Tout ceux qui se penchent sur le problème de la crise des subprimes savent que celle-ci est née d’une orgie d’endettement aux USA, avec règles dévoyées et taux d’endettement privée en hausse.Le candidat sarkozy avait proposé des crédits hypothécaires rechargeables, et voici que l’UMP fait la promotion de l’endettement privé dans un rapport du Sénat presque passé inaperçu, mais vous allez voir qu’il contient quelques perles.

Le rapport du sénat est en pièce jointe à ce billet . C’est un rapport préparatoire à le réforme (sic) du droit du crédit. Comme toute les réformes sarkozyste on annonce un truc aux médias et on fait le contraire dans les textes. C’est le regne du flou idéologique, avec des mots vidés de leur sens et remplacés par d’autres. Ce qui était un droit, devient un avantage pour d’autres. Ici les consommateurs vont sans nuls doute servir de vache à lait aux banques pour répondre aux echecs économiques de l’UMP depuis 2002.

On trouve ce truc odieux page 19 du document. On y voit bien le raisonnement : du crédit révolving ou à la consommation pour soutenir la croissance . Donc la pire des saloperie, avec aveu de la vague de rigueur à venir pour les citoyens. Tout ça après des cadeaux fiscaux depuis 2002 ( +- 30 milliards d’euros en cumulé annuel en 2008), alors que c’est le contraire qu’il aurait fallu faire.

Afin de rétablir les comptes conformément aux prescriptions des de Maastricht, qui prohibent normalement tout endettement supérieur à 60 % du PIB et tout déficit public annuel supérieur à 3  % du PIB, les pouvoirs publics seront simultanément incités dans une proportion dont on ne peut préjuger à rehausser les prélèvements obligatoires et à diminuer la dépense publique, notamment les prestations sociales et de chômage ainsi que,
d’une façon générale, les dépenses auxquelles des ménages sont susceptibles de pourvoir directement (dépenses non régaliennes). Dans cette perspective, le revenu disponible des ménages souffrira inexorablement de la réépargne publique. Il importera cependant que leur consommation puisse contribuer positivement à la demande globale et à la croissance, alors même que l’évolution de leurs revenus sera contrainte.

Page 22:
Pour l’avenir, la fluidité du crédit sera primordiale en France afin de permettre aux ménages de contribuer positivement à la croissance dans un contexte où, d’une part, des pressions s’exerceront nécessairement sur leurs revenus et où, d”autre part, les établissements de crédit, dont les bilans apparaissent fragilisés par la crise financière, seront susceptibles de manifester une prudence accrue.

Cette commission est présidée par Philippe Marini député UMP de l’Oise, elle a auditionné Lagarde et Hirsh. Ceux-ci sont donc destinataires du rapport. Ils ne peuvent pas faire semblant de ne pas être au courant. On va donc résumer ces citations : l’UMP prépare une diminution des prestations sociales et celle liées au chômage. Nous sommes loin d’une certaine promesse de campagne de Nicolas Sarkozy. Et pour sauver “la croissance” on nous propose tout simplement de fluidifier le recours au crédit, donc de le rendre plus facile.

Pour vous montrer le vice des UMP, leur double langage, voici deux extraits de la même page 24: Le premier détaille certaines situations innovantes relevées par le conseil économique et social :

« depuis quelque temps, certains établissements financiers proposent des crédits spécifiques dédiés à la santé en matière de soins dentaires, optiques, prothèses auditives, permettant aux  assurés de financer les dépenses restant à leur charge après remboursement de la sécurité sociale et/ou de leurs mutuelles».
« Ce crédit est distribué avec un TEG de 5,90 %. Les associations de consommateurs ne manquent pas de dénoncer ces nouveaux types de crédit, rendus possibles par l’augmentation régulière des « restes à charge » même pour les personnes ayant souscrit des complémentaires, comme un pas supplémentaire vers la « marchandisation » de la santé».
« Le recours au crédit se substitue donc parfois à la diminution ou à la suppression de prestations versées par des mutuelles ou des complémentaires retraites que des personnes en difficulté financière ont été contraintes d’abandonner. En cas de difficultés financières supplémentaires, les effets seront cumulatifs et donc très périlleux… Pourtant, les emprunteurs y voient la solution à leurs problèmes sans en mesurer, la plupart du temps, réellement les dangers »

Et qu’en déduit la commission: Finalement, un accès fluidifié au crédit pourrait non seulement présenter un intérêt macroéconomique immédiat (soutenir la demande),  mais encore aider à satisfaire certains besoins essentiels des particuliers,  voire conditionner une élévation de la croissance potentielle qui dépend largement de la proportion de la population recevant un enseignement supérieur de qualité, le cas échéant financé au moyen du crédit.

Pour un économiste, les besoins essentiels sont entre autres,se nourrir, se vêtir et se soigner. On ne va pas chipoter, ce qui est essentiel est indispensable. On ne peut donc s’en passer. Et nos zozos UMP envisagent de faciliter l’endettement. On me dira que c’est déjà le cas, Ségolène Royal est une des rares personnalités politique a dénoncer cette spirale du crédit à la consommation ou du crédit revolving pour payer les dépenses courantes. Mais là nous voyons très nettement une UMP qui veut lancer une vague d’endettement pour soutenir la croissance. Ils se basent sur des constatations simples: la baisse de production de crédit à la consommation de 12% en un an, a produit une baisse de 1% de la croissance du PIB. Elle se sert d’une citation extraite d’une étude … d’une revue spécialisée dans la banque.

Le gouvernement ne veut rien faire contre la spirale de l’endettement et le rapport constate le faible niveau d’endettement privé !!!

On résume pour ceux qui sont pressés :

1/ le rapport annonce la baisse des prestations sociales et d’assurance chômage.
2/ le recours a l’endettement privé comme solution à une croissance molle.

C’est exactement ce que les américains ont fait et qui les a mis dans la merde jusqu’au cou.

le rapporteur ignore que les banques Françaises ne respectent pas toutes les condamnations de justice, il suffit de consulter le site de l’AFUB (attention, il est vraiment très moche).On y voit les écarts entre l’obligation de conseil des banques et leur envie de profit immédiat.
Le rapport ne contient bien sûr rien du tout sur les actions de groupe, les class actions  à la Française ! On ne sait jamais les clients attaqueraient illico toutes les banques française.

Le rapport ne cite pas le crédit comme cause du sur-endettement qui explose et où un nombre croissant des dossiers contiennent au moins un crédit revolving. Il envisage juste de simplifier et d’accélérer les procédures de sur-endettement en supprimant le rôle du juge. Ce qui revient de-facto a supprimer la protection juridique des sur-endettés contre leurs créanciers. Ils ne pourront plus opposer un jugement en cas harcèlement d’un créancier.

Et bien sûr ce rapport ne contient aucune prise de position sur les taux d’intérêts qui peuvent grimper à 21 ou 22% au nom d’un risque pris par les organismes bancaires, alors que ceux-ci font partie des groupes b
ancaires dont les profits en hausses sont liés aux frais en hausse qu’ils prélèvent sur les comptes de leur client.

Voilà donc un éclairage sur le modèle de société de l’UMP: faibles salaires, baisse des prestations sociales et de chômage, hausse des impôts sur les citoyens et recours à l’endettement massif pour financer “la croissance”.