ces idées loufoques datent du 19e siècle, pour le coté moderne on repassera.

On ne nous demande pas d’être anti-capitalistes acharnés mais de penser une solution politique innovante qui ne soit pas un programme de transition camouflé.. Cela demande donc de se mettre vraiment au travail. Toutes les motions au congrès de Reims proposaient d’organiser des conventions thématiques. Alors où en est-on ? Il serait peut être temps de définir un vrai calendrier de cogitations et ce en faisant appel à toutes les intelligences des militants. Sans se limiter à Solférino.

Je dis ça, par ce que certains indicateurs devraient paraître évident à tous et à toutes. Par exemple, la mode est au shampoing aux œufs, comprenez la douleur de ceux qui crient “nous sommes trahis, on nous traite comme des chiens“. Regardez donc cette vidéo, elle concerne l’entreprise Continental dans l’Oise. Ce ne sont pas des “gauchistes” de la CGT ou de vilains trotskystes de SUD qui balancent des œufs ou un drapeau sur l’occiput du PDG, ce sont des syndiqués CFTC ou CFDT…

Et avons nous envie de voir la gauche dans l’embarras comme le dit cette salariée en fin de vidéo ? Il faudra pour cela qu’elle ait des réponses concrètes autre qu’un plan de relance de facto non applicable. Et oui, car figurez vous, les élections c’est en 2012 sauf accident imprévisible et forcement très risqué. Et d’ici là la situation aura évolué, et pas forcément dans le bon sens pour l’immense majorité des citoyens de notre pays.

Et que d’ici là, les gens ont un sentiment tout simple qui s’exprime de manière simple: On les prend pour des cons. Le “on” comportant Sarkozy, la droite, ses complices en tout genre et ceux qui passivement deviennent des alliés objectifs du nain pestilentiel. Alors oui, faire un zénith sur les problèmes de liberté, c’est peut être une bonne idée… pour un certain public, plutôt bobo que socialo. Mais par contre cogiter et proposer quelque chose aux 6 millions de précaires… ça semble poser plus de problèmes à nos têtes pensantes socialistes sans doute un peut trop habitués aux diners en ville qu’aux discussions avec le militant lambda ou le citoyen précaire.

On jugera ce zenith sur pièces, et on verra si les discours sont autre choses que des dénonciations sans suite. Et n’oubliez pas, d’ici les européennes il reste du temps pour avancer dans le bon sens comme le proposent certains socialistes comme Larrouturou. Et les autres vont devoir ramer sérieusement pour corriger les effets désatreux qu’on les collaborations de Lang et Rocard avec Sarkozy. Les électeurs s”en foutent du talent, s’il est orienté ou complice avec ceux qui les étrangle, et ce quelque soit le CV du talentueux traitre ou collabo.