Non ce n’est pas Filip des 2b3, le pauvre, ou d’autre chose dont ce billet va parler, mais d’actualité toute fraiche pour moi. Le genre d’évènements qui vous libère d’un poids, qui vous fait comprendre vos erreurs, et subitement vous remet sur les rails (sic) après passage à vide, et surtout ré-oriente vos priorités personnelles.

“Voilà , c’est fini” Ce sont pas ces mots que la présidente du tribunal a clos l’audience.
J’étais le dernier à passer, après 15 ou 16 dossiers de surendettement ou de saisies en tout genre. Avec des gens qui font la tronche au début et ensuite respirent un peu mieux.

C’est le juge des exécutions qui règle in fine les dossiers de surendettement. Le mien a re-commencé à faire parler de lui en février 2004. il y ‘a plus de 5 ans. Pour en gros 14000 euros en tout.

1h avant moi est passée une femme en larmes, les créanciers (Sofinco etc..) lui pourrissaient la vie: je vis au jour le jour. Malgré sa trentaine, elle est détruite, la juge l’a rassurée mais ça n’a pas eu l’air de suffire… Une dame lui a couru après dans le couloir : Une infirmière à la retraite qui a compris le risque pour cette jeune femme d’en finir. Moment de solidarité fort. Ça vous marque pour la journée et vous rappelle que derrière chaque banquier en costume sombre peut se cacher un exploiteur de misère.

Et pour mon cas, la juge a déclaré ” ben c’est simple, c’est fini“. Et oui, elle va clore le dossier et effacer mes dettes qui m’empêchaient parfois de dormir depuis 2004.  Je recevrai le jugement à partir du 23 dans mon courrier. Un pote qui bosse la bas et que j’ai vu ensuite m’a dit que j’avais rajeuni de 5 ans. 5 ans en 5 minutes. Forcément, tout ça vous allège l’esprit. J’ai donc descendu cet escalier d’un pas léger après avoir vu des mines sombres assises sur des bancs, des larmes ou des sourires un peu partout.

De cette histoire, avec toutes ces audiences sur 5 ans et “écoutes” d’affaires en attendant mon tour dans les salles d’audience, j’en retiens deux trucs:

1/ Il faut reformer le code de la construction pour écraser ces putains crevards de loueurs de taudis: Les ruiner avec des amendes colossales : suffit de rajouter 2 ou 3 zéros dans le montant des amendes par exemple, et de rendre automatique la saisie pour vente s’ils ne font pas les travaux au bout d’un an. On pourra rajouter le même nombre de zéros ( 2, 3 ou 5 ) dans les amendes pour les villes qui ne respectent pas les 20% de la loi SRU: Qu’elles soient condamnées à des dizaines de millions d’euros d’amende et que les amendes doublent chaque année jusqu’à ce qu’elles commencent à se bouger le cul.

2/ Il instaurer dans notre droit les classes actions à la française sans limitation de contexte pour que les citoyens fassent via le droit ce que les politiques lâches et vendus n’osent pas faire. En effet 80% des dossiers de surendettement contiennent Sofinco et consort: Rendez vous dans un tribunal d’instance comme celui du 20e à Paris, écoutez le nom des parties dans les affaires : Sofinco, Crédit ceci , crédit cela. Un peu comme si on vous énumérait une liste de bandits, de voleurs, de fumiers dans un procès pénal. Mais non là ce sont des crevards qui ont pignon sur rue, tandis que derrière des murs, leurs victimes crèvent à petit feu et que les actionnaires jouissent de rendement parait-il justifié par les risques.

Rares sont les politiques a avoir compris cette ces saloperies que se rajoutent à la précarité du travail: Royal pour les frais bancaires et le sur-endettement, Nono Montebourg pour les class actions ou Larrouturou pour la précarité. Et les autres ? ben faudra qu’ils se bougent le cul.

Juste avant les élections européennes, les associations de consommateurs ont lancé un appel européen pour un pacte Consommation. La gauche n’a pas donné suite dans leur campagne. Pourquoi ? par ce que le mot “consommateurs” doit poser un problème aux vieux cons avec culture ‘lutte des classe‘ et effraye ceux qui sont copains comme cochons avec des banquiers qu’ils invitent dans leur Riad marocain.

Vous allez donc voir des billets sur ces sujets dans mon blog.