C’est le titre d’un rapport sur l’étude internationale Sofres sur les problématiques liées au travail dans les principaux pays occidentaux et en Chine. Cela permet de recadrer à coup de latte la théorie néo-con sur la valeur travail.

Le sondeur a testé 5500 personnes dans plusieurs pays: USA, France, Allemagne, Grande-Bretagne, Italie, Espagne et la Chine. C’est l’Observatoire International des Salariés, un outil statistique fort utile pour comprendre les intox autour de la valeur travail. Nos élus de gauche devraient se procurer ce rapport, ses conclusions vont dans notre sens.

200 Milliards de raison de ral€r

On sait déjà que la France est la 3ieme nation la plus productive. Ca l’UMP l’oublie volontairement et préfère taper sur les 35heures et certains économistes rappellent des choses encore plus cruelles. c’est le cas de Pierre Larrouturou membre du PS, expert économique que François Hollande a oublié d’utiliser depuis 2002:

Depuis vingt-cinq ans, en France, la négociation sur les salaires est tellement déséquilibrée que la part des salaires et cotisations sociales dans le produit intérieur brut (PIB) a chuté de 11 %. Onze pour cent de chute sur un PIB de 1 800 milliards, ce sont cette année quelque 200 milliards d’euros qui vont rémunérer le capital, alors qu’ils iraient aux salariés si nous avions conservé l’équilibre de 1982. François Fillon dit que, sans réforme, le déficit des retraites sera en 2020 de 1 % du PIB, mais depuis vingt-cinq ans la part des salaires et cotisations a reculé de 11 % du PIB. Bien sûr qu’il faut réformer les retraites, mais l’essentiel est de lutter contre le chômage et la précarité. Si la part des salaires remontait de 6 points, le financement des retraites serait bien plus facile.

Cela remet certains choses à leur place: pouvoir d’achat en berne, et financement de la protection sociale ou des retraites. 200 milliards d’euros en équivalent an/2007 sont passés du travail au capital. La rémunération du travail a donc baissé, et c’est cela qui provoque les déficits et la baisse du pouvoir d’achat des salariés.

Revenons à notre étude OIS, elle concerne donc le climat psychologique et managérial dans les pays où opèrent des grandes entreprises et la fonction publique. Cela concerne la représentation du travail, les valeurs associées, les attentes et frustrations des salariés. La gestion du changement part les entreprises, le leadership et le management… Vous voyez donc que cela permet de bien cerner le problème: il est vu sous toutes les coutures. L’outil statistique est donc adapté.
On découvre déjà que pour les Français, ils sont les seuls à placer les contacts humains en tête de leurs représentations du travail: ainsi le travail prend-il en France, pour le meilleur et pour le pire, une charge affective qu’il est loin d’avoir dans les autres pays. Voilà déjà de quoi reconsidérer à sa juste valeur la polémique sur le prétendu déficit en terme de valeur travail. Fillon et la bande de zozos de l’UMP devraient comprendre qu’a force de dénoncer un mythe, ça va finir par se retourner contre eux. Jean-Pierre Pernaud-Ricard n’a pas de capacité d’hypnose suffisante pour mentir en permanence.

Mesure de la trime

Le sondeur mesure l’indice TRI*M qui est l’indice d’engagement des salariés élaboré par le Groupe TNS. Validé auprès de 4 millions de salariés sur 90 pays, il agrège cinq grandes dimensions : la satisfaction au travail, la motivation, la recommandation de son employeur, l’intention de postuler à nouveau “si c’était à refaire” et la perception des performances de l’entreprise.

Plus cet indice TRI*M est grand plus l’engagement commun des salariés et managers est grand. C’est aussi simple que ça. Regardez le beau dessin, qui est encore une fois dernier de la classe: La France.
Tout cela confirme ce que divers auteurs ont déjà analysés en se basant sur des données datant de 2002. On peut donc actualiser les idées sans aucun souci. La conclusion est sans appel, voici ce qu’écrit TNS-SOFRES en langage très diplomatique:

La France est le seul pays où le management intermédiaire est à peine plus engagé que les collaborateurs. La césure semble s’opérer entre les niveaux les plus élevés de la hiérarchie et l’ensemble du corps social de l’entreprise. L’analyse détaillée des résultats révèle un double problème de rétribution pour les managers français : celui de la maîtrise et des cadres “encadrants”, très impliqués par rapport à leur travail, mais qui se sentent mal récompensés; celui de l’expertise “non encadrante”, mal reconnue.La faiblesse de l’indicateur d’engagement auprès des managers Français soulève la question de leur capacité d’entraînement de l’ensemble des salariés dans les dynamiques de changement.

les salariés experts non encadrant ne sont pas écoutés correctement par le management! Oh la belle découverte que voilà, ça ne vous rappelle rien? Tiens je vous donne un témoignage avec un vacataire qui doit se taire. Ca illustre bien ce problème de non participation de non-Winners au fonctionnement de l’entreprise. Et une petite phrase fait encore plus mal: Les salariés des pays latins sont pénalisés par une commune défiance vis-à-vis de leurs dirigeants, et un management de proximité insuffisamment participatif. Quand le management intermédiaire ne participe pas au travail, c’est tout simplement qu’il est nul, bon à rien ou occupé à glander, produire du powerpoint inutile etc… C’est un mal Français. Et qu’est ce qui le caractérise plus que les autres, c’est le décalage entre la hiérarchie et la troupe des travailleurs et cadres qui ne sont pas top-executive.

On résume: nos managers sont donc plus cons que la moyenne US-UE-Chine, c’est ça l’exception française: Nous avons plus de cons à la tête des entreprises et dans les CA. Tout ça permet de relativiser le discours de Sarkozy sur le travailler plus pour gagner plus et la valeur travail, le mérite et autres conneries. Alors la gauche on se réveille ? Et devinez pour qui votent ceux qui ne TRI*Ment pas comme il faut? pour le nain bien sûr, il a su leur proposer un projet dédié pour les maintenir dans leur position dominante.

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