Vous l’avez remarqué en ces périodes de taxe carbone et d’écolo-comportement on doit tout recycler et trier. C’est ainsi que je trie mes ordures: papier, verre, emballages et le reste ailleurs. En faisant cela je participe à un truc collectif qui améliore la vie de tout le monde.  Si Si je vous l’assure. On devrait faire pareil avec tout, et y compris avec certaines ordures qui agissent le jour du 4 aout (abolition des privilèges) pour annoncer la distribution de cadeaux à une classe de nantis, la nouvelle noblesse poudrée elle aussi.

C’est Libé qui a vendu la mèche le 4 aout: Selon ses comptes semestriels, BNP Paribas s’apprête à distribuer à ses traders un milliard d’euros de plus en 2009 qu’en 2008 (le montant total des bonus distribués n’est en revanche pas indiqué). La banque ne le crie pas sur les toits, mais, du fait de ses bonnes performances de début d’année, elle a fortement augmenté ses provisions pour payer à ses traders des rémunérations variables faramineuses au début de l’année prochaine.

Ce n’est donc pas un milliard, mais plus d’un milliard car ces génies ont déjà palpés quelques centaines de millions d’euros en 2008. Et vous allez voir que la banque a eu le culot de répondre au journaliste de Libé : La banque ne communique pas, par ce que “c’est une donnée non publique” et que le calcul est “sous la responsabilité” du journaliste. Vous avez bien lu, le banquier, ce Fat Cat assis sur son tas de fric explique au journaliste qu’il est responsable de tout ça, ni plus ni moins. le tout ça, étant la diffusion de l’information supposée être non publique.  Or tout cela se détermine en regardant les données publiques de la banque. Ce que le journaliste a fait.

Notre banquier qui a été aidé par l’état: Ce dernier a re-capitalisé la BNP avec 5 milliards d’euros. Argent emprunté par la France, et donc soumis à paiement d’intérêts et donc source d’endettement collectif. A l’époque la gauche avait expliqué qu’on devait mettre des conditions, en effet à ce moment l’Etat français devient le premier actionnaire de BNP Paribas avec 17 % du capital, mais ne participe pas au CA et ne nomme pas les administrateurs prévus par la loi. Je me demande sur ce point quel est la responsabilité pénale de ceux qui s’opposent à l’application de cette loi.

Qu’a fait le gouvernement sarkozy censé réformer le capitalisme via Fredo Lefebvre? RIEN. Absolument rien, ou plutôt si: par cette absence d’action il a laissé libre les banksters qui peuvent désormais copier ce qui se passe aux USA et faire comme si de rien n’était.

La comédie continue, on se fout de nous. Et en plus avec votre argent, par ce que sans cet argent, ces banquiers n’auraient plus de fond pour financer à crédit entre eux ces merveilles censées apporter la joie et le bonheur à toute la planète.

Et devinez la suite: Notre banquier s’est en effet livré a quelques confessions relatées par le Monde et La tribune pravda des financiers: “La crise nous a changés”.
Il ne précise pas le sens du changement, mais on devine aisément que ce n’est pas dans le sens de la moralisation (sic) annoncée à grand renfort de conneries médiatiques il y a quelques temps:

“En matière de bonus, BNP Paribas est l’une des seules banques du monde à s’être engagée à respecter les recommandations du G20″ (…) “Nous souhaitons ardemment que le G20 de Pittsburgh, le 20 septembre aux Etats-Unis, revienne fortement sur ces recommandations et s’assure que, sur l’ensemble de la planète financière, les grands acteurs de la banque de financement et d’investissement appliquent à la lettre, et aussi d’ailleurs dans l’esprit, ces recommandations”

J’espère que vous êtes assis en lisant cette citation. En se goinfrant de fric, la BNP respecte les décisions du G20. Par contre il faudra revenir fortement dessus (dans quel sens?) et puis appliquer à la lettre et à l’esprit les recommandations. La logique du truc doit vous échapper, si c’est respecté à la lettre pourquoi en rappeler l’esprit ? Étrange confusion du banquier vous ne trouvez pas? Saluons son aveu: le G20 n’a servi à rien du tout dans ce domaine.

Faute avouée est à moitié pardonnée nous dit l’adage. Mais l’adage ne fait pas loi. Et il va falloir faire quelque chose, par ce que ça ne peut pas durer. A moins que ces banquiers ne soient en fait des agents infiltrés de la 4e internationale et préparent le grand soir avec option billard à trois bandes. On peut en douter. Comme solution, je propose de raccourcir les banquiers avec l’accessoire qui illustre ce billet. Manifestement l’engin ne dispose pas d’un couperet suffisamment lourd ni d’une hauteur de chute suffisante pour opérer en toute tranquillité et en une seule fois. Cela permet donc au condamné de changer d’avis en cours d’opération. Pratique non?

Vous allez me dire que tout ça n’est pas écologique ! Et bien si, les morceaux de banquiers seront donnés à manger aux cochons. Je rappelle que le peuple cochon subit l’outrage médiatique d’une fièvre qui lui associée alors que cela vient de poules mexicaines. Dans le cochon tout est bon, et ce n’est pas le cas d’un banquier. Il serait donc injuste de comparer ces crevures avec cet animal si utile. On peut aussi envisager de les faire passer par le goulag porcin. Je vous rappelle qu’il suffit de 16 cochons pour se débarrasser d’un banquier en pleine forme (le bronzage ne compte pas) en moins de 8 minutes. Ici donc nous pourrons recycler les banksters de manière écologique et durable : Le cochon sera mangé à son tour. Pour les végétariens, je n’ai par-contre pas de solution.

Et pour les banques, la seule solution serait d’en faire prendre le contrôle par l’État et les clients et de séparer l’activité dépôt/financement de l’économie réelle des délires boursiers. Que nos joyeux traders galopent en toute liberté dans un univers où la prise de risque soit sur leur épaules à 100%, et ce à portée d’AK47 en cas de débordement. Et pour ceux et celles pris dans la tartuferie 2.0 appelée pour un monde qui change, il faudra innover, on pourrait par exemple confier le milliard de bonus à Javier Rodriguez.

Le pire est aussi dans la date de révélation de cette saloperie: Tout cela le 4 août (date de publication par Libé), beau symbole. Le 4 août 1789 ce sont des nobles qui sont montés à la tribune pour réclamer l’abandon de leurs privilèges suivis par des représentants du clergé. Les nouveaux privilégiés auront-ils le même comportement ?


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