En ce moment les banquiers se sentent parfois victimes, c’est ce qui ressort de certaines de leur interventions, ou de celles de leur défenseurs grand adepte du laisser faire et de la subvention des pertes par l’argent public. Un ouvrage qui sort en ce moment va sans doute corriger dans le bon sens l’image de cette profession.

L’expansion propose les meilleurs pages d’un ouvrage signé par Crésus, un banquier anonyme et intitulé “Confessions d’un banquier pourri“. En voici un extrait choisi par mes soins. Vous comprendrez aisément qu’il m’interpelle.

« Pour sauver notre résultat, ne restait finalement que notre métier de base : nos clients les plus modestes, tous ces braves gens qui tiraient le diable par la queue. C’était eux qu’on assommait. Les marges sur nos encours de crédit allaient d’ailleurs progresser de 20 à 21% cette année. Que ce fussent les crédits à la consommation, les prêts-relais ou les découverts, toutes ces niches étaient incroyablement rentables, malgré ce qu’en disait notre discours officiel. Les crédits immobiliers se révélaient, eux aussi, très satisfaisants, avec une marge de l’ordre de 16%. Toutes nos divisions allaient perdre de l’argent, exceptée la banque de détail, justement. En ce domaine, nous avions encore quelques idées pour améliorer encore l’ordinaire. En multipliant les propositions à la clientèle, on avait réussi à faire exploser les frais bancaires : virements, chèques de banque, retraits, ouvertures de comptes, remises de cartes de crédits, consultations de comptes sur le net, tout justifiait un prélèvement d’apparence anodine. L’ensemble représentait à la fin plus de la moitié de notre bénéfice annuel!

J’aimerai bien connaitre le nom de cette banque, par ce que la dernière phrase m’interpelle. Pas vous ? Rue89.com se pose le problème suivant: Comment déterminer le nom de Crésus en déduction de certains faits relatés dans l’ouvrage. Une courte liste ressort de leurs investigations. Les banques concernées sont d’après le site en ligne: la Société Générale, BNP-Paribas ou le groupe Crédit Agricole.

Je précise aussi à mes lecteurs, que dans ce billet “banquier” caractérise le cadre de haut niveau surpayé et pas du tout le ou la guichetière qui n’a plus trop de responsabilités et est soumis à la pression de financiers.  Ceux là disposent désormais d’outils comme les blogs pour raconter ce qui se produit. Il leur est très facile de rester anonyme ou d’envoyer leur témoignages à certaines associations comme l’UFC et l’AFUB. Cette dernière en a publié certains sur son blog.

Exemple choisi :

Pour information, je travaille en banque et depuis un certain temps maintenant, j’essaie, à mon niveau, de combattre le système de l’intérieur. Le PNB (seules lettres qu’on en bouche les cadres de direction) ayant priorité sur toute autre approche, les banques pratiquent une tarification de plus en plus excessive et notamment auprès de leur clientèle la plus vulnérable qui n’ose pas se défendre (“tarification punitive”). Vous comprendrez aisément la situation délicate dans laquelle, en tant que salarié, je me trouve sans pour autant accepter tout et n’importe quoi.”

On appréciera le lien avec Cresus qui explique que tout est fait dans la banque de détail pour maximiser les profits. On est alors en droit de se poser une question simple. Est ce que les multiples frais bancaires ne seraient pas la source de financement de certaines horreurs bancaires dont la défaillance fait actuellement l’actualité?


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