pour répondre à Mistral. De traiter les autres de “gros cons”, c’est montrer à sa juste valeur tes pensées profondes et ton niveau d’éducation, ainsi que de respect.

Pour t’expliquer en quelques mots. Sans cette réforme, je ne pourrais pas obtenir une retraite à 75% (taux maximum), mais seulement de 56%. Ceci étant, j’ai accepté certains inconvénients quand j’ai été embauché et en contre partie, certains avantages. Avec cette réforme, je passe de 56% à 43%, je perd l’avantage de partir plus tot à la retraite et je perds également en avancée salariale et sur ma future retraite. Ce serait long à t’expliquer mais il me paraît logique que les petits intérêts en euros soient défendus. Si tu peux penser qu’une retraite de 1000 euros par mois suffit amplement pour finir de vivre “heureux”, je ne peux dans ce cas que féliciter le gouvernement d’avoir appauvri non seulement les travailleurs mais également les retraités que nous seront plus tard.

Si tu entends ici et là que le régime général finance les régimes spéciaux… c’est vrai, 57% revient aux agriculteurs. 1,97% à la SNCF.

Si tu entends ici et là qu’on vit plus longtemps, etc… oui c’est vrai, ca fait 100 ans que nous gagnons quelques années petit à petit. Mais depuis l’instauration des retraites, il y a 70 ans, bizarrement ca n’irait plus que depuis 10-15 ans (???). Alors je t’explique : Le coût dégagé si demain, tout le monde était sur le régime général serait seulement de 8 milliard d’Euros. Il faut bien evidemment mesurer la petitesse de ce chiffre. Le budget national annuel oscille aux alentours de 2000 milliards d’Euros. De plus, entendre dire qu’il faille absolument trouver 8 milliards d’euros, en faisant perdre du pouvoir d’achat et abaisser les retraites des “pauvres”, ca me trouble d’autant que monsieur Sarkozy vient de donner 15 milliards d’euros en cadeaux fiscaux aux riches.

Je continue, le dernier verrou à faire sauter pour passer tout le monde à 45 ans est les régimes spéciaux. On sait déjà qu’aucune entreprise n’a intérêt à garder des personnes “agées”, souvent cadres et donc à un salaire plus important qu’en début de carrière. Les départs sous forme de pré-retraites vers 57 ans continueront, ne soyons pas dupes.

En allongeant la durée de cotisation et en ne permettant pas aux personnes d’aller jusqu’au bout, c’est un moyen supplémentaire de niveller parle bas et d’abaisser le pouvoir d’achat.

Voyez-vous, je partirais si la réforme passe en 2020 quand j’aurais 60 ans. Mais dans cette réforme est prévue une augmentation régulière jusqu’en 2020 de la durée de cotisation pour aboutir à 65 ans. Donc même si j’accepte maintenant d’aller jusqu’à 60, le jour “J”, il me faudra aller encore plus loin c’est à dire à 65 ans. D’une part, on ne me laissera pas aller jusque là, logique financière du capitalisme et de toute entreprise, et d’autre part, quelle santé j’aurai à 65 ans (???)

Autre vision car un débat de cette ampleur mérite un approfondissement bien plus intelligent que de traiter les autres de “gros cons”… en 2030, beaucoup de papy-boom ne seront plus de ce monde (c’est la vie), ce qui fait que mécaniquement, les retraites se rééquilibreront d’elles même dans 20 ans.

Autre sujet sur un régime spécial : La SNCF. Il faut savoir que cette entreprise cotise beaucoup plus que dans le privé pour sa caisse de retraite. Et notre caisse de retraite de part ces cotisations est équilibrée. Il n’y a pas de déficit comme on voudrait vous le faire croire.

