Projet UMP 2012 : plus de limite du temps de travail
Une petite information est passé dans la presse. Les médias étant pré-occupés par l’histoire sordide de DSK … L’UMP réunit ses elites , qui pondent un projet pour Sarkozy en 2012. Tout le monde faisant semblant d’être d’accord dans la bande, et Copé faisant de la lèche quand les éditocrates l’imaginent comploter contre Sarkozy.
Tout ça est dirigé par le secrétaire général adjoint de l’UMP, Hervé Novelli. Un libéral, le voici dans ses oeuvres : Si Sarkozy est re-élu en 2012 , l’UMP tiendra des assises de la démocratie sociale (les cons ça ose tout..) et la loi sur les 35 heures sera supprimée et la durée du travail sera dès lors négociée par les entreprises. On notera que le résultat des assises de la démocratie sociale (sic) sont donc connus d’avance. La bande n’imagine pas que les syndicats disent non, et connait d’avance le résultat. Tout ça est donc une pitrerie en plus d’une régression sociale. Voilà le programme de cette assise UMP:
« définir les nouvelles règles du jeu et les domaines dans lesquels les partenaires sociaux auront désormais la main, comme sur la durée du temps de travail, à l’image de l’Allemagne, où la durée légale est négociée et fixée entreprise par entreprise ou par branches » (…) « On sait que d’un secteur à l’autre, les besoins ne sont pas les mêmes, c’est donc logique qu’il revienne aux partenaires sociaux de régler ce problème. Si certains employeurs voudront rester aux 35 heures, ils le pourront ».
Celui qui ne réfléchit pas se dira : superbe, voilà la liberté , après tout, moi je peux (santé, envie, abnégation, connerie) travailler 45 heures par semaine… Pourquoi les autres ne pourraient ils pas ? On appelle ça du pragmatisme, ça conduit une fois poussé à l’extrême au simplicisme politique connu sous le nom de Sarkozysme.
La limite européenne est pour l’instant de 48h. Donc notre exemple peut déjà travailler 42 ou 43 heures par semaine, quitte à faire semblant ou en passant son temps sur les réseaux sociaux ou à faire des trucs persos: On appelle ça le syndrome du cadre à la Défense. Il faut qu’il quitte en dernier son service pour montrer que c’est le chef ou un wanabe Chef, ou apprenti chef en devenir.
Accessoirement, en étendant la durée du travail au delà de 35h, on supprime la notion d’heures supplémentaires mieux rémunérées, ou même d’heures supplémentaires.
Donc tout cela serait pour donner de la liberté aux employeurs… Sauf que la liberté des uns, s’arrête où commence celle des autres. Et que dans un pays où trop peu de salariés sont syndiqués, les négociations vont vite être inégales. Et dans de nombreux cas, des syndicats peu représentatifs de la population de l’entreprise vont négocier pour tout le monde. Surtout depuis que l’UMP a réduit le seuil nécessaire pour valider un accord social… tout ça pour faire plaisir au MEDEF bien sûr: Il suffit désormais de 30% des voix pour valider un accord qui devient minoritaire. L’UMP avait baptisé ça “rénovation de la démocratie sociale“.
Regardons ce qu’a vécu El Camino 95, il le raconte sur son blog, au sujet des 35 heures:
Mes quelques jours de RTT gagnés j’y tiens, même je n’ai pas le total mon entreprise nous a roulé dans la farine en comptant des heures de pause et de formation dans l’accord signé par des pseudo syndicats proche du Medef comme la CGC. Ces jours sont important pour moi ne serait-ce que pour garder des enfants malades.
Voilà le problème. L’accord a été validé par un syndicats de cadres qui -bien sûr- ont du s’arranger dans l’accord 35h pour ne pas se faire avoir.
Revenons à notre exemple, on verra dans son entreprise, les mêmes valider un accord pour ramener la durée du temps de travail -par exemple- à 42 heures, par ce qu’un troll UMP expliquera que les coréens travaillent plus que nous (ce qui est faux, cherchez les trolls) ou que les chinois … On connait le discours. Et les mêmes défendent le libre échange, qui permet d’ajuster à la baisse les salaires pour que les actionnaires touchent encore plus de fric, pendant que la qualité des produits baisse parfois dangereusement forçant le rappel de produit.
Concrètement, des salariés devront donc travailler plus pour gagner la même chose.
Donc notre salarié sera coincé. Et ailleurs, là où des rares syndicats sont présents subiront le chantage à l’emploi : c’est ça ou la Pologne ! Parfois ce chantage ne fonctionne pas, les bolcheviks syndicalistes en effet se dirigent vers les tribunaux qui leur donneront raison. Par ce que tout le problème est là, sans syndicats forts et bien plus peuplés, toute mesure de ce type (ou autre) ne sera pas équitable.
Il faut dire aussi , que pour le chien libéral tout ça n’est que mérité : Nous vivons en effet dans un pays socialiste :
Avec de tels arguments, on pourra lire de belle saloperies de la part des cinglés adeptes du libéralisme pour la masse. Comme le pénible Godet, invité des plateaux TV. Cette fois-ci c’est sur son espace à crotte Atlantico qu’il déverse son propos, qui confirme ce que j’ai écrit:
Les Français doivent comprendre qu’il va falloir travailler plus pour espérer ne pas gagner moins, même si aucun homme politique n’a le courage de dire ce qu’il pense tout bas. Combien de camarades et de bobos me glissent à l’issue d’émissions : “je suis d’accord avec toi mais je ne le dirai pas devant les caméras !” C’est bien “le mensonge qui gouverne le monde”, comme le relevait Jean-François Revel.
Bah non, suffit de lire Novelli et de réfléchir 10 secondes. Et accessoirement, il va falloir rappeler à certains socialistes, qu’on ne peut pas donner plus de pouvoir à la négociation collective, comme François Hollande le propose, sans au préalable -et ça prendra quelques années- rendre les syndicats plus représentatifs. Sous peine d’arriver au même résultat fantasmé par Godet, Novelli et autres… Il ne suffit pas en effet de prévoir que ”Concrètement, le gouvernement et le Parlement seraient juridiquement liés par le contenu de conventions signées entre partenaires sociaux sur des sujets bien précis et avec la vérification des mécanismes de représentativité“. Les mécanismes peuvent devenir justes, mais il faut aussi que les usagers soient vraiment représentatifs des salariés. C’est à dire peser bien plus que les 8% actuels. Soit le plus faible taux de l’UE.
Projet UMP 2012 : plus de limite du temps de travail http://goo.gl/fb/DANGY