Vendredi 21 Aout, j’ai donc participé à l’atelier medias de l’espoir à Gauche à Marseille (EAG). Je n’avais pas trop bien préparé mon intervention qui est venu après celles de patrons de presse, mais j’ai réussi à faire passer mon message : la presse est devenue fainéante et les militants/elus doivent investir le net, et nous avons besoin d’un vrai droit d’accès à l’information publique.

Le premier à prendre la Parole a été David Assouline, qui m’a présenté comme blogueur militant avec “libre parole“. Il faut dire que je n’ai pas dit bonjour à tout le monde en arrivant. Forcément ces gens là je n’en connaissait que deux : Assouline et Plenel.

Assouline est vicieux, il présente Joffrin comme auteur d’ouvrages (sans préciser qu’ils sont creux) et cite son “histoire de la gauche caviar“, qui est grosso-modo un autobiographie du barbichu.

Mon voisin de gauche, le monsieur à lunettes est l’ancien président d’un truc de France Télévision, ensuite on voit barbichu qui cache Plenel, puis Assouline, un syndicaliste et un philosophe.

Fort heureusement pour lui, le représentant du nouvel obs s’est décommandé. Peux-être avaient ils une nouvelle fellation interview de Sarkozy à organiser ou alors un problème de pizza plus complexe que prévu à régler. Ces adeptes de glapissements là ça ose tout !  Joffrin alias Barbichu a part exemple expliqué sans honte qu’il y avait des combats à Libération. Et que non les journalistes n’étaient pas connivents avec les politiques, même si lui dinait avec des politiques. Il veut nuancer la critique de la dépendance au pouvoir et aux financiers actionnaires. D’après lui son actionnaire n’est jamais intervenu dans le contenu de libération.

On peut le croire, celui-ci est devenu de plus en plus creux et en plus Joffrin n’est pas un journaliste : il n’a écrit que 41 éditoriaux pour Libé depuis qu’il est devenu le directeur de la publication. Et d’après ce servile adepte de la presse qui tâche les mains et l’esprit, l‘avantage de medias de droite tient à une influence subtile.

Plenel a été très bon, il a explique que sur mediapart il n’avait aucun souci pour faire un papier de 20 ou 30 000 signes. Ces chiffres ont étonné barbichu qui faisait des grimaces, forcément pouvoir faire des papiers ou il y a autant de signes qu’il y a d’exemplaires vendus de libération ça peut choquer !  Surtout que Plenel a expliqué que Sarkozy était fort des renoncements de la gauche.

Il a donc fait quelques propositions dans le domaine des médias: Mettre en place un vrai Freedom of information act ( le fourbe, il m’a piqué mon effet c’était la moitié de mon propos!), définir des droits des lecteurs et les associer aux médias, et comme le prévoyait l’ordonnance de 1945 créer un type d’entreprise de presse a but non lucratif. Le moustachu a expliqué que quand Libération touchait 2 millions d’aide de l’état, lui ne touchait rien. Et que le “contenu” de libération était taxé à 2,5% alors que lui subissait un taux de TVA plus fort.

Dans le domaine des propositions, Michel Müller syndicaliste demande la création d’espace public contre les intérêts économiques. Il a dénonce à juste titre l’irruption du vocabulaire libéral dans la presse et la pipoliosation intensive, et soulève le besoin d’explications pédagogique par la presse.  (Zut, alors 2 effet de mon bordel perdu). Barbichu faisait semblant de ne pas entendre tout ça, ou alors de ne pas comprendre. Müller a conclu en expliquant que l”ordonnance de 1945 demandait d’éloigner la presse des pouvoirs d’argent, et que ce n’était pas archaïque.

Mon intervention a été simple: forcément 90% de ce que j’avais préparé (dans le désordre) avait été dit brillamment par le syndicaliste et Plenel.

