Le professeur Attali vous parle! Silence dans les rangs!
Attali ne raconte pas que des conneries mes amis de Gauche et du NPA. Et oui, parfois il explique des choses que d’autres avec le même poids médiatique ne font pas. Il est donc utile ( je n’ai cependant pas écrit idiot utile). Voici une vidéo très intéressante, ça parle de la crise financière, des non-dits dans ce domaine et du journalisme et de la façon dont les petites phrases sont utilisées par les journalistes…
Disons le tout de suite, ce qu’il raconte, ça fait en gros un an que des gens comme Jorion ou Krugman et d’autres l’expliquaient. Notre Larrouturou a nous nous explique depuis belle lurette que les anglo-saxons ont une économie basée sur la dette. Mais on n’écoute pas toujours ces casses couilles. Là nous avons certes un donneur de leçons qui arrive après la bataille, fait la promotion de son livre. Mais comme je l’ai expliqué en introduction, il a un certain poids médiatique. Ce n’est hélas pas le cas des 3 zigotos de grande qualité que j’ai cité plus haut. On peut critiquer les médias, ce n’est pas le sujet principal ici. Donc retenez bien ça, si un nul ou un semi-nuisible explique des choses vraies avec pédagogie, moi je dit “Merci, bravo, encore s’il vous plait“. Par ce que si cette intervention permet de passer N cervelles endormies en mode interrogatif, c’est un très net progrès! Cela participe à l’éducation des masses.
AIG est encore en faillite, et là on parle de la crise des CDS qui ont fait florès, des crédits pourris, d’une nouvelle bombe atomique après les subprimes.
Vous constaterez que le professeur Attali a refusé de réagir aux petites phrases, et que le journaliste à compris qu’il avait entendu parler pendant 30 ou 40 secondes d’un problème grave. Et oui, ce sont les credit default swap. Voilà l’explication qu’on trouve sur Wikipédia:
Les credit default swaps (CDS) sont des contrats financiers bilatéraux, de protection, entre acheteurs et vendeurs. L’acheteur de protection verse une prime[1] ex ante, exprimée en points de base (un centième d’un point de pourcentage) par an en fonction du montant notionnel de l’actif, au vendeur de protection qui promet de compenser ex post les pertes de l’actif de référence en cas d’événement de crédit.
Il s’agit d’une transaction non-financée : sans obligation de mettre de côté des fonds pour garantir la transaction, le vendeur de protection reçoit des primes périodiques et augmente ses avoirs sans nul investissement en capital si aucun événement de crédit n’a lieu jusqu’à maturité du contrat. Dans le cas contraire, événement plus ou moins probable mais très coûteux, il est contraint de faire un paiement contingent, donc de fournir des fonds ex post. Il s’agit donc d’une exposition hors-bilan.
Ca vous semble compliqué ? C’est ce qu’on appelle les produits dérivés. C’est ça l’innovation financière que défendent des pénibles cons comme Elie Cohen. Tout ça a été conçu par des têtes d’oeufs doués en maths pour maximiser les profits et créer de la valeur à partir de dettes. Ça a été expliqué de belle manière dans une vidéo très pédagogique où je posait cette question simple : Alors les tenants du néo-libéralisme, et de la main invisible vous en pensez quoi ? Vous n’avez pas l’air un peu con là ?
Ils ne sont pas venus répondre alors qu’ils lisent mon blog ces ânes ( ben oui, adresse IP et tout ça…). On voit bien que derrière ces produits dérivés, ce n’est que l’appât du gain qui est à l’œuvre. Ca doit être ça la notion de “propriété privée” que défendent ces libéraux: le droit d’accumuler du fric sans qu’on se pose la question sur la source ou la qualité de ce fric.
Le marché des CDS est passé de 6,396 milliards de dollars américains à fin 2004 à 57,894 milliards à fin 2007, prenant le caractère d’une bulle financière. Voilà qui est dit de manière simple. C’est une bulle énorme, de créances pourries qu’on trouve un peu partout. Ces saloperies de CDS sont associées à d’autre saloperies les CDO ou Collateralised Debt Obligation. Un banquier nous explique que « CDO d’ABS sont un concentré de toxiques sur le subprime qui peut s’avérer très dangereux lorsque toutes les tranches font défaut, ce qui est le cas aujourd’hui ».
J’aimerai donc que quelqu’un avec le poids médiatique d’Attali m’explique ceci que j’ai trouvé dans le rapport d’activité 2009 du Crédit Agricole ma banque, vous le savez : En application de l’amendement de la norme IAS 39 publié et adopté par l’Union européenne en octobre 2008, 12 Mds € ont été reclassés d’actifs évalués à la juste valeur vers prêts et créances au 4ème trimestre 2008. Les actifs transférés correspondent à ceux pour lesquels l’intention de gestion a été changée. Il a été décidé de les conserver à long terme. Ces reclassements ont été opérés à la date du 1er octobre 2008. Ils ont porté sur des CDO cash, des CLO, des ABS, des FRN et des encours initialement à syndiquer.
Par ce que là j’ai du mal à comprendre! Mais c’est peut être un détail dans la grosse bulle prête à exploser… avant la suivante, ici Frédéric nous a informé des HELOC, une grosse saloperie supplémentaire: les crédits hypothécaires revolving!
Les HELOC, à ne pas confondre avec le HEL (home equity loan, ou “seconde hypothèque”, prêt accordé pour un montant fixe, en général pour financer des travaux), permettent aux ménages d’ouvrir une ligne de crédit revolving dont la limite est celle de la valeur du bien immobilier moins les sommes restant dues le cas échéant, ce qu’on appelle le home equity. C’est cette monstruosité qui a financé pendant des années l’hyperconsommation des ménages US : l’inflation des valeurs immobilières due à la spéculation a fait littéralement exploser les capacités de financement des ménages à l’aide des HELOC.
Ça fait peur non? Et alors les Libéraux ? là c’est l’Etat le monstre qui a été à l’origine de ces saloperies ? On parle ici de classes moyennes, et c’est l’excès de régulation qui est à l’origine de ces horreurs ?
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