Puis toujours dans l’esprit d’élever le débat… Nous voyons bien qu’au delà du souci retraite, il y a la question “Que voulons-nous comme société?”. Au fur et à mesure, on dérembourse les médicaments, on fait payer les visites, on va bientôt faire payer les boites de médicaments, on n’embauche pas, on supprime des postes partout (fonctions publiques mais aussi privé), on délocalise, etc, etc, etc pour un but unique : l’argent à tout prix, au détriment des familles, des jeunes, des vieux, des travailleurs. Qui profite en fait de tout ceci : L’ACTIONNARIAT. Ni vous du privé, ni moi du public ne voyons un centime. Alors après, on peut vous dire que c’est pour boucher le trou de la sécurité sociale… seulement voilà, ca fait 10 ans qu’on essaie de le boucher et même avec nos cotisations supplémentaires, ce trou ne se résorbe pas. On peut mettre n’importe quelle étiquette humaniste pour endormir le peuple (maladie d’alzheimer par exemple) mais on constatera dans 2 ans, dans 5 ans, dans 10 ans que les problèmes seront toujours là. Je vous parie que ce sera identique en terme de démagogie sur les régimes de retraites d’ici quelques années, et ce, même si nous réformons tout.
La France n’a jamais autant produit de richesses, n’a jamais autant été aussi performante par le progrès industriel, l’élévation des qualifications, et nos produits de qualité. Cependant, les bénéfices engendrés ne retombent pas en partie dans le porte-monnaie de celles et ceux qui ont travailler pour ca. Au contraire, on les licencie, et on leur explique que l’effort sur les retraites est un mal nécessaire. Trop c’est trop !!!!

Voyez-vous, j’étais prêt à cotiser plus, ayant démarré plus tard dans la vie active (études), j’étais prêt à aller plus loin dans un challenge “gagnant-gagnant”, je cotise plus, mais je maintiens mon niveau de vie. Avec cette réforme ce n’est plus du tout ca qui se trame, mais bel et bien “travailler plus pour gagner moins”.

Je respecte l’opinion de chacun si elle est constructive, par contre entendre des mots d’oiseaux sur les fonctionnaires m’exaspèrent. De quel coté est la “c…..” dans ce cas?

J’oubliais, on m’argumente souvent mais, si tu n’es pas content, retourne dans le privé. Oui certes, sauf que voilà, nous sommes coincés. Vous ne me croyez pas? Alors je vous explique. Quand vous dans le privé, après 20 ans de boite, vous partez ailleurs, généralement, on s’arrange pour se faire licencier, partir avec un petit gros chèque d’indémnité, éventuellement vous toucher le chomage au cas ou, et pour finir, aucun souci pour vos années passées dans l’ancienne boite, vous avez bien cotisé.

Dans notre cas, nous partons avec aucune prime de licenciement et nous n’avons pas le droit au chomage (pourtant nous cotisons). Et le pire reste à venir… Comme nous repassons au régime général, quittant la fonction publique, nous devons donc racheter nos années de cotisations. Ce sont des sommes astronomiques que personne ne peut sortir du chapeau magique.
Il me semble que c’est de l’ordre 3000 euros par an. Sur 20 ans, ca ferait donc 60000 euros… Un truc de fou qui fait que même les fonctionnaires qui s’essaieraient à partir sont coincés.

Puis d’une manière générale, quand nous optons pour un salaire moindre (embauche dans les années 80), que nous optons pour une carrière interne avec la contre-partie (avantages) de plus de souplesse en interne sur les postes et carrières, sur les congés, sur la retraite, ce n’est pas pour ce dire qu’on en sort 20 ans après. Ce qu’on perd d’un coté, on le gagne de l’autre. Dans le cas de la réforme, ce que j’ai perdu n’est pas rattrapé, mais par contre, je perd les contre-parties pour lesquelles j’ai signé plus jeune (non respect de contrat entre l’employeur et l’employé).

J’espère vous avoir éclairé un peu et vous faire comprendre que les choses ne sont pas aussi simples que sous-entendrait le gouvernement.