Les blogueurs sont une toute petite partie du truc numérique qui effraye Barbichu (il a fait des gros yeux là), et nous sommes indépendants et mal polis. Les blogs sont des lieux de débats et pas uniquement de commentaires. Le gros reproche que nous faisons à la presse (regard vers barbichu)  est la disparition des débats de fond alors qu’il y a de forts besoins de pédagogie. La presse est là pour démonter les intox politiques, mais ne le fait pas. J’ai donné comme exemple “travailler plus pour gagner plus“, ça passe en 30 secondes à la TV ou en 3 minutes douche comprise à la radio. Sauf que pour démonter cette connerie il faut un peu plus de temps. Le seul moyen est donc de passer par des médias en ligne ou des blogs qui permettent des extensions multimédia, vidéos et schémas. Le rôle de presse est aussi d’informer et d’expliquer et pas uniquement de commenter des postures et des petites phrases. (je ne sais plus ce qui m’a valu quelques applaudissements).

J’ai expliqué que nous avons besoin d’un freedom of information act, qui a quand même été crée en pleine guerre du Vietnam. Alors que nous avons une CADA restrictive. Aux USA on a accès aux discussion de Nixon avec ses espions ! Et conseillé aux militants présents de se jeter sur les blogs, médias en ligne et réseaux sociaux: il faut 10 minutes pour créer un blog chez Blogspot et voir son contenu rapidement indexé par Google.

Vous vous demandez ce qu’est donc ce projet sans fond qu’a Barbichu qui est le titre du billet. Par ce que si tout le monde est venu là avec des idées ou des demandes d’action, Barbichu est venu avec son projet. Il nous a expliqué qu’il avait un souci, il vend péniblement 50 000 exemplaires de son quotidien (ça c’est moi qui l’écrit, pas lui) et il fait “2 millions de visiteurs uniques par mois et 800 000 lecteurs papier“. il est donc déjà devenu un média en ligne, mais “on se pirate volontairement” en restant gratuit et après avoir cru comme des ânes que la publicité allait rapporter des millions. Il constate donc l’échec du modèle “gratuit” et annonce que Libé va créer une zone payante et tester. Le principe est simple, tout ce qui était gratuit va devenir payant. Le barbichu concède qu’il risque y avoir des problèmes de lecteurs. Comme tout ça ne rapporte pas un sou, évidement, ça le force à employer des jeunes stagiaires, journalistes qu’on exploite. Les #forcats du Web vont etre heureux d’un tel aveu.

Du coup barbichu a un projet, il veut taxer les FAI, et présente cette idée un peu comme la licence globale. Par ce que d’après lui, les FAI se font un tas de fric monstrueux “ils margent comme des fous” avec les contenus des médias en ligne. Quand je lui ai demandé qui, il m’a répondu avec ses yeux globuleux: “Orange“. Je vais vous expliquer comment cette idée grotesque va se faire démonter par les FAI:

1/ Cher Barbichu, le poids des médias dans le traffic internet d’un ISP est voisin de 0,01%. Google n’indexe pas votre contenu, mais sert d’aggregateurs et de source de traffic pour vous. Pouvez vous nous donner l’évolution du trafic entrant venant de Google depuis quelques années?  Notre chiffre d’affaire internet étant de 250 millions d’euros en France, nous vous offrons 0,001% (soit 10% du traffic “média”) de ce CA, soit 2500 euros.

2/ Le principe Barbichu est foireux:  Pourquoi ne pas le reproduire ailleurs. Exemple avec les Encyclopédies: Wikipédia nous prend du CA, donc taxons les FAI.

3/ Le principe Barbichu considère que tout contenu est de même valeur, la dépêche AFP, le rare éditorial de Barbichu, la tribune de Duhamel ou l’horoscope du Parisien. N’importe quel individu censé comprendra qu’on en peut donc pas “récompenser” ce contenu de la même façon. Sauf à tout mettre à la poubelle.

Vous le voyez cet atelier médias a été très productif ! Et au retour, j’ai pu profiter enfin du numéro spécial “Journalisme sans peine” du plan B…