Nono, c’est le surnom qu’on donne à plusieurs à Arnaud Montebourg. C’est gentil et pas méchant du tout. Montebourg, c’est quelqu’un que je respecte beaucoup, même s’il a eu quelques errements. Pourquoi ? Par ce que c’est un des rares socialistes à s’être attaqué au cancer de la démocratie: la corruption. Ceux qui me connaissent un peu savent que ce sujet est pour moi primordial. On ne voit pas beaucoup de politiques, et encore moins de “la vraie gauche qui se révolte” (sic) secouer ce tas de merde. Mais là n’est pas le sujet, en effet Nono est en colère et en deux semaines a renvoyé un message clair à la direction du PS, et le dernier en date est publié par le Nouvel Obs.

Montebourg a raison, le PS n’a rien fait depuis 2002. Ou plutôt, si : des renoncements qu’il a dénoncés lui même en commentaires sur Mediapart et qui datent d’avant, de la période post 1983 avec sa parenthèse, ou encore les errements de la période 1997 à 2002. Voilà ce qu’il écrit au sujet des primaires ouvertes:

Aujourd’hui, le combat que je mène en faveur de primaires populaires ouvertes à l’ensemble des citoyens de gauche est une ultime tentative pour associer la population aux choix de la gauche dans le jeu délétère de la présidentielle, version Cinquième République et de régler du même coup, cette question du leadership qui perdure depuis la retraite de Lionel Jospin et qui est en train de couler définitivement le PS. Avec les mêmes méthodes et les mêmes arguments -ceux de l’ex-RDA- on cherche à étouffer cette tentative de rénovation. Or, je le dis tout net, je n’irai pas plus loin. S’il devait échouer, ce combat serait pour moi le dernier, au sein d’un PS qui telle la vieille SFIO ne mériterait plus qu’on l’aide à survivre. Il y a dans ce parti trop de violence, trop de blocages, trop de poussières sous les tapis, trop de petits calculs pour que le militant que je suis, fidèle à ses idées et fier de ses engagements, ne tente pas son dernier combat. J’aurais préféré pouvoir agir différemment. Pour réformer le PS, j’aurais aimé pouvoir agir en réformiste. Mais le temps file. La société -et nos adversaires- bougent trop vite pour que nous nous payions le luxe de dix nouvelles années de surplace. Que les murs tombent!

Que dire de plus ? rien, si ce n’est que je suis presque d’accord avec lui, mais c’est de l’intérieur qu’on changera ce truc. Il faudra sans doute pousser certaines dehors, ce gang des étouffeurs incapables d’écouter ce que le peuple de gauche (sic) a à dire et surtout d’admettre et d’expliquer pourquoi et comment ils se sont trompés ou laisser influencer par des adeptes de conneries libérales.

la réponse de Razzy Hamadi ne mérite même pas d’être citée tant elle est grotesque: On lui rappellera qu’il a été identifié comme un des organisateurs de sifflets à Reims. Chose ignoble, ils ont fait siffler Jaurès. De tels camarades devraient se regarder dans une glace avant d’élever la parole: Qu’a fait cette direction depuis Novembre 2008 ? pas grand chose d’identifiable par les sympathisants et électeurs. Reste à savoir si les électeurs sont cons ou si les donneurs de direction à penser sont vérolés. Là dessus j’ai ma petite idée et vous aussi j’en suis sûr.

Il faut dire que certaines des amis de RH ont des idées très claires sur les primaires ouvertes, certains “intellos” du PS ont même osé affirmé que ce concept n’était pas populaire. Je parle là du camarade du cirque-d-hiver Henri Weber qui a depuis essayé de faire semblant de rétro-pédaler. On a même lu, un élu PS, Poignant critiquer les primaires ouvertes et les militants à 20 euros :

Un vrai patron, un bon candidat, demain un grand président n’a besoin ni de primaires, ni d’adhérents à 20 euros. Il s’impose par la force de sa pensée, l’intelligence de sa stratégie, surtout pas par l’impatience du pouvoir. A l’horizon présidentiel, pour l’instant, son nom est Personne.”

On notera le masculin du tout et surtout le personne qui est d’un hypocrisie totale. Tout ça publié sur le site des amis de Marie Noelle Lienneman, c’est à dire la bande à Fabius. Et donc le déni des primaires ouvertes ou pas, et le mépris des militants à 20 euros. Vous savez ceux là qui ont donné des boutons au tenants du dogme vide du bunker PS entourés de vrais militants. On croyait ces attaques contre les militants à 20 euros oubliées, mais non, il restera toujours un truc pour le sortir de la naphtaline et répéter le message des tenants du dogme, ceux là même qui ont conduit le PS à un échec dès le premier tour en 2002 et n’ont jamais voulu s’expliquer.

Venons-en à l’argument grotesque de lier primaires ouvertes et état de la gauche en Italie, on va procéder de manière simple. Pour les étouffeurs, les primaires ouvertes sont la cause de l’échec de gauche en Italie, donc on ne doit pas les appliquer en France. Vu que le scrutin démocratique ne fonctionne pas parfaitement en Afghanistan ou ailleurs, on peut aussi proposer de mettre fin aux élections. On rappellera que c’est par un processus démocratique qu’Adolf Hitler s’est emparé du pouvoir: Est ce qu’on doit pour cette raison mettre fin aux élections ? Et que ce sont les élus de l’assemblée nationale du front populaire qui ont voté les pleins pouvoirs à Petain…

On jugera aux efforts pénibles des étouffeurs, ce que deviendra le PS ! ca va secouer c’est sûr, mais est-ce une raison pour claquer la porte ? On peut en douter: c’est de l’intérieur qu’on changera le truc.


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